Elles sont riches, fraîches, riches, aidées par la vie, riches et parfois riches, aussi. Quand elles en ont, elles portent leur enfant dans leur bras parce que ça fait plus bio que de les traîner en poussette. Leur train de vie pourrait de près ou de loin nous faire rêver tant leurs journées semblent cool et leurs soirées délicieusement déjantées. On les imagine se balader dans les boutiques les plus chères du monde et se dire « Tiens, ce petit pull à trous vendu pour la modique somme de 1500€ n’est pas trop mal. Je le prends ». Parfois, à la fin du mois, quand on est contraints de manger des pâtes sans beurre parce qu’on a financièrement craqué notre slip, notre jean et nos anu’, on se dit qu’en être une doit largement faciliter la vie. Une star.
Je pense que non. Je sais que je ne suis pas la seule et que je suis en train de jeter un parpaing dans le pédiluve tant c’est évident pour beaucoup d’entre vous, mais qu’importe : dans le but de convaincre les plus convaincues des bienfaits de la célébrité, j’ai décidé de lister 3 bonnes raisons de ne pas fantasmer sur la vie des stars. On ne sait jamais : peut-être que ta sex-tape est prête et que tu n’as qu’un bouton sur lequel appuyer pour la diffuser sur YouTube. Lis donc bien ceci avant de faire un grand pas vers la célébrité.
Au manque de spontanéité tu te plieras
Parfois, quand je vois des articles sur des personnalités publiques dans des médias divers et variés, je me dis que j’ai de la chance. La chance de pouvoir, si je voulais, me mettre les doigts et le poing dans le nez en voiture (même si je n’aime pas trop ça et que je conduis 10mn tous les deux mois) sans jamais me faire afficher dans le monde entier. La chance d’avoir une gastro et que ce petit inconfort digestif et intestinal ne soit connu que d’une poignée de personnes, contrairement à Lady Gaga et Justin Bieber. Mieux encore : en n’accédant pas au statut de star internationale, on peut manger des spaghettis en terrasse et s’en foutre jusqu’au bulbe du cheveu sans que personne ne s’en formalise.
En outre, nous n’avons pas à nous inquiéter quand nous sortons boire quelques verres avec toute la modération possible. Exemple : tu tentes de t’extraire de la banquette arrière de la voiture de ton capitaine de soirée. Tu es en jupe, un peu éméchée, et tu écartes les jambes en sortant de la voiture. S’il est possible qu’un de tes amis prenne la scène en photo et exhibe ton entrejambe sur Facebook, le cliché ne sera pas repris par la presse à scandale et il y a peu de chances que ton père ne tombe sur une photo de ton pubis en feuilletant des magazines dans la salle d’attente du dentiste. Car montrer sa culotte n’est en soi pas un drame, mais c’est toujours un peu pénible de savoir que tout le monde connait la couleur de son protège-frifri.
En choisissant de rester anonyme, plus besoin de prendre des cours de maintien avec Nadine…
Aux galas chiants tu assisteras
On ne croirait pas, comme ça, mais la vie de stars confère bien plus de devoirs que de droits. Par exemple, les galas de charité : certains acteurs, chanteurs ou stars de télé-réalité semblent recevoir chaque semaine une invitation pour s’y rendre. C’est du donnant-donnant : ils y redorent leur image en répondant à moult interviews pour dire combien ils se sentent concernés par, au choix :
- le bien-être des pandas,
- l’arrêt de la chasse à la baleine,
- le droit au logement pour tous,
- la lutte contre le réchauffement de la planète,
- l’accès à l’éducation pour tous,
- le droit des enfants à avoir de l’eau pour pouvoir faire des ricochets.
Alors ok, ils ont droit à du champagne et des petits fours gratuits, on leur prête des robes et des costumes qui rendent super bien en photo et, en plus, ils peuvent dans ces galas étendre leur réseau et s’assurer ainsi une prospérité professionnelle. Oui, mais voilà : au bout d’un moment, faire des ronds de jambe en public, c’est pénible et j’imagine que c’est pas parce qu’on est connus dans le monde entier qu’on n’a pas quelquefois envie de passer son samedi soir en pyjama devant The Voice, une tasse de thé bien chaud à la main et une bouillotte sous les fesses.
… Ni même des cours de badasserie-soft avec Lady Gaga.
Ton avis politique tu donneras
Aux États-Unis plus qu’en France, il semble tout à fait bien vu de donner son opinion politique. Ainsi, depuis quelques semaines, les sites d’information que je fréquente ne manquent pas de rajouter quotidiennement la nouvelle vidéo de soutien de tel artiste, souvent un poil underground, à Barack Obama (ou Mitt Romney, mais c’est plus rare – et c’est moins underground) : Lena Dunham, Will Ferrell ou encore Scarlett Johansson étalent ainsi leur bord politique avec la même vigueur que moi m’appliquant de la crème solaire sur la plage. Dans des vidéos qui se veulent pleines d’humour et d’esprit, ils essaient alors de convaincre leurs fans de mettre le même bulletin qu’eux dans l’urne, façon « Eh oh vous savez pas qui voter mais vous m’aimez bien ? Alors votez comme moi ».
Peut-être qu’ils pensent que ça fait bien, que ça fait cool et impliqué, mais n’empêche : il serait pour moi hors de question, si j’étais née pour devenir une célébrité interplanétaire, de faire de même. Pas que j’ai honte de mes convictions politiques, c’est juste que j’ai aucunement envie de dire aux gens comment voter en leur donnant l’illusion de les regarder dans le blanc des yeux alors que je suis en train de réciter un texte appris par coeur devant une caméra. Pour moi, imposer ses idéaux politiques à des inconnus alors qu’ils glandent devant leur écran, c’est comme parler de sa mycose à l’hôte de caisse du Carrefour : on devrait pas.
En France, certains font de même. Mais c’est pas trop pareil.
Et sinon, quels seraient les pires inconvénients à la célébrité à tes yeux ?
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Les Commentaires
Les stars me font plutôt pitié, car elles ont tout: l'argent, la gloire, le pouvoir. Mais finalement, elles sont seules. Les amours sont souvent feints et superficiels, de mêmes pour les amitiés, la menace de la déchéance médiatique pend comme une épée de Damoclès sur leur tête, et enfin l'hypocrisie ambiante. Bref, rien qui me fait envie.
Ce qui me fait penser au paradoxe du tyran de Kierkegaard: il a tout mais sa solitude et l'absence de désir le plonge dans une immense dépression. Car quand on a tout, que peut-on désirer de plus ?
Je suis bien contente moi d'avoir un peu d'argent mais pas énormément, donc je peux manger correctement, faire un peu de shopping mais c'est tout. Et j'ai récemment gagné un concours qui faisait que je suis devenue "riche" un après-midi, mais au fond je n'ai pas été aussi en extase que ce que je pensais. Tout ce luxe, le fait que je pouvais tout me permettre m'ont écoeurée et du coup je n'aimais rien, je trouvais tout fade. Certes je suis ravie de cette expérience hein, je vais pas cracher dessus. Mais les petites cartes de ma mère, les bouquets de fleurs de mon chéri et les câlins de mon chat me font vibrer mon p"tit coeur 100000 fois plus!