Live now
Live now
Masquer
Image d'erreur
Culture

5 bonnes raisons de regarder Breaking Bad

La cinquième et ultime saison de Breaking Bad vient se terminer, bouclant une épopée fantastique. Voici 5 bonnes raisons de vous (re)mettre à cette excellente série !

Article garanti sans spoilers ! Publié initialement le 13 juillet 2012, mis à jour le 30 septembre 2013

Breaking Bad, c’est l’histoire de Walter White, un quinquagénaire un peu terne, prof de chimie dans un lycée à Albuquerque, au Nouveau Mexique. Lorsqu’il apprend que sa vie est menacée par un cancer, il craint pour l’avenir de sa femme enceinte et de son fils handicapé et cherche un moyen rapide et efficace de gagner de l’argent – beaucoup d’argent – pour assurer leur subsistance.

Quelle est la solution miracle qu’il trouve, lui qui a failli obtenir le Prix Nobel de chimie dans sa jeunesse, et qui vit si près de la frontière mexicaine ? Walt se met à fabriquer de la méthamphétamine (ou crystal meth pour les intimes) d’une qualité exceptionnelle, et recrute Jesse Pinkman, un de ses anciens élèves devenu voyou de bas étage, pour faire le lien entre producteur et acheteurs.

1. Pour la profondeur des personnages et de leurs relations

Au début de Breaking Bad, les personnages ont déjà une psychologie assez poussée, et ça s’améliorera au long des saisons. Le héros, notamment, est un homme perpétuellement frustré, vivant sa petite vie dans l’ombre alors qu’il est passé un jour à deux doigts de la gloire, travaillant au lavage de voitures du coin pour arrondir les fins de mois, et produire la meilleure crystal meth du territoire lui apportera, paradoxalement, cette fierté, ce sentiment d’excellence qui lui manquait.

Jesse Pinkman est a priori un petit branleur qui préfère dealer un peu plutôt que de bosser en cours, et voir que son ancien professeur vient lui demander son aide renverse les rôles, même si leur relation est pleine d’animosité et d’egos froissés.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste : la femme de Walt, son fils, son beau-frère (qui se trouve être, je vous le donne en mille, agent à la Brigade des Stups), les potes camés de Jesse ou les gros bonnets du trafic de drogue qui finiront évidemment par s’intéresser au talent hors pair de nos héros, ont tous une histoire et une personnalité complexe, travaillée, le tout rehaussé par des acteurs et actrices au poil qui ne font jamais de fausse note. Un régal.

2. La relation ambiguë entre Walt et Jesse

jesse-walt

Je pense que la relation Walter/Jesse est une des plus intéressantes de toutes les séries télé. Entre un lien père/fils ambigu et le choc de deux egos parfois surdimensionnés, les héros vacillent entre affection et haine, parfois à la vitesse de l’éclair.

Walter ne peut s’empêcher de rabaisser celui qui a gâché sa vie et son avenir en préférant la méthamphétamine aux études, et Jesse méprise ce vieux loser sortant brutalement de son quotidien plan-plan pour s’improviser en Tony Montana de pacotille.

Cependant, aucun d’eux ne peut survivre sans l’autre à long terme : qu’ils le veuillent ou non, par la force des choses, Walter et Jesse finissent toujours par se retrouver, par exiger davantage de l’autre, s’excusant rarement, s’aimant un peu, s’agaçant mutuellement beaucoup.

Ensemble, ils gagneront en assurance et en maturité, ensemble ils essaieront de se protéger d’eux-mêmes et des autres, allant toujours juste un peu trop loin pour pouvoir reculer.

