Moins de 24 heures après l’abrogation historique de l’arrêt Roe vs. Wade, qui garantissait, aux États-Unis, le droit à l’avortement, sept États se sont déjà dotés de lois liberticides en la matière. Une agilité législative qui a de quoi surprendre, en particulier si on la compare aux lenteurs d’autres réformes, qui peinent à passer du stade de débat à celui de loi (not surprised : en particulier quand cela concerne le contrôle des armes à feu).
Des lois dites « zombie » ou « gâchette »
Mais cette « efficacité » législative a bien une explication (pas forcément des plus réjouissantes), et porte même un nom : ces dernières années, et parfois même depuis 1973, certains États conservateurs, mécontents de la légalisation d’un droit jamais vraiment accepté par la frange la plus religieuse, se sont dotés de lois « zombies » ou « gâchette ».
Une « astuce » juridique permettant à des lois en sommeil d’entrer en vigueur immédiatement et automatiquement au moindre changement de jurisprudence de la Cour suprême.
Au total, selon l’Institut Guttmacher, vingt-six États seraient susceptibles de criminaliser l’avortement. Parmi eux, treize sont déjà dotés de ces fameuses lois pouvant entrer en vigueur immédiatement. C’est le cas de l’Idaho, du Mississippi, du Missouri, du Dakota du Nord et du Sud, de l’Arkansas, du Tennessee, du Texas, de l’Oklahoma, de l’Utah et du Wyoming.
7 États ont déjà légiféré pour la criminalisation de l’avortement
C’est ainsi que, dans la foulée de l’abrogation de Roe vs. Wade, au moins sept États ont réinstauré sur leur sol la criminalisation de l’avortement.
Le premier à l’avoir interdit a été le Missouri, dont le procureur général Eric Schmitt, s’est targué dans une photo partagée sur son compte Twitter, d’avoir mis fin à cinquante ans de jurisprudence.
On notera toute la symbolique de l’image : un homme blanc scellant sans ciller le sort de millions de femmes privées du droit de disposer librement de leurs corps.
Puis, l’Arkansas et l’Oklahoma ont suivi. Un peu plus tard, c’est le Dakota du Sud, à travers la voix de la gouverneure républicaine Kristi Noem, qui a annoncé le retour de la criminalisation de l’avortement, et au passage partagé des « ressources » pour « accompagner les femmes à bien vivre leur grossesse ».
Être pro-vie signifie aussi permettre aux mères d’obtenir l’aide dont elles ont besoin pour y arriver. Nous lançons Life.SD.gov pour donner aux femmes les ressources nécessaires pour naviguer à travers la grossesse, l’accouchement, la parentalité et l’adoption, si elles le décident.
L’Indiana a ensuite annoncé convoquer la législature de l’État pour légiférer au plus vite pour l’interdiction de l’avortement. Enfin, le Texas et le Tennessee ont eux, un délai de 30 jours entre la publication de l’arrêt et l’entrée en vigueur du nouvel interdit.
Les femmes américaines vivant dans ces États n’ont donc, dès lors, plus la possibilité de se faire avorter et devront pour la plupart parcourir des milliers de kilomètres afin de trouver une clinique qui pratique l’IVG, ou encore donner vie à un enfant non désiré. D’autres pratiqueront des auto-avortements, qui causent chaque année la mort de 47 000 femmes, selon le HCE (Haut Conseil à l’Égalité femmes-hommes).
Des chiffres sidérants qui risquent de grossir dans les mois et les années qui arrivent.
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Crédit photo : Ian Hutchinson
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Oui encore une fois on en revient à la religion qui a une grande part dans toute cette merde .