Parler en latin, et rien qu’en latin
Une langue qui a été parlée par Astérix, César, Loana et Plaute* ne peut qu’être un trésor de l’humanité, que nous nous devons de conserver. De plus, le latin est l’idiome de l’universalité par excellence : au XVIIIème siècle, elle servait de vecteur international de connaissance, et au XIXème, de vecteur international de maltraitance.
Songez-y : si toutes les langues étaient abolies au profit du latin, des millions de collégiens seraient épargnés du douloureux « Ouère is Brian ? Brian ize in ze kitchen « , au profit d’un mélodieux » Ubi est Briannus ? In culina Briannus est. » De même, nous n’aurions plus à bramer d’infâmes et ternaires verbes irréguliers, mais à apprendre de délicates déclinaisons au moyen de subtiles phrases mnémotechniques (Les jumelles Rosa et Rosa n’ont pas d’état d’âme, elles ont crié ae ae quand tu leur as pincé le bras ).
Le fantasme absolu de plus d’un prof de latin
Imaginam un instantum unum mondus in quid Carthage seratum reconstruita, et ut la mélodieusum lengua romana seratum règlum générabilis : Georgus Clooneybus non diraitum plus « what else », sed « Quid aliud » ? , et celum lui confèreraibath l’auratum d’intellectualitus quid lui factus cruellementum défautis. In un mundus latinum, les virum politicum ne porteraiererat plus non talonnettas, quam montras plus grossus quam leur encéphallus, ni completus vuittonis, sed de sémillantus togas imaculas.**
* L’un de ces quatre latinistes n’en est pas vraiment. Sauras-tu le retrouver ? ** Les plus perspicaces d’entre vous auront saisi que ce paragraphe est composé d’un simili-latin honteux, qui est à la langue de Plaute ce que les paroles de Cindy Sanders sont au français. Aux professeurs de latin, aficionados d’Alcibiade Didascaux et autres nostalgiques de la grande Rome auxquels j’aurai causé une crise cardiaque, je demande pardon.
Écrire en Hiéroglyphes
Quoi ma beille ? Qu'est-ce qu'elle a ma beille ?
L’écriture est un formidable vecteur d’inégalité. Malheureusement, son ancrage dans notre culture semble trop profond pour que quiconque puisse l’abolir du jour au lendemain. Nous devons donc nous pencher sur des solutions alternatives, comme, par exemple, le retour aux hiéroglyphes.
Qui n’a jamais rêvé de donner forme et couleur à ses lettres ? Toi qui végétais au fond de la classe en dessinant des poneys sur ton cahier 24*32, toi à qui l’on reproche quotidiennement d’écrire comme un porcellus mal luné, toi qui préfères le feutre Maped au stylo bic, cette idée t’est dédiée.
Le passages des lettres traditionnelles aux hiéroglyphes serait une aubaine pour la caste des graphistes, dessinateurs et illustrateurs, qui profiteront de cette innovation pour joindre le mot à l’idée. Nous pourrions également rivaliser avec certains alphabets asiatiques, et proposer des concours de plus grande similitude entre signifiant et signifié.
Le basculement de l’écriture traditionnelle à l’écriture hiéroglyphique pose cependant quelques problèmes, notamment celui de sa transcription numérique : comment retranscrire les 270 000 mots de la langue française sur un clavier d’ordinateur ? La solution est simple : il faut que l’humanité se réapproprie la tablette. Le succès de l’iPad nous laisse à penser que l’iPapyrus a de beaux jours devant lui.
Abaulire l’ortograf
Le konsept d’ortograf é karrémen dézuai. Poure promouvouare une vré égallitai entr lé sitoyins, île ne fô pa queue la lang soua-t-unne entre-have. Hé t’île nordmalle queue d’inosan zanphants se pharsissent le siboulo aveque des règles de granmère sekulaire, alaur maime quil pouraien jambader dan laid bouax zé chaçer dé papihon ?
On nou parl aveque dé gran maux : qultur par si, kullture par la, mai quand naton à fair ? Karpe Diem, dizé tun gran manitou ki vivé à lépok dé gladiatueurs, et si tai ain nignoran ki ne çè maime pa se queue sa veu dir, retourn au collèj poure revoar tè baz linjuistikes.
Lortograf, sa ne ser quà kelks zoobskurs cagneu zet ipaucagneus ki veul en met’plin la vu o zonêt jens ki non pa zu le boneur de paçer leur jeun zanés rivais à lheur gaffiot zoubien à leur bailly. Savouar queue lé zailes du vairb appeller varien seulon la maitéo nou zaide til à trouvai le remaide du sida, la pilul ki fè mégrir ou bien le médikamen ki enlèv lacné du visaj ? Açuraiman, naun.
Oçi, moua, Alphraidette Phèvre Le Kadr, jeu daixclar ouvert la chaç à lortograf é za la granmaire. é se pour le biun de la sossiété, de la Franss, et de l’Umanitai tout entiaire. Sai di.***
*** Je vous engage vivement à consulter l’excellent texte qu’Alphonse Allais, notre maître à tous, avait écrit sur le sujet : « la réform de lortograf ».
À bon entendeur, ave, et pax in terra : que triomphe la révolution latino-orthographo-hyéroglyphienne.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je kiffe les articles d'Alfredette.
Moi je propose qu'on passe tous au germanique ancien & qu'on écrive en alphabet runique Là d'un coup ça claque.