« Je me sens investie de la mission d’aider les femmes ». Kimberley Rutil, 27 ans, est handballeuse professionnelle et sage-femme. Elle évolue comme arrière droite en Ligue Butagaz Énergie (D1F), et profite de son (peu) de temps libre pour faire des vacations en milieu hospitalier. Pour Madmoizelle, elle livre ses conseils en tant qu’athlète de haut niveau pour fluidifier sa pratique sportive lorsqu’on a ses règles.
Se connaître
Le premier conseil est de bien se connaître. Cela signifie connaître son cycle, ses symptômes, et les états mentaux ou physiques qui en découlent aux différents moments du cycle. « Moi, avant mes règles, mon problème est surtout le mental. Je remets tout en question, je doute… » confie Kimberley Rutil. En être consciente lui permet d’anticiper et de mieux gérer ses émotions. « Si on sait qu’on a généralement très mal au ventre 48h avant, on évite de caler un entraînement intensif à ce moment-là » poursuit l’athlète.
Adapter son entraînement
C’est donc cette connaissance de soi qui permet d’arriver au deuxième conseil de Kimberley Rutil : adapter son entraînement. Pour cela, la sportive recommande une approche collégiale. « L’idéal, c’est de pouvoir en parler à son coach et à ses coéquipières. Leur expliquer et ensuite ne pas trop forcer sur le terrain ». Encore faut-il, bien sûr, être face à des personnes compréhensives. « Ce qui n’est pas toujours évident. Les règles dans le sport restent un sujet tabou, surtout avec les coaches qui sont souvent des hommes et peuvent être fermés sur ces sujets pour certains ».
Trouver la bonne protection périodique
Dernier conseil, le choix de la protection périodique. « Il faut chercher la solution la plus confortable pour soi, et ne pas perdre de vue qu’il existe plein de moyens différents de gérer le flux de sang. Il ne faut pas hésiter à tester et voir ce qui marche le mieux ». Kimberley Rutil invite aussi à prévoir les médicaments dont on pourrait avoir besoin (Spasfon et autres) pour les jours d’entraînement, ou de regarder du côté des astuces plus naturelles, comme la tisane. L’important est de se sentir bien avec les règles et de faire le nécessaire pour soulager sa douleur. « Le jour où les règles nous empêchent totalement de faire du sport, c’est qu’il faut consulter, car une pathologie peut se cacher derrière ».
Depuis deux ans, la Ligue féminine de handball et son partenaire Lidl organisent des ateliers de sensibilisation à propos de l’impact encore tabou des cycles menstruels sur les performances sportives. Des joueuses professionnelles, telles que Kimberley Rutil, participent à ces talks pour partager leur expérience personnelle et libérer la parole.
Le dernier atelier en date s’est tenu le 10 avril à la Maison du Handball, animé par l’association La Culotte Rouge. Il réunissait de jeunes collégiennes et lycéennes lors d’un temps d’échange destiné à explorer les effets du cycle menstruel sur le corps et les émotions, tout en proposant des solutions pour mieux gérer son énergie et optimiser son entraînement.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
on aurait pu parler aussi des phases pré menstruelles en plus, qui nécessitent aussi une adaptation au regard des symptômes de chacune : douleurs articulaires, fatigue ...