Oubliez ce qu’on vous a dit, être adulte, ça veut pas dire arrêter de regarder des dessins animés. Ça veut dire en regarder autant qu’on veut, jusqu’à n’importe quelle heure, en mangeant ce qu’on veut et en rigolant grassement aux blagues qu’on comprenait pas quand on était petits. Personnellement, j’avais pas trop le droit d’abuser des dessins animés quand j’étais gamine – sous prétexte que quand je bouffais mes Chocapic devant, ma cuillère restait en suspens entre mon bol et ma bouche pendant de longues minutes, et que du coup j’étais toujours en retard à l’école.
Mais coup de bol, je suis une grande personne qui paye ses factures et qui travaille dur maintenant, alors j’en profite pour rattraper le temps perdu. Et celles qui ont connu l’âge d’or de Nickelodeon sauront en profiter avec moi. Voici donc 3 dessins animés qu’on prend plaisir à regarder à tout âge (sous réserve qu’on soit un minimum ouvert d’esprit quoi) – notez qu’ils sont classés dans l’ordre du plus soft au plus taré, alors accrochez-vous à vos slips.
Malheureusement, tous les extraits des dessins animés cités que j’ai trouvés sont en anglais, je n’ai rien trouvé en français, et je demande aux non-bilingues de bien vouloir m’excuser (mais c’est pas moi, c’est l’internet).
1. Bob l’Éponge
Bah eh, j’pouvais pas commencer la liste sans lui hein (et croyez-moi, vous aurez besoin de cette douceur et de cette naïveté pour supporter ce qui vient après). Bob l’Éponge est le compagnon idéal des dimanches de gueule de bois (faut juste faire gaffe au volume de la télé, sous peine de maxi-bobolatête). Cette série n’a pas une éponge de mer comme héros par hasard, puisque son créateur, Stephen Hillenburg, est un ancien biologiste. Bonjour la reconversion qui tabasse (et qui fait plaisir au compte en banque, oui, c’est vrai). Pour celles qui, comme Patrick, vivraient sous un rocher, permettez-moi de résumer la série de la façon la plus simple possible.
Bob l’Éponge vit à Bikini Bottom, au fond de l’océan, et travaille comme cuistot au Crabe Croustillant, réputé pour ses fameux pâtés de crabe. Avec son meilleur ami Patrick l’étoile de mer (« ami » au sens le plus large du thème hein, l’énigme autour de leur sexualité n’ayant pas encore été résolue), il vit d’extraordinaires aventures au quotidien. Entre une rencontre avec le fantôme du Hollandais Volant, l’adoption d’un pétoncle (Bob fera la maman au foyer, tandis que Patrick jouera le rôle du père démissionnaire), la chasse aux méduses, ou encore les reloutises quotidiennes qu’ils imposent à leur voisin Carlo, les deux « amis » sont infatigables (mais vraiment épuisants pour leur entourage).
Qu’est-ce qui fait de Bob l’Éponge un dessin animé aussi cool ? En dehors des messages subliminaux qu’on peut y trouver – et là, chacun est libre d’interpréter ce qu’il voit comme bon lui semble, alors y a moyen de trouver pas mal de théories fumeuses – ça reste une série drôle. Qu’on ait 4 ans ou 24 (coucou !), y a moyen de se gausser comme une grosse hyène pour peu qu’on accepte d’éteindre une ou deux fonctions cérébrales avant de s’y mettre. Il faut quand même au moins faire l’effort de garder un oeil ouvert pour guetter les petites incohérences, les blagues bien dissimulées, les situations étranges et autres petites références cachées çà et là pour nous, les grandes personnes.
Certains épisodes se laissent regarder dans cet état de semi-mort cérébrale, et d’un coup, un sursaut. Est-ce que j’ai bien entendu ce que j’ai entendu ? Est-ce qu’ils viennent de se foutre de la gueule du Texas dans un dessin animé pour enfants ? Ah bah oui, tiens.
« – Patrick, je suis quoi là ? – Euh, stupide ? – Naaan, j’suis le Texas ! » bim, dans les dents.
Et pour celles qui ont 10 minutes devant elles, voici une compilation de 100 des meilleurs moments de la série, avec des cris, des gueules étranges, des rires crétins et beaucoup de conneries. Le paradis, en somme.
2. Rocko’s Modern Life
Alors là, vous allez devoir me soutenir. À chaque fois que je parle de ce dessin-animé, tout le monde me regarde comme si je venais d’une autre galaxie, alors que celles qui ont connu Rocko’s Modern Life se manifestent, par pitié.
