11.22.63, c’est une nouvelle adaptation d’une œuvre du maître Stephen King (après l’annulation d’Under the Dome au bout de trois saisons). La série a démarré sur la plateforme web Hulu le 15 février, et non, elle n’est pas diffusée d’un seul coup !
Du côté du producteur exécutif, on retrouve nul autre que J.J. Abrams ! Une collaboration entre le spécialiste de l’horreur et un grand nom de la télévision (et du cinéma maintenant, mais je pense que son boulot à la télé l’a sculpté) : l’attente se devait d’être élevée pour cette adaptation. En sachant que le pilote est réalisé par Kevin McDonald, oscarisé pour Le dernier roi d’Écosse, je pense qu’on peut se dire que ça va donner quelque chose de pas mal du tout…
https://www.youtube.com/watch?v=NXUx__qQGew
Quand j’ai appris que le cast de cette mini-série incluait James Franco, j’ai eu un petit recul. Je ne suis pas sa plus grande fan, donc me taper 8 épisodes longs où on le voit tout le temps, j’étais un peu réticente. Mais j’ai tenté le coup, et punaise, j’étais tellement à fond dans les deux premiers épisodes de 11.22.63 !
11.22.63, de quoi ça parle ?
Pas de vaisseaux spatiaux en tout cas ! Jake Epping est prof au lycée du coin, vient de divorcer et se trouve coincé dans une situation où il ne s’épanouit pas. Il mange depuis des années au même diner… jusqu’au jour où il apprend, entre deux bouchées, que le propriétaire de l’endroit dispose d’un cagibi qui lui permet de remonter le temps. Mais pas n’importe quand : à une date précise, en octobre 1960.
Le pilote nous expose très bien la situation, très pédagogiquement même, et nous immerge directement dans l’action : à chaque fois que Jake retourne dans le présent, seules 2 minutes se sont écoulées. Et s’il repart dans le passé, c’est comme si son précédent voyage avait été effacé, donc les gens l’oublient à chaque fois.
Une période remarquablement retranscrite
La date du 22 novembre 1963 marque le jour de l’assassinat de John F. Kennedy. Al, le propriétaire du diner, considère que bien des drames — le Vietnam, la guerre du Golfe, Cuba — n’auraient pas eu lieu s’il était resté vivant et a tenté toute sa vie d’empêcher le décès de l’ancien Président, sans jamais réussir.
Atteint d’un cancer qui semblerait causé par ses voyages dans le passé, il va déléguer cette mission à Jake qui va devoir passer trois ans à attendre et préparer le sauvetage de celui qui est, en 1960, futur Président des États-Unis. Ça rappelle un peu The Man in the High Castle d’Amazon, sauf que l’uchronie n’existe pas encore.
Bien sûr, l’effet papillon va battre son plein
Mais attention, le passé n’est pas tout blanc ! Il va tenter de rejeter Jake qui cherche à chambouler sa ligne temporelle, et bien sûr, l’effet papillon va battre son plein. Exemple parfait : alors que Jake sauve un restaurant d’un incendie, le fils de sa logeuse va finir brûlé… Tout se paye.
Le premier retour dans le passé m’a rappelé l’ambiance du film Pleasantville (d’ailleurs, le dernier épisode d’iZombie lui a rendu hommage !) que j’adore, avec les couleurs des années 60
, les Packard et les coupes de cheveux laquées à mort. Direct, j’étais plongée dans l’atmosphère et l’intrigue du voyage temporel grâce aux notes de musique pimpantes et glaçantes en même temps.
On m’a dit que ça différait du livre dans le sens où l’exposition dure beaucoup plus longtemps à l’origine, mais je pense que c’est une bonne chose d’accélérer l’intrigue.
À lire aussi : Dix films des années 50/60 qui n’ont pas (trop) vieilli
Jake Epping, héros un peu trop mou
Clairement, Jake Epping n’a jamais regardé Doctor Who ni aucune œuvre de science-fiction traitant de voyage temporel, car il enchaîne les boulettes. Est-ce qu’il connaît le concept de l’inflation ? Non, car visiblement il trouve ça hilarant qu’un café ne coûte que 60 cents ! Il fait de gros paris alors qu’il se trouve dans une petite ville, jette son téléphone sans imaginer qu’il pourrait être utile, et fait l’erreur ultime : essayer de contacter ses parents, au risque de créer un paradoxe en empêchant sa propre conception.
