La démocratie peut-elle tenir ses promesses ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre le dernier baromètre de l’Open Society Foundations, publié le 12 septembre. Car si la confiance dans les principes fondamentaux de la démocratie persiste globalement, elle « coexiste avec de profonds doutes sur son application pratique et son impact dans le monde réel » précise le rapport. Et ce, notamment parmi les tranches les plus jeunes de la population.
Les jeunes ne croient plus à l’appareil démocratique
Comme le relaient nos confrères britanniques du Guardian, cette vaste enquête internationale, menée dans 30 pays, révèle que 86 % des personnes interrogées préféreraient vivre dans un État démocratique contre seulement 20 % de sondés qui pensent que les régimes autoritaires sont plus à même d’apporter « ce que les citoyens veulent ».
Néanmoins, ces chiffres varient drastiquement d’une génération à l’autre. En effet, seuls 57 % des sondés de 18 à 35 ans estiment que la démocratie est préférable à toute autre forme de gouvernement (contre 71 % des plus de 56 ans). Et 42 % des jeunes se déclarent favorables à un régime militaire, contre seulement 20 % des répondants plus âgés.
Pire : parmi les jeunes interrogés, plus d’un tiers (35 %) estiment qu’un « dirigeant fort » qui n’organise pas d’élections ou ne consulte pas le Parlement est « une bonne façon de diriger un pays ».
Malgré ces résultats qui font froid dans le dos, le sondage met en lumière « un fort soutien aux droits de l’homme », avec 85 à 95 % des sondés (dans toutes les régions et à tous les niveaux de revenus) reconnaissant qu’il est inacceptable que les gouvernements violent les droits individuels en raison de l’apparence, de la religion, de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. La démocratie n’apparaît néanmoins pas comme un outil essentiel pour garantir ces droits.
Un manque de confiance envers les politiques
Le sondage montre également que dans les pays où la quasi-moitié de la population (49%) déclare avoir eu du mal à se nourrir au moins une fois l’année dernière, la démocratie y est perçue comme incapable de remplir ses promesses.
Alors que les crises nationales et internationales se multiplient – les répondants s’inquiètent surtout de la pauvreté et des inégalités croissantes (20 % des sondés), de la crise climatique (20 %) et de la corruption (18 %). Plus de la moitié des personnes interrogées (53 %) estiment que leur pays va dans la mauvaise direction, et environ un tiers déclarent que les hommes politiques n’oeuvrent pas dans leur meilleur intérêt.
La France fait d’ailleurs partie des pays les plus méfiants à cet égard : seul 15 % des sondés affirment faire confiance à leurs représentants politiques pour protéger leurs intérêts (contre 30 % pour la moyenne mondiale).
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