4 marques de mode dans le viseur de la France car soupçonnées de profiter du travail forcé des Ouïghours

Cela fait plusieurs mois que des informations arrivent au compte-goutte, confirmant peu à peu l’horreur que des Ouïghours et des Kazakhs musulmans subissent dans des camps d’internement dans la province chinoise du Xinjiang. Leur travail forcé sert notamment à fournir des mastodontes de la mode en coton, mais aussi probablement à confectionner des vêtements et des chaussures.

Comme le révèlent le 1er juillet 2021 les agences de presse très fiables que sont l’AFP et Reuters, la France vient d’ouvrir une enquête pour recel de crimes contre l’humanité visant quatre géants de l’industrie textile.

Le Parquet national antiterroriste ouvre une enquête au pôle « crimes contre l’humanité »

C’est donc au pôle « crimes contre l’humanité » du Parquet national antiterroriste (Pnat) que ça se passe. L’association qui lutte pour protéger et défendre les populations victimes de crimes économiques Sherpa, le collectif Éthique sur l’étiquette, l’Institut ouïghour d’Europe (IODE) ainsi qu’une femme ouïghoure y ont déposé une plainte conjointe en avril 2021 qui a fini par déclencher l’ouverture de cette enquête.

Leur plainte portait sur Fast Retailing (groupe qui détient notamment les marques Uniqlo

, Comptoir des Cotonniers, Princesse tam.tam, Theory, Helmut Lang, J Brand et g.u) ; Inditex (qui possède Zara, Bershka, Massimo Dutti, Oysho, Pull & Bear, ou encore Stradivarius) ; SMCP (Sandro Maje, Claudie Pierlot, De Fursac), et le chausseur Skechers.

La démarche s’appuie notamment sur un rapport publié en mars 2020 par l’ONG australienne ASPI (Australian Strategic Policy Institute) qui soupçonnait la commercialisation de vêtements ou de chaussures fabriqués en totalité, ou en partie, par des Ouïghours soumis au travail forcé.

 

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Beaucoup d’autres marques posent évidemment question. Certaines se sont publiquement engagées à cesser de se fournir en coton provenant de la province du Xinjiang, et seraient depuis visées par des appels au boycott de la part de la Chine. Preuve s’il en fallait que la mode cristallise aussi beaucoup de problèmes de géopolitique, avec la vie de milliers de personnes en jeu.

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