3. Un scénario en or massif et une réalisation à la hauteur

Vince Villigan, le créateur de Breaking Bad, a scénarisé une petite dizaine d’épisodes de X-Files

 et (mais c’est plus anecdotique) le film Hancock avec Will Smith. À 45 ans, il n’a rien perdu de son talent et livre avec Breaking Bad une perle dans laquelle tous les éléments finissent par se recouper et s’agencer pour former un tableau percutant. Rien n’est laissé au hasard et les nombreux personnages secondaires vivent chacun leur histoire en parallèle des héros, gravitant autour de Walter et Jesse, se croisant parfois sans le savoir.

À chaque saison, plusieurs intrigues se mêlent, parfois très éloignées, avant de tisser (souvent dans l’épisode final) une toile serrée formant un « tout » chargé de sens. Aucun détail n’est inexpliqué, aucune action n’est anodine, et le rythme s’accélère au fur et à mesure que la série avance, nous tenant en haleine de façon toujours plus efficace.

La réalisation est à la hauteur de ce scénario, et l’ocre étouffant du désert entourant Albuquerque donne le ton : des couleurs chaudes qui contrastent avec les néons crus du laboratoire où Walter et Jesse fabriquent leur crystal meth, une caméra nerveuse sans devenir stressante, un montage rythmé et dynamique font de Breaking Bad une série de grande qualité, tant visuellement que scénaristiquement.

4. Des méchants de qualitay

gustavo

Qui dit « petits nouveaux dans le monde de la drogue » dit « gros bonnets pas très contents ». Si les dealers de rue et les toxicomanes sont ravis de l’arrivée d’une crystal meth de haute qualité, les cartels mexicains qui tenaient le trafic d’Albuquerque ne voient pas d’un très bon oeil cette concurrence imprévue.

Ils vont vouloir embaucher, intimider, voire éliminer Walter et Jesse, apparemment les seuls à savoir produire une drogue aussi pure, aussi puissante et aussi addictive. Le quinquagénaire et l’ado attardé devront donc apprendre à faire face, et les « méchants » qui s’opposeront à eux sont loin d’être lisses et manichéens.

Sombres, complexes, inquiétants et retors, ils font ressortir la part d’ombre des « gentils », les poussant dans leurs retranchements jusqu’à se heurter à une résistance inattendue. Et sans spoiler, celles d’entre vous qui ont vu le season finale de la saison 4 sauront de quoi je parle !

5. Une ultime saison fantastique. Et une fin bouclée (no spoilers)

Si pour de nombreux sériphiles, The Wire est la meilleure série de tous les temps, on peut reprocher à la série policière de se terminer sur une note un peu en-deçà de la qualité globale des cinq saisons.

Tout l’inverse de Breaking Bad, dont la dernière ligne droite est suffocante, bouleversante, maline, magnifiquement bien menée et SURTOUT qui boucle toutes les pistes lancées tout au long de la série. Prenez ça, les scénaristes de LOST.


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

35
Avatar de Bouledegomette
29 décembre 2013 à 17h12
Bouledegomette
Héhé marrant j'ai justement regardé le 1er épisode de la saison 1 hier ! Pas mal en effet
A suivre....
0
Voir les 35 commentaires

Plus de contenus Culture

[Image de une] Horizontale (26)
Vie quotidienne

Black Friday : le guide ultime pour trouver l’aspirateur laveur fait pour vous et enfin mettre le Swiffer au placard

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-16T173042.478
Culture

Louise Chennevière (Pour Britney) : « La haine de la société pour ces femmes est immense. Cela m’a donné envie de la décortiquer. »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-17T105447.652
Culture

Pourquoi on a adoré Culte, la série qui revient sur la création de Loft Story ?

4
© Charlotte Krebs
Féminisme

Mona Chollet : “Se sentir coupable ne mène vraiment à rien”

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

[Image de une] Horizontale (18)
Vie quotidienne

Ménage de rentrée : la serpillère 2.0 existe et avec elle, vous allez mettre le Swiffer au placard 

Geek Girl
Mode

Cette série Netflix à binge-watcher en une soirée est numéro 3 en France et dans le monde

3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

La pop culture s'écrit au féminin