YO. Je vous vois, là, en train de cuver votre Nouvel An ou de profiter tranquillement des premiers jours de 2013 : ça vous dit de vous poser quelques minutes pour parler de vous ? L’année dernière, nous avions fait le tour de quelques astuces psychologiques pour tenir ses résolutions. Cette fois, les psychologues semblent unanimes : la seule résolution vraiment nécessaire, ce serait d’être bienveillant-e envers soi-même.
Avant de s’enflammer, savoir d’où l’on part et où on souhaite aller
Ça peut paraître évident, mais c’est un vrai bon conseil : pourquoi s’évertuer à choisir des résolutions qui ne correspondent pas franchement à nos valeurs et aspirations – et pour lesquelles nous risquons d’échouer et du même coup d’égratigner notre estime de soi ? Décider que l’on va se transformer en athlète dans la nuit du 31 au 1er et danser autant que Beyonce alors que nos emplois du temps sont déjà pleins ET que l’on n’aime pas particulièrement le sport, ça risque de ne pas rouler.
Selon Mark Hoelterhoff , le Nouvel An pourrait être l’opportunité de se poser des questions qui ont du sens et qui nous permettent d’agir… Où j’en suis, où je souhaite aller ? Qu’est-ce qui est important, atteignable et envisageable pour moi ?
Cinq alternatives aux résolutions du Nouvel An
Dans cet esprit, la psychologue Kelly Mc Gonigal propose cinq alternatives aux sacro-saintes résolutions du 1er janvier.
- Et si votre « moi » de 2014 écrivait une lettre à votre « moi » de 2013 ?
Des recherches montrent que créer un lien avec notre futur « nous » pourrait nous aider à mettre en place les changements souhaités et à atteindre nos buts. Qu’à cela ne tienne : dans une lettre datée au 1er janvier 2014, imaginez que vous faites un point sur votre année 2013, pendant laquelle vous auriez atteint des objectifs importants pour vous. Prenez le temps de remercier votre « vous » présent pour tout ce que vous avez fait afin d’atteindre ces buts. Selon Mc Gonigal, nos « nous » de 2014 devraient être les plus spécifiques possibles et en profiter pour donner quelques conseils bienveillants à nos « nous » de 2013.
Pour ma part, j’aimerais que mon « moi » 2014 félicite mon « moi » 2013 d’être devenue maîtresse du monde – ou à la rigueur calife à la place du calife, ou alors Beyonce à la place de Beyonce (l’espoir fait vivre, il paraît). Vous croyez que ça va marcher ?
- Lister nos réussites et souvenirs préférés de 2012
Revenir sur nos petits triomphes, sur les challenges auxquels nous avons dû faire face – même si nous avons parfois « perdu », même si les issues n’ont pas toujours été celles que nous espérions… Ce qui compte, c’est le chemin, plus que le résultat. Pour la psychologue, se souvenir de ses efforts augmenterait la persévérance et la volonté dans le futur.
- Imaginer les moments-clés de 2013
Évidemment, nous sommes déjà tou-te-s hyper motivé-e-s pour 2013 (qui a dit « Année de la baise » ?!), la tête pleine de projets. Faites donc une liste d’au moins cinq choses à attendre de l’année à venir – il peut s’agir de petits détails (le retour de Girls, l’arrivée du printemps…) ou de gros évènements (un voyage, un méga-anniversaire…). L’idée, c’est qu’être capable d’anticiper et de savourer des plaisirs futurs contribuerait à garder une « meilleure » santé émotionnelle.
- Lister les choses pour lesquelles vous être reconnaissant-e-s
OK, ça semble cucul-la-praloche, OK, nous aurions plutôt tendance à profiter du Nouvel An pour penser à ce que l’on veut changer, à ce qui ne nous satisfait pas… mais nous serions plus heureuses si nous pensions d’abord à tout ce pourquoi nous sommes reconnaissantes. En faisant d’abord l’exercice d’une liste de « gratitude », nous aurions tendance à ne plus entretenir les mêmes souhaits pour 2013, parce que nous aurons en tête ce qui compte pour nous et ce que l’on souhaite véritablement pour l’avenir. J’ai déjà dit que je voulais bouger mon corps comme Beyonce ?
- Engagez-vous, qu’ils disaient !
Kelly Mc Gonigal termine son papier en conseillant de prendre un engagement envers quelqu’un d’autre, par exemple en soutenant une cause qui vous préoccupe, en donnant de votre temps et un peu de votre argent (en fonction de vos moyens, bien sûr)… Selon elle, des recherches montrent que faire don d’un peu de son argent pourrait augmenter le sentiment de bonheur et l’image de soi.
Cinq questions pour passer une meilleure année
De son côté, Lisa Firestone propose de se poser 5 questions pour mieux se connaître – et commencer une année qui tabasse.
- Quels ont été pour vous les moments les plus mémorables de l’année passée ?
Lorsque vous pensez à cette question, ne cherchez pas seulement les choses qui ont « objectivement » changé votre vie, mais plutôt les moments où vous vous êtes senti-e-s « vous-mêmes », ou vous avez été les plus satisfait-e-s. Identifiez ensuite les facteurs qui ont permis de rendre ces moments mémorables, les activités dans lesquelles vous vous sentez bien…
- À l’inverse, qu’est-ce qui vous pose problème, vous piège ?
Pour Lisa Firestone, connaître nos failles et identifier les environnements problématiques nous permettrait de mieux comprendre notre fonctionnement, de mieux réagir et de ne pas simplement foncer dans nos mauvaises habitudes.
- Avez-vous du temps pour ce que vous aimez faire ?
Vous laissez-vous coincer par des obligations, des choses qui ne vous passionnent pas ? Dites-vous souvent non à des activités que vous aimeriez parce que vous êtes trop occupé-e-s, trop fatigué-e-s ? Si c’est le cas, 2013 pourrait être l’occasion pour vous de faire le point sur vos centres d’intérêts et vos désirs. Sans dire « Merde » à vos boss, vos ami-e-s ou vos parents, essayez de caser dans vos vies un peu de temps pour les trucs qui vous font du bien.
- Laissez-vous des activités que vous aimez se transformer en devoirs ?
Vous savez bien comment ça se passe – en 2012, vous avez commencé un sport, une activité artistique ou autre… et peu à peu, vous vous êtes senti-e-s obligé-e-s d’y aller, peut-être parce que vous vous êtes mis-e-s à prendre cette activité trop à coeur, ou parce que vous avez plus prêté attention à la compétition qu’au plaisir…
- Pensez-vous souvent négativement à vous-même et au monde qui vous entoure ?
Selon Lisa Firestone, il serait particulièrement tentant de devenir des cyniques convaincu-e-s, de laisser nos « petites voix intérieures critiques » prendre le dessus et grignoter un peu nos bonnes humeurs. Pour 2013, sans aller jusqu’à devenir des imbéciles heureu-x-ses, et si nous repoussions un peu l’arrivée de cette petite voix, pour profiter un peu plus longtemps des moments agréables ?
Tout compte fait, au lieu d’entamer une énième liste de résolutions, les psychologues semblent plutôt nous conseiller de nous apprivoiser un peu plus, de penser à ce que l’on est, ce que l’on aime, ce que l’on souhaite. Finalement, cette année, comme l’année dernière et comme les prochaines, le conseil ultime est bien de rester bienveillant envers soi-même. Même si ça semble évident, même si ça semble cucul-la-praloche. Hé, nous sommes coincé-e-s avec nous-mêmes pour le reste de notre vie… autant s’aimer un peu plus et se souhaiter du bien !
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