En cette période d’élections présidentielles, comment la vie politique influence-t-elle nos vies amoureuses et sexuelles ? Un sondage signé IFOP et Gleeden apporte une réponse : oui, elle l’influence beaucoup. Ou plutôt, elle influence la manière dont nous choisissons nos partenaires… et celle dont nous nous présentons à eux.
Plus d’1 Français sur 2 refuse de coucher avec quelqu’un d’extrême droite
Ainsi, 64% des sondés et spécifiquement 70% des femmes en France refuseraient de se mettre en couple avec un électeur d’Eric Zemmour. Pour plus de 40% des personnes interrogées, son électorat est en effet plus misogyne et plus homophobe que la moyenne. Quant à l’extrême droite portée par Marine Le Pen, elle suscite le rejet de plus d’un Français sur deux (55%).
Légalement, chacun fait bien ce qu’il veut, mais une chose est claire : de notre côté on ne touchera pas, même de loin, même avec un bâton, quelqu’un qui a envie de voter pour une personne accusée d’agressions sexuelles, condamnée à plusieurs reprises pour des propos racistes et au programme dangereux.
Toutefois, les chiffres de l’enquête le démontrent, chaque couleur politique porte son lot de rejet. Et puisqu’on y apprend que les intentions de votes sont déterminantes dans le choix des partenaires romantiques et sexuels de chacun, alors, surprise…
On y apprend aussi qu’un pourcentage de la population ment sur ses opinions politiques dans le but de pécho.
23% des hommes auraient déjà menti sur leurs opinions politiques pour pécho
Les plus jeunes l’ont compris : tout est politique, y compris dans nos intimes. L’étude estime ainsi que 50% des moins de 25 ans ont renoncé à nouer une relation pour cause de divergences politiques.
Et parce que cette sensibilité aux convictions augmente, ce que l’étude appelle des « techniques de dissimulation de ses opinions durant la phase de séduction » augmentent aussi. En clair, près d’un homme sur quatre (23%, contre 15% des femmes) déclare avoir déjà caché ses opinions politiques pour séduire quelqu’un.
Le « Wokefishing »
Pratique particulièrement genrée selon l’analyse de l’étude (souvenons-nous que 54% des hommes hétéro se disent déconstruits, mais aussi qu’être déconstruits, ça aide à pécho), 16% des hommes racontent s’être déjà fait passer pour « quelqu’un de plus progressiste (ex : féministe, LGBTfriendly, antiraciste, écologiste…) » que ce qu’ils sont, contre 6% des femmes. Cette pratique, l’étude l’appelle « le wokefishing », un terme inventé par la journaliste britannique Serena Smith et qui consiste, en gros, à prétendre être « woke » pour pécho.
Si le nom a changé, la pratique n’a rien de nouveau. Il y a un an ou deux, l’utilisation péjorative du terme « profem » racontait la même histoire : celle d’hommes qui utilisent des convictions féministes nécessaires à la survie de leurs partenaires pour les mettre en confiance, et les séduire plus facilement… Mais aussi mieux les décevoir, voire les manipuler.
L’étude révèle par ailleurs que ceux qui pratiquent ce wokefishing le plus souvent (35%) sont des hommes qui déclarent eux-mêmes avoir une « sensibilité woke », et se définissent donc comme féministes et antiracistes selon les termes de l’enquête. Pardon ?
La pratique n’est cependant pas une spécificité de la gauche : c’est exactement la même proportion d’interrogés (16% des hommes, et 6% des femmes) qui déclare s’être fait passer pour quelqu’un de plus conservateur dans le but de séduire.
Avec tout ça, il n’y a plus qu’à souhaiter du courage aux valeureuses qui maintiennent leurs dates en cette période de présidentielles !
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Crédit photo : Jametlene / Unsplash
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