Certains épisodes de Friends et How I Met Your Mother m’auront appris qu’on peut voir des pièces de théâtre vraiment expérimentales à Broadway.
C’est le cas d’une adaptation de 1984, qui est actuellement à l’affiche à New York.
La pièce est si bizarre et dérangeante qu’elle a déjà provoqué des vomissements, des évanouissements et même des bagarres dans l’assistance. Et certains spectateurs considèrent que la représentation va trop loin.
1984 d’Orwell, une œuvre dérangeante
Parce que le livre est quand même sorti en 1949, il est fort possible que certain•es d’entre vous ne l’aient jamais lu.
Si c’est le cas, je vous le conseille fortement parce que la plume d’Orwell est vraiment fascinante. Et d’ailleurs je vous recommande aussi son ouvrage La Ferme des Animaux, que j’ai préféré.
1984 est une dystopie : elle raconte l’histoire d’un monde gouverné par une dictature omniprésente du nom de Big Brother. Les citoyens n’ont aucune vie privée, aucune liberté, et doivent se consacrer entièrement au bon fonctionnement de leur nation.
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Et fun fact : l’album The Resistance de Muse est directement inspiré du livre. Si c’est loin d’être le premier groupe ou artiste à s’inspirer de cette œuvre, je trouve quand même que les musiques de cet opus mettent vraiment dans l’ambiance du bouquin.
La pièce 1984, très loin dans l’horreur
La pièce de théâtre à Broadway s’inspire donc du bouquin et la réinterprétation est tellement dérangeante qu’elle suscite des réactions extrêmes au sein du public.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : il y a de véritables scènes de violence.
Olivia Wilde (Dr House), l’une des actrices principales de la pièce, s’est blessée à la lèvre et au coccyx au cours de certaines représentations. Tom Sturridge (Good Morning England), un autre acteur, s’est carrément cassé le nez.
Cela explique les réactions de colère dans l’assistance : voir des personnes souffrir en direct, c’est difficilement acceptable, même si elles sont consentantes. Olivia Wilde a mis les points sur les i :
« J’envoie mon amour aux quatre personnes qui se sont évanouies pendant la pièce. Avertissement : ce n’est pas le Broadway de votre grand-mère. J’espère que vous allez bien ! »
Jezebel rapporte les explications de Robert Icke et Duncan Macmillan, les metteurs en scène :
« Il n’y a rien ici ou dans le dérangeant roman qui n’est pas en train d’arriver maintenant, quelque part dans le monde.
Des gens sont détenus sans procès, torturés et exécutés. On peut le cacher et faire en sorte que les personnes se sentent bien, ou le montrer sans commentaire, parce que ça parle de soi-même. »
Pour les metteurs en scène, la pièce de théâtre n’est qu’une illustration de ce qui se passe dans la vraie vie.
Une façon de mettre en avant ce terrible constat : dans certaines parties du globe, ce qui n’était qu’une dystopie est devenu une réalité.
Citons par exemple le cas d’Otto Warmbier, étudiant américain retenu prisonnier pendant 17 mois en Corée du Nord, revenu aux États-Unis dans un état critique et décédé quelques jours plus tard.
Face aux réactions choquées, Robert Icke a ajouté :
« Vous pouvez rester ou vous pouvez partir. C’est une réaction parfaitement compréhensible quand on regarde quelqu’un subir des violences.
Mais si ce spectacle est la partie la plus bouleversante de la journée de quelqu’un, c’est que cette personne ne lit pas les journaux. »
La souffrance peut-elle servir un but artistique ? Une vraie question qui crée des débats houleux. D’ailleurs dans la salle pendant les représentations, des vigiles sont postés afin de séparer les gens qui iraient jusqu’à se battre dans le public.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Et je ne parle même pas du dilemme pour celui ou celle qui doit réellement frapper ses collègues...