Pour la quatrième édition de son baromètre de l’éducation, Apprentis d’Auteuil s’est penché sur la vie affective, relationnelle et sexuelle des 16-20 ans. Via OpinionWay, la fondation a interrogé 2 148 jeunes de cette tranche d’âge, en France. Les conclusions font froid dans le dos : plus d’un tiers de jeunes (37 %) a subi au moins un type de violences sexuelles ou sexiste de la part de ses pairs. Qu’il s’agisse de sexisme, d’agressions sexuelles, de viol de harcèlement sexuel, de discrimination liée à l’orientation sexuelle ou de la diffusion de photos intimes sans consentement.
Plus d’une jeune fille sur deux est concernée
Sans grande surprise, des différences genrées ressortent du sondage : 55 % des jeunes filles rapportent avoir subi des violences contre 20 % pour les garçons. Ce chiffre grimpe à 65 % pour les jeunes lesbiennes, gays et bisexuel·les (LGB).
19 % des jeunes déclarent par ailleurs avoir subi un viol ou une autre agression sexuelle de la part d’autres jeunes. Pourtant, 57 % des victimes n’en ont parlé à personne ou ne se sont pas senties soutenues après avoir brisé le silence.
L’éducation sexuelle à la traîne
Comme le souligne le sondage, depuis 2001, la loi prévoit 36 séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EARS) au total pour chaque élève du CP à la terminale. Or, selon le baromètre, les jeunes de 16 à 20 ans n’ont suivi que 3,2 séances en moyenne.
En détail, cela implique que 46 % des jeunes n’ont pas suivi de séances d’éducation affective relationnelle et sexuelle au lycée, et 82 % à l’école élémentaire.
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Conséquence directe de cette carence, la notion de consentement est mal assimilée. 44 % des jeunes ont déjà accepté une relation sexuelle pour faire plaisir à leur partenaire, alors qu’ils n’en avaient pas envie. Et 30 % des sondés considèrent que « si on commence un acte sexuel on doit aller jusqu’au bout », surtout les garçons (40 %). 27 % des jeunes considèrent par ailleurs que le désir sexuel des garçons est incontrôlable et 25 % pensent que les filles peuvent aimer être forcées dans une relation sexuelle.
Par ailleurs, si la majorité des jeunes interrogés considère qu’une relation amoureuse est épanouissante lorsqu’elle repose sur la fidélité (89 %) et la confiance (71 %), 56 % trouvent normal d’avoir les codes de téléphone de sa ou son partenaire, sans son autorisation.
Apprentis d’Auteuil appelle donc à renforcer l’éducation sur ces sujets pour prévenir les violences sexistes et sexuelles.
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