« Nous, soignants de toutes spécialités et de toutes origines, souhaitons nous opposer fermement et de manière unie au projet de suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) au profit d’un dispositif dégradé. »
Dans une tribune publiée jeudi 2 novembre dans Le Monde, un collectif de 3000 soignant·e·s s’est positionné contre la probable suppression de l’Aide médicale de l’État (AME), qui pourrait être débattue dans le cadre du projet de loi « immigration » qui sera débattue au Sénat lundi 6 novembre.
« Leur santé, c’est aussi la nôtre »
Parmi les signataires du texte, on retrouve Françoise Barré-Sinoussi, virologue et Prix Nobel de médecine en 2008, ou encore Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique.
Le dispositif de l’AME permet aux personnes en situation irrégulière, présentes en France depuis au moins trois mois, de bénéficier d’une couverture intégrale de leurs frais de santé. Mais le projet de loi immigration prévoit de le remplacer par une aide médicale d’urgence, bien plus restrictive.
Selon les signataires de la tribune, ce nouveau dispositif pousserait ainsi les soignants à sélectionner les patients « entre ceux qui pourront être soignés et ceux laissés à leur propre sort. ». Ce qu’ils refusent : « Leur santé, c’est aussi la nôtre. Les restrictions politiques ne feront qu’éprouver les corps, contribuer à la dégradation de la santé publique, compliquer la tâche des soignants et fragiliser un système de santé déjà exsangue. »
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Un dispositif contraire au code de déontologie médicale
Ainsi, ces 3000 soignant·e·s rappellent que l’AME est « un outil de lutte contre les exclusions qui n’est accessible que pour les personnes dont les ressources sont inférieures à 810 euros par mois et qui font preuve d’une résidence stable en France ».
Mais aussi, ils soulignent que la mise en place de ce nouveau dispositif serait contraire à l’éthique de tout médecin et au respect des droits de l’Homme :
Restreindre l’accès aux soins à une population fragilisée sur la base d’un critère de régularité du séjour est contraire à la majorité des textes en vigueur en France sur les droits de l’homme, qui stipulent que tout individu doit avoir accès aux soins quels que soient son origine et son statut.
Collectif de 3000 soignants.
Avant de souligner : « Par humanité, et conformément au code de déontologie médicale auquel nous nous référons et au serment d’Hippocrate que nous avons prêté à la fin de nos études. C’est l’honneur de notre profession. »
Les Commentaires
Je hais ce gouvernement.