3 sites Internet qui rendent la campagne présidentielle plus ludique

Ils font des vidéos virales, surfent sur le buzz, live-tweetent et se clashent en ligne : les personnalités politiques sont aujourd’hui une majorité à se servir d’Internet. Early-adopters ou vieux de la vieille qui ont stratégiquement choisi de s’adapter, ils sont de plus en plus nombreux à entrer en campagne en composant avec les nouvelles technologies.

Pourquoi les politiques usent-ils aujourd’hui autant d’Internet ?

Deux raisons :

1. Ils touchent la jeunesse, grosse partie des Internautes, nouvelle génération de potentiels votants séduits par la vitesse, l’instantanéité, l’intéractivité et tout ce qui s’éloigne des formes traditionnelles de médiatisation politique (journaux, tracts, réunions publiques).

2. Internet leur permet d’accroître leur visibilité. Tout en continuant à faire campagne sur le terrain (et séduire les locaux peu connectés), les politiques s’entourent de nouvelles équipes de campagne qui gèrent leurs e-reputations. Les partis politiques deviennent de vraies machines de guerre (comparables à leurs alter-egos américains) et usent de stratégies de communication à 360 degrés.

Programme140.fr, toute la campagne présidentielle #2012 en 140 signes

En marge de leur utilisation se développent de nouveaux sites qui, se basant sur l’échéance électorale prochaine, proposent de participer à la campagne 2012. C’est le cas de Programme140, crée par 3 twittos (@ff_ff, @MonsieurP et @gaetan).

On trouve sur le site un tableau recensant le programme des prétendants par thème ou par candidat. Plusieurs possibilités :

– soit le candidat en question a déjà « gazouillé » sur la question : dans ce cas, son tweet est reposté – soit un internaute se propose de résumer la position du candidat en 140 signes – soit la position du candidat est inconnue à ce jour, auquel cas le site propose aux utilisateurs de Twitter d’écrire au candidat pour lui poser la question lui-même

Certains salueront ce genre d’initiatives (qui rend la chose politique ludique et accessible), d’autres accuseront Internet d’être venu « tronquer » le débat en ne faisant d’une campagne présidentielle que buzz et spectacle.

Sijetaispresident2012.fr, le site des étudiants en journalisme de Grenoble

En partenariat avec Le Dauphine Libéré, les étudiants de l’École de journalisme de Grenoble ont créé ce très joli site pour couvrir la campagne présidentielle.

« En attendant de tous se retrouver devant notre écran de télévision en mai prochain, émus devant une moitié de visage, lancez-vous dans la campagne avec nous ! »

propose le site.

Contenu multimédia, chroniques en chansons, posts de blogueurs, interviews, reportages sur le terrain… ce petit bijou virtuel a le mérite d’agréger un grand nombre d’entrées différentes. Les internautes sont également invités à participer à un concours photo et à la rédaction d’un programme présidentiel. La course à l’Elysée se voit donc traitée avec sérieux mais aussi légèreté.

Si j’étais président possède également un compte Twitter et un blog pour suivre tout ce qui se passe en off dans l’aventure.

Le Sloganiseur de Slate, générateur de slogans

Le « magazine en ligne d’analyses, de commentaires et de débats » commente :

Un rapide tour sur la page Wikipedia –tout sauf exhaustive– qui répertorie les slogans politiques suffit à se rendre compte que « les slogans présidentiels n’ont jamais été originaux », et que certains mots clés ont la préférence des politiques : en gros, les candidats veulent « faire bouger la France » de toute leur « force », de façon « moderne » mais « unie » et « tranquille » à la fois, au moyen d’un « changement » qu’on ferait « tous ensemble ».

Fort de ce constat, Slate.fr a lancé son générateur de slogans. Des mots chocs qui sonnent bien dans des punchlines pré-faites : vous aussi vous pouvez essayer !

Après « Le changement sans risque » de Giscard d’Estaing en 1974 ni le « Ici et maintenant » de Mitterrand en 1980, générez vos slogans politiques vous même !

Il y a fort à parier que d’ici mai prochain, d’autres sites para-présidentielles verront encore le jour. En attendant, le constat s’impose de lui-même : nous sommes actuellement contemporains de la première vraie course à l’Elysée 2.0, puisque là où 2007 observait l’émergence timide du pendant Internet dans la campagne, 2012 se trouve résolument tourné vers Internet. IRL comme URL, la présidentielle bat son plein.