Le 9 septembre 2013
Manquer de confiance en soi, ça craint sévère. Pour soi, beaucoup, et puis aussi un peu pour les autres.
Je fais partie de ceux et celles qui se dévalorisent assez souvent, et qui aimeraient bien parfois être du même bord que ceux qui s’estiment à leur juste valeur — ni plus, ni moins.
J’y travaille activement depuis quelques années et mon labeur semble faire son petit effet, doucement mais sûrement.
Et quand mon manque de confiance refait surface, je repense à toutes les plaies inhérentes au fait d’être une nigaude complexée, et à quel point je deviens insupportable aux yeux des autres.
Pour vous aider à vous motiver, si vous en avez besoin, ou pour vous faire une piqûre de rappel (au cas où vous auriez peur des aiguilles, dites-vous que ma seringue est en peluche), voici les quatre plaies principales du manque de confiance en soi.
C’est impossible de se vendre
Alors bon, je suis au courant : non, vous n’êtes pas un filet d’oignons.
Et puis l’homme n’est pas une marchandise, merde, c’est les altermondialistes qui le disent — et personnellement, j’ai toujours tendance à écouter les gens qui, entre autres, ne vont pas au McDo, rapport à l’admiration que je leur voue.
Cependant, la vie nous amène parfois à devoir nous vendre : qu’il s’agisse d’un grand oral pour rentrer dans une école qui nous fait rêver ou décrocher le job de nos rêves (ou juste un job qui pourra nous permettre de nous remplir le bide confortablement à la fin du mois, c’est selon).
Et comment être convaincante dans le rôle de la fille faite pour l’emploi quand on manque de confiance en nous-même ?
Chaque fois que j’ai eu à passer un examen à l’oral, je croyais tellement pas en mon potentiel que je laissais aux autres le sentiment qu’ils avaient en effet devant eux un petit étron surmonté d’un chignon nul roux. Bon. J’étais jeune.
Si j’échouais ? J’échouais. Et l’échec, c’est nul.
On a le sentiment de ne rien mériter
Quand on manque de confiance en soi, on perd beaucoup trop de temps à réfléchir sur la VIE. Chaque nouveauté implique de se remettre en question pendant des heures.
Chaque flirt passe par la case « oui mais au fond, est-ce qu’il ou elle ne va pas vite réaliser que je suis fade ? », voire « si ça se trouve, c’est un pari ».
Chaque petit cadeau surprise offert par la vie se transforme par un « oui mais bon, en même temps, c’est peut-être simplement parce que la personne qui me fait une fleur veut être gentille avec moi, par pitié ». Teuteuteu, c’est n’importe quoi. Imagine une personne qui en embauche une autre juste parce qu’elle est gentille ! Moi personnellement, je le ferai pas.
Moi j’ai une opinion là-dessus (j’ai même une opinion sur tout, même sur le Sans Plomb 95* alors ça n’a rien d’étonnant), et mon opinion, c’est que c’est super lourd pour la personne en face.
Ça, je l’ai compris qu’une fois de l’autre côté de la barrière, quand j’ai fait un compliment à quelqu’un et que je me suis vue répondre « boah, c’est pour me faire plaisir que tu dis ça ». Diantre, non.
Déjà que ça m’écorche la gorge de devoir faire des compliments à quelqu’un (je trouve ça plus gênant encore que de se retrouver nue, les pieds dans les étriers, le spéculum dans l’antre face à un professionnel de la santé alors c’est pour dire), faudrait voir à ne pas en rajouter une couche.
Alors j’ai pris mon air d’institutrice ratée et j’ai dit « non mais dis-donc Michou, si je te dis un truc c’est que je le pense, s’agirait pas de faire le trou des fesses frileux du poil ». Ou un truc du genre.
Du coup, maintenant j’évite de faire la relou, rapport au fait que j’ai pas très envie qu’on m’engueule en me surnommant Michou. Et quand il m’arrive un truc cool, je prends, et je me force à me dire que je le mérite — et qu’au pire, si je suis pas à la hauteur, on me le fera comprendre bien assez tôt.
On cède à la minute frime
Je ne fais pas de mon cas une généralité, mais j’ai pu remarquer cette tendance chez d’autres personnes de mon acabit.
Quand on passe la moitié de sa journée à s’en foutre plein le groin, à culpabiliser, à regretter ce qu’on fait, ce qu’on ne fait pas, à se torturer de manière générale, il arrive un moment où on se retrouve pris dans la spirale de la vantardise.
Non mais faut me/nous comprendre aussi. Quand on passe son temps à ne pas se trouver à la hauteur et qu’on reçoit des encouragements de quelques personnes qu’on admire, on ne voit pas le mal qu’il y a à clamer haut et fort tout le bien que ces gens pensent de nous.
Pourquoi pas, mais autant le savoir avant de le faire : que ces espèces de RT de caresses dans le sens du poil dans la vraie vie soient proférés par quelqu’un peu sûr de lui ou pas, ça revient au même : c’est du humblebrag, de la vantardise.
Mais après tout, eh, on fait encore ce qu’on veut alors si ça vous fait du bien, continuez. Je fermerai les yeux et je continuerai de vous aimer.
On a tendance à accentuer les complexes des autres
Il se trouve que quelques uns de mes amis sont/étaient dans le même cas que moi, à des degrés divers. Ce qui est plutôt normal, tant le manque de confiance en soi est, finalement, un problème courant.
Il se trouve aussi que nos amis, on a tendance à les trouver mieux que n’importe qui d’autres. Souvent mieux que nous.
Alors quand ils analysent leurs complexes et les retournent dans tous les sens, forcément, qu’est-ce que celui ou celle qui n’a pas confiance en lui a plutôt tendance à faire — je veux dire, au lieu de lui démontrer par a+slip qu’ils ont tort et qu’ils défoncent ? Se comparer, pour sûr.
Imaginons. Une pote que je trouve superbe m’annonce complexer sur, disons, ses phalanges.
Quelle est ma première réaction ? « Mais alors j’avais jamais pensé à complexer là-dessus, mais les siennes sont tellement mieux que les miennes que ça veut dire que les miennes doivent être trop pourries ».
C’est un travail de longue, longue haleine, mais j’essaie toujours de tourner ma langue — que je ne trouve pas assez rose — 7 fois dans ma bouche avant d’exposer mes complexes à la face du monde.
En plus, ça me permet de réfléchir sur ceux-ci et sur leur bien-fondé. Ça fait de mal à personne.
Alors je vous propose un truc : on relit en boucle le Manifeste pour l’amour de soi de Hippie Jack et on l’apprend par coeur, on commence à tout faire pour aimer ce qu’on est, ce qu’on est devenues, et non seulement on se fera du bien, mais en plus, on en fera aux autres !
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Crédits photos : Polina Zimmerman et John Diez (Pexels)
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