L’humain a tendance à s’imaginer que les métiers des autres sont forcément plus palpitants que le sien. Souvent, l’humain se trompe. Pour te, pour nous, pour vous aider à relativiser sur notre condition, j’ai décidé de piocher 3 des métiers qui font rêver pour en dévoiler le revers de la médaille.
Métier fabulateur #1 : Mannequin
Dans nos rêves les plus fous, le mannequinat s’apparente au paradis sur Terre. On s’imagine que les gens de la mode passent leurs soirées à siroter du champagne, à boire des Cosmopolitans et à refaire le monde entre cool kids sur le son du nouveau DJ en vogue du moment dont le pseudo est un prénom désuet (la mode). Leurs journées sont dans nos têtes rythmées par des shootings sur des plages paradisiaques et des escapades en avion aux quatre coins du monde (des vols qui puent la crème de 8 Heures d’Elizabeth Arden pour ne pas abîmer la peau parfaite des tops, évidemment). La vie façon pub pour Ferrero Rocher mais avec la modernité en sus, avec supplément Calvin Klein.
Le métier de mannequin fait d’autant plus rêver qu’il est auréolée de légendes à la Cendrillon : ainsi, Gisele Bündchen aurait été découverte par un chasseur de talents alors qu’elle mangeait un burger. Lara Stone aurait quant à elle était repérée dans le métro alors qu’elle n’avait que 12 ans. Normal. Personnellement, dans le métro, j’ai plutôt tendance à me faire repérer par les creepy guys. Et Laystary d’ajouter que ceux qui la voient en train de manger un burger auraient plutôt tendance à se moquer d’elle en voyant la sauce couler tout autour de son appareil buccal que de décider de l’embaucher pour un shoot.
Dans la vraie vie, la réalité est bien évidemment toute autre. Bien sûr, parfois, être mannequin, c’est cool (t’as des fringues gratuites et on t’aide à t’habiller), mais la vie est beaucoup plus rose pour les mannequins stars que pour la plupart des gens exerçant cette profession. Pour démonter les clichés relatifs au mannequinat, Sara Ziff, top model, a même fait un documentaire (Picture Me) pendant son temps libre où elle y interroge des mannequins : elle qui pensait vivre un rêve réalisa alors que son métier était bien loin de la joie, du glamour et des paillettes à chaque instant. Troubles du comportement alimentaire, drogues, manque de confiance en soi… L’univers de la mode n’est pas que fastueux. Scoop : les mannequins peuvent même sentir la transpiration, et lisent le Nouveau Détective
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Et autant le dire une bonne fois pour toutes : les Cosmopolitans, c’est vraiment dégueulasse.
Métier fabulateur #2 : Professeur
Dans l’imaginaire collectif, l’enseignant a 18h de travail par semaine et bâcle ses préparations de cours le reste du temps. Il a donc tout le temps de se détendre en jouant aux jeux vidéo, en regardant des films ou en s’épilant les jambes à la pince à épiler. Le prof, c’est celui qui est surtout payé pour avoir réussi à mener ses études à terme avant de vivre la vie la plus cool et la moins chargée en temps de travail qui soit. Plus frustrant encore pour le commun des mortels, il a accès gratuitement à tous les musées nationaux.
Pourtant, dans la vie, le professeur met énormément de temps à préparer ses séquences (à moins que tu ne tombes sur un glandu qui ne cherche pas à faire l’effort de remettre ses cours au goût du jour). Toujours en représentation face à une trentaine d’élèves, le professeur doit gérer ceux qui ont envie d’apprendre et les histrionnistes qui ont envie de se faire remarquer en plombant l’ambiance studieuse de la classe. Dans les pires des cas, le professeur doit compter sur la violence verbale, voire physique, tout en gérant les parents d’élèves accusant l’enseignant des résultats de leur enfant. De plus, alors que l’heure est à la mobilité, l’enseignant est lâché, une fois le capes en poche, dans une académie et doit attendre d’accumuler des points sur plusieurs années pour pouvoir changer de région (j’ai une pensée particulière pour tous les capesiens qui vont atterrir dans l’Aisne à la rentrée). Parfois, il doit même enseigner sur plusieurs établissements. Autant dire qu’il faut avoir le foie bien accroché à son slip et la foi bien ancrée dans son coeur pour décider de devenir professeur à l’heure actuelle.
Et tout ça, je le sais : j’ai presque suivi la formation en entier avant de réaliser que j’étais autant faite pour être prof que Magloire est fait pour enseigner le yoga.
Pas encore convaincue du courage de notre corps enseignant ? Va donc lire Comment tuer la vocation professorale ? d’Annelise.
Métier fabulateur #3 : Animateurs en camping
La grosse ambiance.
Le mythe voudrait que l’animateur en camping soit toujours en vacances. Qu’il passe son temps à se dorer la pilule et à profiter de la piscine et de tout autre goodies à disposition dans son Club Med de prédilection en faisant semblant de se souvenir de la tête des clients quand il en croise. De temps en temps, il donne un cours d’aquagym en draguant les plus jeunes de son groupe. On a tendance à imaginer l’animateur bronzé, heureux, détendu, auréolé d’une bonne odeur de monoï avec accessoirement un petit côté ado attardé.
Par les temps qui courent, par les temps qui pleuvent, par les temps qui refroidissent, on a toutes au fond de nous l’envie de devenir animateur en camping. On devrait prendre cette envie soudaine, cracher dessus et la jeter sur la voie ferrée : ce métier craint. Il craint parce que tu es obligée de faire semblant de t’amuser toute la journée tout en essayant de divertir. Tant de chorégraphies de groupe, tant de soirées karaoké, tant de mauvais, mauvais goût. Merde quoi ! Être animateur en camping, c’est plus ou moins ça :
https://www.youtube.com/watch?v=hzP7Px6-qKY
C’est comme un flashmob des employés de Carrefour, mais pendant toute la saison estivale.
Ajoutons à ça que les gentils organisateurs sont embauchés pour leur talent d’animateurs, ce qui est un bon entraînement s’ils souhaitent évoluer dans le domaine du show-biz. Cependant, avoir exercé ce métier avant de devenir connu les oblige à faire semblant de rire quand on diffuse des vidéos d’eux imitant Claude François avec dans Les Enfants de la Télé.
Chacun sa croix.
Et toi, quels sont les métiers qui te faisaient rêver avant de réaliser qu’ils sont plus difficiles qu’il n’y paraît ?
Les Commentaires
DE QUOI?? SPP, tu baisses dans mon estime (non, d'autant que moi, je n'aime pas le whisky, alors que c'est trop classe d'aimer le whisky)
Moi mon métier de rêve c'est critique gastronomique. Mais parfois il faut aller dans des restaus irlandais et/ou écossais. Le/la spécialiste des alcools t'apporte tout(e) fièr(e) un Strathisla 1953 à 1250€ la bouteille (oui), que tu n'auras même pas à payer de ta poche. Et tu n'aimes pas le whisky. La vie est un gros caca.