« Nous, femmes et hommes des professions de santé, du social, du soin et de la recherche, souhaitons placer le président de la République et son gouvernement devant leur immense responsabilité ». C’est avec ces mots que plus de 5000 professionnel·e·s de santé ont, dans une tribune publiée dans Le Monde, dénoncé la loi immigration, adoptée le 19 décembre par le Parlement.
Cet ensemble de signataires, composé de médecins généralistes, immunologues (dont Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de la médecine 2008), infectiologues, psychiatres ou encore infirmiers, souhaitent alerter le gouvernement sur les conséquences sanitaires et sociales de cette loi.
Une loi qui va accroître la mortalité infantile
Selon eux, cette loi « remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste », qui permet d’offrir des soins de santé pour tous, sans distinction d’origine. « Dans quel type de société souhaitons-nous vivre ? Une société qui met en péril la santé et les droits des plus vulnérables ? », assènent-ils.
Car pour ces professionnels de santé, les conséquences de cette loi seront désastreuses, notamment pour les enfants. La suppression des allocations familiales pour les étranger·e·s vivant en France depuis moins de cinq ans ou encore les restrictions d’aides au logement pour les personnes sans emploi ne vont faire qu’accroître la mortalité infantile en France, « qui s’est déjà accrue depuis dix ans en France et est devenue supérieure à celle de nos voisins européens, du fait des inégalités sociales notamment », rappellent-ils.
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Outre les conséquences sur les enfants, la loi immigration risque de provoquer une augmentation des urgences médicales, mais aussi de favoriser la « propagation de maladies infectieuses, mettant en danger la santé publique dans son ensemble », plaident-ils. Avant d’avancer : « la santé est un droit universel, indépendamment du statut administratif ».
Ils rappellent également que 25 % des médecins exerçant dans des hôpitaux ont eu des diplômes hors Union Européenne. Ils se demandent ainsi : « comment concevoir humainement que l’on attire en France des médecins au détriment de leurs pays d’origine, tout en refusant de soigner les malades de ces mêmes pays ? »
Ils demandent « solennellement » à Emmanuel Macron de ne pas promulguer cette loi, « en conformité avec les engagements internationaux de la France en matière de droits humains et de santé publique ».
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