En France, 173 000 personnes vivraient avec le VIH. En 2022, 69% des jeunes s’estiment bien informés sur la question du VIH/sida, alors qu’en 2020, ils étaient 74%. Une chute de 5 points qui inquiète Florence Thune, directrice générale de Sidaction, dans un communiqué, à l’approche de l’événement de prévention ce week-end :
« Le sentiment d’information chez les 15-24 ans a diminué depuis le début de la pandémie et à ce jour, nous n’avons pas retrouvé le niveau de l’avant-covid.
Comme si la pandémie avait occulté les connaissances sur le VIH/sida. »
Un virus en chasserait un autre dans les médias, mais malheureusement le VIH/sida est toujours là, et bien là.
À l’approche de Sidaction, l’Ifop a mené une grande enquête auprès de 1 002 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans à 24 ans. Et les résultats sont assez inquiétants…
Beaucoup de méconnaissance chez les jeunes
Des fausses croyances sur le virus circulent encore très largement. 23% des jeunes sondés pensent que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne séropositive. 19% des personnes sondées pensent que la pilule contraceptive d’urgence protège du VIH.
De plus, les jeunes ne semblent pas savoir où se faire dépister. C’est en tout cas ce qu’indique le sondage de l’Ifop. En effet, une personne sur deux ne s’estime pas bien informée quant aux lieux possibles où se faire dépister.
Il y a également un manque d’information important sur la transmission du virus :
« Seuls 48% des jeunes interrogés connaissent l’existence d’un traitement d’urgence (TPE) si un risque est encouru et la moitié des sondés ne savent pas qu’une personne séropositive sous traitement ayant une charge virale indétectable ne transmet pas le virus. »
Quelles sont les solutions à ce dramatique manque de connaissances sur le virus ?
Que faire : informer, informer, informer
L’espace médiatique est saturé d’informations sur le Covid-19 et on peut le comprendre. Mais ces chiffres nous indiquent qu’il est plus que jamais nécessaire d’informer sur le VIH/sida, sa transmission et les moyens de se protéger.
Le gouvernement avait mis en place trois séances d’éducation à la sexualité obligatoires par an au collège et au lycée. Mais il semblerait que ces séances ne soient pas à la hauteur des attentes et même qu’elles n’aient pas forcément lieu.
Florence Thune déplore le manque d’utilité de ces cours :
« Il reste encore beaucoup à faire en termes d’information pour inverser la tendance et cela doit commencer en contexte scolaire.
Trois séances d’éducation à la sexualité par an sont obligatoires selon les textes, mais dans la pratique leur mise en place est insuffisante »
Un quart des sondés affirme n’avoir jamais bénéficié d’un enseignement en santé sexuelle au cours de sa scolarité. Moins de la moitié d’entre eux ont pu en bénéficier une seule fois.
Il faut contrer la banalisation du virus du sida. Et pour cela, prévention et sensibilisation sont les maîtres-mots !
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