Depuis sa nomination comme directrice artistique des collections féminines de la maison Dior en 2017, Maria Grazia Chiuri aime rendre hommage à des femmes à travers son travail. Cette fois-ci, c’est à Frida Kahlo.
Pourquoi Maria Grazia Chiuri de Dior rend hommage à Frida Kahlo
La première fois que la créatrice italienne a vu une exposition, c’était justement une rétrospective de l’artiste mexicaine à Rome. La capacité de la peintre à utiliser notamment sa garde-robe pour transcender sa maladie et ses douleurs a durablement marqué Maria Grazia Chiuri.
Le lieu spécial choisi par Dior pour sa collection Croisière 2024
Le lieu choisi pour ce défilé monumental possédait lui aussi une signification particulière par rapport à la vie de Frida Kahlo. En effet, il s’agissait du jardin de l’ancien collège jésuite de San Ildefonso où a étudié l’artiste peintre. Plusieurs fresques de son mari Diego Rivera habillent d’ailleurs l’édifice.
Les clins d’œil à l’œuvre de Frida Kahlo dans la collection Dior Croisière 2024
On retrouve différents clins d’œil à l’œuvre de Frida Kahlo dans cette collection, comme des motifs papillons, ses costumes d’homme, ou la fameuse robe de bal rose illustrée dans son Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les États-Unis (1932). Beaucoup de silhouettes évoquaient par ailleurs les tenues des Escaramuzas, ces cavalières mexicaines qui pratiquent le rodéo en longues jupes et sombreros.
Le final du défilé Dior Croisière 2024 contre les féminicides
Pour le final, quarante femmes Mexicaines ont défilé dans des robes blanches brodées de cœurs anatomiques et de messages rouges comme « Viva mi Vida » signés de l’artiste mexicaine Elina Chauvet. Cette dernière s’est inspirée de l’histoire de l’artiste italienne Pippa Bacca, tuée durant l’une de ses performances.
Comme le confie Maria Grazia Chiuri au Figaro, il s’agirait à travers ce téléscopage de femmes artistes d’interroger les féminicides, dans un pays où « douze femmes meurent chaque jour en raison de leur sexe ». En bande-son, on pouvait alors entendre « Cancion sin miedo », hymne féministe de la chanteuse Vivir Quintana :
« Que l’État, le ciel, les rues tremblent
Que les juges et les huissiers de justice tremblent
Aujourd’hui les femmes nous enlèvent notre calme
Ils ont semé la peur en nous, ils ont fait pousser des ailes
Chaque minute de chaque semaine
Ils volent nos amies, ils tuent nos sœurs
Ils détruisent leurs corps, ils les déciment
N’oubliez pas leurs noms, s’il vous plaît, Monsieur le Président.[…]
On chante sans peur, on demande justice
Nous crions pour chaque disparu
Laissez-le résonner fort « nous nous voulons vivantes ! »
Qu’on en finisse avec les féminicides »
Bref, un événement qui se voulait féministe, en contraste total avec la façon dont Dior soutient Johnny Depp par ailleurs… De quoi alimenter davantage les mauvaises langues qui voient tout ce que fait Maria Grazia Chiuri comme du feminisme-washing pour la maison.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Dommage que ça ne se reflète absolument pas dans la collection, on dirait juste un mélange d’inspi pas très inspiré de ses tableaux et d’appropriation culturelle.
Comme le dit ma VDD Frida Kahlo doit se retourner dans sa tombe.
Et pourtant je ne pense pas qu’on ne puisse pas s’inspirer de son travail pour créer de nouvelles choses, approfondir des réflexions (comme sur le vêtement qui joue un rôle dans la manière de vêtir le handicap par exemple, ou comment il exprime une identité, une culture, de la politique). L’idée sur les féminicides pourquoi pas, mais là euh c’est clairement pas frappant y’a rien d’innovant ça calque ses tenus et voilà c’est cool merci Frida on va bien vendre grâce à toi