En plus, Franco ne fait aucun effort pour adapter sa façon de parler à cette époque différente. Ce n’est clairement pas mon attrait principal envers la série… Ah, voilà Sarah Gadon (A Dangerous Method, A Royal Night Out) dont je suis complètement amoureuse (car elle est canadienne et tou•te•s les Canadien•ne•s sont sympa, c’est bien connu), et son fiancé joué par T.R. Knight (George O’Malley de Grey’s Anatomy) !
Une intrigue qui va vous accrocher
On reste dans un Stephen King, donc en plus des éléments fantastiques que le public remarque (mais pas forcément les protagonistes), on écope de quelques éléments de l’horreur. J’ai le cœur sensible, donc effectivement quand une nuée de cafards sort de nulle part, je me couvre les yeux… Et quand Jake est dans une chambre avec un néon rouge, j’ai eu peur du jump scare.
C’est l’expression du rejet de Jake par le passé : « il ne devrait pas être là », et représente une anomalie. Seules quelques personnes semblent être capables de le sentir, des déficients ou des gens proches de la mort.
Pas de chichis, l’action démarre sur les rotules
À la fin du premier épisode, le bilan est déjà concluant. Pas de chichis, l’action démarre sur les rotules. Le complot autour de l’assassinat de Kennedy, avec la CIA, la Russie, et la potentielle manipulation de Lee Harvey Oswald fascine complètement, surtout que le spectateur suit les événements en amont.
Mais on dirait bien que le Jake abandonne déjà pour récupérer ses cliques, ses claques et rentrer dans le Maine ? Pas avant de faire une bonne action, quand même…
Et après ?
Dans le deuxième épisode, il y a de très bonnes surprises niveau casting. Citons George MacKay, le jeune acteur anglais de Pride ou encore de Maintenant, c’est ma vie, mais aussi Josh Duhamel qui a très bien vieilli et joue les mecs flippants à merveille. Mais aussi Annette O’Toole, la maman de Superman dans Smallville !
L’ambiance est toujours au rendez-vous, avec une impression de ville-fantôme comme dans de nombreuses œuvres de King, surtout en période d’Halloween. Le fil conducteur se dessine peu à peu puisque Jake s’embarque dans des révélations et sera probablement forcé de reprendre sa mission.
Et bien sûr, il va tomber amoûûûreux, il va vivre sa vie dans le passé, alors ohlala, que va-t-il se passer ?!
Des remarques en vrac :
- Ce serait intéressant s’il rencontrait la version jeune d’Al (son mentor dans des flashbacks, qui va sûrement expliquer au fur et à mesure des épisodes ce qu’on n’a pas vu dans le pilote).
- Aussi s’il pouvait connaître l’impact sur le présent…
- Il va se montrer malin à un moment, ou bien ?
- Vont-ils former la ligue des voyageurs temporels extraordinaires ?
Au final, il y a des incohérences, comme toujours avec du voyage temporel, mais le gros souci reste James Franco qui garde un air frimeur limite narquois, alors qu’il est propulsé dans les années 60 : il devrait se sentir un peu déstabilisé… Le reste de la série est d’enfer. Vraiment. L’univers, le style, le mystère de l’intrigue dont on sait pertinemment qu’il va se dévoiler petit à petit et on a envie d’en savoir plus !
Donc si vous êtes amateur de voyage temporel, de fantastique, du grand maître, de James Franco (car oui, même si je ne le suis pas, je ne me leurre pas), embarquez pour 8 épisodes de 11.22.63 !
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Les Commentaires
Lisez le livre c'est mieux!
Ya pleins d éléments importants qui ne sont même pas dans la série...
Trop d éléments qui différent du livre...
Bref encore une adaptation bâclée...
Le livre est peut être long et lent à certains moments mais il est passionnant!!!
Vous auriez les réponses à vos questions si vous aviez lu le livre