Cette semaine, le festival de cinéma queer In&Out à Nice met à l’honneur une programmation alléchante de très beaux films venus des quatre et coins du monde.
Si la plupart sortiront en salles plus tard cette année, trois titres ont particulièrement retenu notre attention et sont actuellement à l’affiche.
Kokon : un été caniculaire à Berlin
« Qui suis-je, quel est ce monde, comment est-ce que je veux m’y positionner et qui est-ce que je veux aimer ? Les espaces vides que ces grandes questions soulèvent et qui nous accompagnent souvent jusqu’à la fin de notre vie – car elles demandent toujours de nouvelles réponses – la génération de Nora essaie de les combler à l’aide d’Internet.
Tels sont les mots de la cinéaste allemande Leonie Krippendorff, qui signe ici son deuxième long-métrage. Film sur le passage à l’âge adulte, la transformation du corps et les questionnements sur son identité, Kokon a pour particularité d’ancrer frontalement son récit dans le contexte d’une génération où les réseaux sociaux façonnent les normes de genre, renforçant ainsi leur omniprésence et leur nature pressurisante.
Situé à Berlin, le film suit Nora lors d’un été caniculaire marqué par les premiers amours et les premiers déboires. L’adolescente cherche sa voie dans les quartiers populaires de la capitale entre une mère absente et une grande sœur protectrice.
Mais du haut de ses 14 ans, Nora se moque des injonctions sociales, de genre et des modèles instagramables : elle veut vivre, briser son cocon et prendre son envol. Le film est en salles depuis le 5 avril.
Un Varón : jouer les mâles alpha, ou embrasser sa nature profonde ?
Et si on dépassait les frontières de l’Europe et qu’on se rendait jusqu’en Colombie, pour explorer la question des identités de genre et en particulier de la masculinité ?
C’est ce que nous propose le film de Fabián Hernández, dont le titre signifie justement « un homme ». Après avoir été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le film est sorti en salles le 15 mars. Sa sélection parmi la programmation du festival In&Out est un bon prétexte pour le voir ou le revoir.
Il suit le jeune Carlos, qui vit dans un foyer du centre de Bogotá, un refuge à l’abri duquel la vie se fait un peu moins violente qu’à l’extérieur.
Lors de sa sortie du foyer pour Noël, Carlos est confronté à la rudesse des rues de son quartier, où règne la loi du plus fort. Il doit montrer qu’il peut lui aussi être l’un de ces mâles alpha. Il lui faudra choisir entre adopter ces codes d’une masculinité agressive, ou, à l’opposé, embrasser sa nature profonde.
We are coming : le plaisir d’abolir le patriarcat
Un peu de cinéma documentaire dans cette sélection ! En salles depuis le 22 mars, le film de la réalisatrice féministe Nina Faure politise les enjeux autour du corps, de la sexualité et des rapports de genre.
Il suit deux amies Nina et Yéléna, qui, avec quelques autres, se demandent pourquoi, dans une société qui prétend que l’égalité des sexes est déjà là, l’accès au plaisir est si difficile. Elles organisent des groupes de parole, découvrent Notre corps, nous-mêmes, un manuel féministe historique qui leur ouvre de nouvelles portes d’analyse. Elles vont à la rencontre d’enseignantes, d’éducatrices, de sociologues pour tracer pas à pas ce qui finira par être un vrai plan d’attaque.
De plus en plus impliquées dans les luttes qui se soulèvent partout, au cœur de ce mouvement féministe qui déferle, elles découvrent un plaisir jusqu’ici insoupçonné, celui de poursuivre une émancipation collective. Le plaisir d’abolir le patriarcat, tout simplement.
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