On avait déjà bien morflé en 2020, avec le commencement des emmerdes liées au Covid, et même si on espérait que 2021 se rattrape un peu, on a été plutôt déçues…
Vous aussi, vous pensiez que tout retournerait à la normale ? Qu’on allait pouvoir voyager, danser en boîte ou rester debout pendant les concerts ? Vous commenciez à entrevoir le bout du tunnel avec l’arrivée du vaccin ? Qu’est-ce qu’on a été naïfs et naïves… Certes, on a pu retrouver un brin de vie sociale avec la réouverture des bars, des musées et des clubs, mais les chiffres en attestent : ça n’a pas suffi à nous remonter le moral.
Pire, 2021 a remis le couvert sur une certitude, celle que la pandémie est encore loin d’être derrière nous, au contraire !
Cerise sur le gâteau, tout un tas d’événements malheureux ont contribué à une année d’incertitude et de stress qui n’a pas été à la hauteur de nos attentes. Mais c’est peut-être un mal pour un bien…
L’année du fail…
Ces derniers temps, beaucoup de médias, dont I-D, parlent de « flop era », autrement dit, l’ère du fiasco. Ce concept n’est pas nouveau. Il a pris racine sur Twitter et était initialement utilisé pour décrire le moment où une pop star sortait « un album qui ne répondait pas aux attentes de ses fans », un bide quoi. Un article du magazine dédié au terme revient sur les coups de mou des chanteuses américaines :
« La période de flop de Mariah Carey a commencé avec Glitter en 2001, la bande originale de son film qui est sorti le 11 septembre, et s’est terminée avec le succès commercial de 2005, The Emancipation of Mimi. Des périodes de flop plus contemporaines ? Regardez Witness de Katy Perry, Joanne de Lady Gaga et Bionic de Christina Aguilera (à notre avis injustement décrié). »
Enfin, vous avez compris. Comme Mariah Carey en 2001, nous voilà en plein plat.
Il faut dire que les mauvaises nouvelles se sont accumulées et la fatigue aussi. Les partisans de Trump ont envahi le Capitole, l’Afghanistan est tombé aux mains des talibans, de nouveaux variants du Covid ont fait leur arrivée, Zemmour s’est lancé dans la course à la présidentielle… Et petit bonus de fin d’année, la 5ème vague qui arrive avec la force d’un tsunami sonne comme un retour à la case départ.
Depuis le début de la pandémie, les dépressions atteignent des sommets, beaucoup ont perdu leur boulot, se sont fait tej par l’être aimé, ont chopé tous les variants possibles du Covid, ont pleuré un ou plusieurs proches, ou ont dû vivre seul dans 15 mètres carrés à travailler en jogging avec les cheveux gras.
« La planète s’est confinée et on avait rien d’autre à faire que voir nos grands projets flopper, et bosser toujours plus ou chômer sans espoir », résume positivement Anthony, rédacteur mode chez Madmoizelle.
Bref, cette année les planètes se sont alignées pour que tout se passe de travers.
Ou l’année où on s’autorise la médiocrité ?
Pessimiste, moi ? Pas tant que ça.
Car avec tous les rebondissements de cette année, l’avantage est qu’on a bien été obligés d’accepter que tout nous échappe et que 2021 n’était définitivement pas le meilleur cru de l’Histoire de l’Humanité.
On en a tellement bavé, que rien que le fait de tenir le coup est déjà un bel effort qui mérite tous les applaudissements du monde. Maintenant, c’est comme si plus rien ne pouvait nous ébranler. On s’autorise sans honte à traîner en pyjama toute la journée pendant le télétravail, on décline sans culpabilité une invitation à faire la fête pour prendre soin de soi, on regarde nos projets s’annuler un à un à cause du Covid sans sourciller…
Il y a un côté libérateur à accepter qu’on n’est pas au top de sa forme ou de sa carrière, et que c’est OK. Peut-être aussi parce qu’on impute tout ça à cette période de trouble provoquée par le contexte de la pandémie. L’article d’I-D, le résume bien :
« Qu’il s’agisse d’un ralentissement de carrière ou d’un sentiment d’infériorité physique ou mentale, il est devenu normal de voir les gens accepter qu’ils ne sont pas au sommet de leur art. »
Ça redonne même espoir ! Dans une société capitaliste qui ne fait que valoriser l’hyperproductivité, cette « flop era » nous oblige à activer le frein d’urgence et à nous laisser porter par les vagues… littéralement.
On pourrait avoir l’impression que le terme est rabaissant, mais il y a quelque chose de beau dans le fait d’accepter d’être dans son ère du fiasco, notamment par le fait d’apprendre à rejeter les attentes parfois irréalistes et la pression imposées par le monde du travail.
2021, c’est l’année où on a encore une fois été forcés à réduire le rythme, à revoir certaines de nos ambitions à la baisse et à se résigner à l’ordre chaotique de la vie. Et c’est pas plus mal.
La pandémie nous aura au moins appris cela. À être plus indulgent et indulgente envers nous-même et à nous foutre un peu la paix, à aller mal et remonter (ou pas) la pente, et surtout, à admettre qu’on fait de notre mieux, et que c’est déjà pas mal !
Et puis, ça ira mieux l’année prochaine, hein ?
À lire aussi : Le top des pires films de l’année 2021 d’après un panel d’experts composé de moi-même
Crédits photos : Liza Summer (Pexels) et capture d’écran de la webcomic Gunshow
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
il y a le site Positivr qui est un média ne relatant que les bonnes nouvelles, et ça fait du bien parfois
il y a aussi une rubrique sur twog.fr (qui fait un peu le tour de Twitter tous les jours), qui ne rapporte que les bonnes nouvelles perçues chaque semaine, que ce soient des projets de lois, des actions en faveur de l'environnement, mais aussi des histoires personnelles magnifiques
ça permet justement de sortir du brouillard des mauvaises nouvelles ressassées tous les jours sur nos téléphones, PC, TV, journaux... même si effectivement ça ne résout pas les choses
je pense que globalement, ça permet justement de se dire qu'il y a aussi et encore de belles choses qui arrivent sur cette planète