Mise à jour le 3 novembre 2017 – Le #3Novembre11h44, c’est aujourd’hui : une date symbolique choisie par le collectif Les Glorieuses pour réclamer des mesures en faveur de l’égalité salariale.
Brut a interviewé Helena Noguerra, ambassadrice du mouvement, ainsi que Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses.
Dans cette vidéo, Rebecca Amsellem rappelle le « trio de mesures » qui selon Les Glorieuses, pourraient permettre d’atteindre l’égalité salariale rapidement.
Il s’agit du congé parental commun aux deux parents, la transparence des salaires, et un certificat d’égalité salariale décerné aux entreprises – une mesure instaurée en Islande cette année.
Rendez-vous en bas de l’article pour savoir comment agir pour l’égalité salariale en ce 3 novembre !
Article original publié le 24 octobre 2017 – Bonne nouvelle les ptites potes : on vient d’apprendre que le 3 novembre à 11h44 on est en vacances !
Je vous propose de prendre d’assaut les gîtes et chalets en montagne pour toute la période pré-Noël, ou bien de réserver un billet pour aller profiter des plages paradisiaques du Costa Rica. (Perso j’écris cet article avec un onglet Interrail ouvert)
Retour prévu au boulot : pas avant le 1er janvier 2018 !
#3novembre11h44 : un emblème des inégalités salariales
J’ai beau essayer d’en faire des vannes, clairement je ris jaune.
L’enthousiasme est palpable
Les Glorieuses, le collectif féministe à l’origine du mouvement du #7novembre16h34 l’année dernière a réédité ses calculs.
Et il en a conclu que rapportés au nombre de jours ouvrés, les 15,8% d’écart de salaire entre les hommes et les femmes reviennent à 39,658 jours ouvrés non payés.
Donc, en arrêtant de travailler le 3 novembre à 11h44 on rétablirait une sorte de justice, à défaut de voir le solde de nos comptes en banque augmenter.
15,8%, qu’est-ce que ça veut dire ?
Bien sûr, il y a plein de manières de calculer l’écart de salaire. Les Glorieuses ont choisi de se baser sur les derniers chiffres d’Eurostat, calculés sur l’année 2015, et plus particulièrement sur leur analyse « tous secteurs confondus ». Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses, m’explique :
« Ce chiffre de 15,8% est un chiffre parmi d’autres qui permet d’avoir une idée des inégalités salariales. Ça veut pas dire que les autres sont faux, au contraire. On a choisi celui-ci car il est issu d’un organisme européen, façon de perpétuer un mouvement né de l’action des Islandaises en 2016. »
En gros, ce qui est étudié dans cette statistique c’est l’écart de salaire horaire brut (ce qui est reçu par heure, avant prélèvements) entre les employées et les employés, dans les domaines de l’industrie, de la construction et des services (sans compter les services publics).
Il faut savoir que ce chiffre gomme notamment les différences de temps de travail. Si on calcule sans distinguer les temps partiels et les temps complets, on arrive à 25,7% d’écart.
Dans ce calcul, c’est encore d’autres ressorts qui rentrent en ligne de compte, comme le fait que beaucoup plus de femmes travaillent à temps partiel que d’hommes…
Pour comprendre tous les ressorts des inégalités salariales, Chloé avait écrit cet article très intéressant ! Mais à situation égale, c’est à dire même âge, même secteur d’acivité, même taille d’entreprise, même type de contrat de travail… Une femme gagne toujours en moyenne 10,5% de moins qu’un homme.
3 novembre, c’est plus tôt que le 7, ça veut dire que ça régresse ?!
Il faut savoir que le 7 novembre était basé sur les analyses d’Eurostat, s’appuyant sur les chiffres de… 2010.
Ce qui signifie bien en effet que selon Eurostat, les inégalités se sont accentuées entre 2010 et 2015.
Ouais, ça fout un peu la rage au ventre, je sais.
En plus, on se sent toujours un peu impuissant•e face à ce type d’inégalités plus grandes que nous.
C’est pas comme s’il suffisait de claquer des doigts pour obtenir une augmentation de salaire… (quoi qu’en commençant par oser la demander, on fait parfois une très grosse partie du boulot !).
#7novembre11h44 : comment agir ?
Les Glorieuses proposent cependant d’agir de différentes manières. À ta petite échelle, tu peux participer à la sensibilisation en t’inscrivant au Thunderclap, une application qui permet de tweeter au mêmes moment que beaucoup d’autres personnes, en ayant programmer le tout à l’avance.
Les Glorieuses ont aussi mis en ligne sur leur site une pétition de soutien au mouvement du #3novembre11h44.
Il est aussi possible de se mobiliser en créant un mouvement au sein même de ton entreprise, en contactant tes représentants syndicaux, tes supérieurs.
Pour finir, de nombreux rassemblements devraient avoir lieu dans toute la France. Il sera possible de tous les retrouver sur leur événement Facebook !
À lire aussi : Pourquoi de nombreuses Françaises arrêteront-elles de travailler le 7 novembre 2016 à 16h34 ? [MAJ]
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