Cette série, créée par Joe Murray et diffusée aux États-Unis entre 1993 et 1996, faisait partie de ces ovnis qui donnaient à la chaîne Nickelodeon tout le panache qu’on ne lui trouve plus aujourd’hui. Rocko, le héros, est un jeune wallaby australien expatrié aux États-Unis, dans un monde créé par quelqu’un qui n’avait vraisemblablement pas la sobriété dans ses top priorités.
Ses meilleurs potes sont un boeuf glouton et un peu débilos, Heffer, et une tortue hypocondriaque terrifiée par le monde extérieur, Filburt. Toujours accompagné par son fidèle chien Spunky, Rocko essaye tant bien que mal de survivre dans un monde de sauvages, où tout le monde semble vouloir sa peau. Coincé entre un boulot minable et des voisins tarés, Ed et Bev Bighead, lui colérique et elle un peu nymphomane sur les bords, il doit faire face à une montagne d’obstacles au quotidien.
Rocko’s Modern Life n’est pas aussi joyeux que Bob l’Éponge, au contraire : si on fait pas gaffe, un dimanche matin régression peut vite se transformer en dimanche aprèm déprime totale. La vie de Rocko est tellement pourrie – il n’a jamais de thune, galère pour manger, n’est entouré que de gros manches et ne peut jamais rien faire sans que tout parte en couille – qu’il y a moyen de sombrer dans la crise de nerfs si vous êtes du genre empathique. Même le super-héros qu’il admire est tout pété, ses super-pouvoirs se trouvant dans ses… tétons. Eh ouais. (voir vidéo ci-dessous, à 1min30, pour un gros WTF).
Si vous n’avez pas peur que votre cervelle s’échappe par vos oreilles ou que le mot « sommeil » disparaisse à tout jamais de votre vocabulaire, jetez donc un oeil à ce best-of.
http://www.youtube.com/watch?v=c7jXadnzzxQ
Dans Rocko’s Modern Life, il y a de la nudité, des sous-entendus sexuels, des morts, du sang, des psychopathes, des crises d’hystérie, un démon avec une tête en pis de vache et tellement, tellement d’autres trucs qu’on ne verra plus jamais dans un dessin animé pour gamins.
3. The Ren & Stimpy Show
Encore un dessin animé dont pas grand monde ne semble se souvenir – et c’est très dommage parce que là, on grimpe d’un cran dans la catégorie gros traumatisme. C’est à se demander comment cette série a atterri sur la chaîne, qui l’a validée, et pourquoi ? Celles qui ont connu ce dessin animé lorsqu’elles n’étaient encore que de petites choses innocentes s’en souviennent forcément. Quant aux autres, sachez que si vous n’avez pas passé une partie de votre enfance devant les aventures de Ren & Stimpy, ce qui suit risque fort de vous envoyer au tapis.
Créée par John Kricfalusi (non mais déjà, le nom quoi) cette série a endommagé beaucoup, beaucoup de cerveaux d’enfants américains dans les années 90. Elle met en scène Ren, un chihuahua psychotique et tyrannique, et Stimpy, un chat un peu mou du derche et pas très brillant, dans des aventures absolument terrifiantes. Les deux héros évoluent sur un fond de violence, d’humour douteux et de sous-entendus sexuels bien plus évidents que dans Rocko’s Modern Life.
Ren & Stimpy a pulvérisé tous les records du monde du dessin-animé le plus controversé, le plus chelou, le plus traumatisant de l’histoire (parmi ceux qui sont destinés à un jeune public hein, entendons-nous bien). Entre les pétages de plombs courants de Ren, les scènes gores (oui, gores, j’insiste), les crises de jalousie meutrières, la violence extrême de certains épisodes et les scénarios plus que dérangés, y a de quoi péter un câble. Ren & Stimpy n’est vraiment pas destiné aux âmes sensibles – adultes ou non. C’est une série profondément malsaine qui ravira tous les esprits dérangés (coucou !) mais qui risque d’en traumatiser plus d’un sur son passage – même 20 ans après.
Pour vous faire un vrai trip au pays de Ren & Stimpy, je vous conseille cet extrait, dans lequel un Ren édenté s’arrache lui-même les nerfs dentaires à la pince à épiler. Mais ATTENTION, je rigole pas quand je dis que c’est dur à regarder, vous êtes prévenues. Si vous vous sentez trop mauviette pour cliquer, écoutez votre instinct et passez votre chemin. Pour les autres, imaginez assister à ça à huit piges, entre deux cuillères de Chocapic. Bienvenue dans mon enfer personnel.
Voilà, la descente aux enfers est terminée, je vous laisse digérer tout ça et je file sous la couette enchainer des épisodes de Bob, Rocko, Ren, Stimpy et leurs potes.
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