Ça faisait un bout de temps que nous n’avions pas été autant emballées par un long-métrage Disney. Depuis Vaiana, rares étaient les films d’animation qui mettaient en scène des héroïnes aussi badasses, dont le but dans la vie n’était pas de trouver le grand amour, sous couvert de chansons mielleuses et débordantes de notes trop hautes perchées. On ne crache pas dans la soupe non plus hein, puisqu’on a adoré la Reine des Neiges, mais là, Raya et le dernier dragon est un vrai succès et on va vous expliquer pourquoi. Avant ça, hop, bande-annonce !
Dix raisons de regarder Raya et le dernier dragon avec un enfant (ou en solo)
Raison n°1 : Il n’y a AUCUNE chanson
Bon sang, ça fait du bien pour une fois. On ne dit pas que toutes les chansons Disney sont à jeter à la poubelle et qu’on ne veut plus jamais en entendre, n’allons pas jusque-là. On a toutes (ou presque) été biberonnées aux musiques qui restent dans la tête pendant dix ans, mais ça fait aussi du bien de ne pas avoir à siffloter avec plus ou moins de justesse l’intégralité de la BO du dessin animé qu’on vient de voir.
Raison n°2 : Les dragons poilus et fluffy, on en veut encore
Bye-bye les dragons effrayants ou pleins d’écailles rouges (big up Mushu), cette fois-ci on a le droit à du dragon qui semble être aussi doux qu’un chaton (pour la fourrure hein, pas pour le caractère), qui peut voler, se transformer en humain, nager à toute vitesse, ou s’illuminer comme la torche de l’iPhone. Personnellement, je suis à deux doigts de craquer pour une peluche représentant Sisu. Pour ma fille hein, pas pour moi, voyons. (C’est faux, elle ne sera qu’à moi, ça sera ma nouvelle meilleure amie et je ne la quitterai plus jamais).
Raison n°3 : Le courage, le pardon et la confiance mis à l’honneur
Les valeurs transmises dans ce nouveau long-métrage peuvent être assez semblables à celles qu’on retrouvait déjà dans Vaiana, et c’est une bonne chose pour les générations plutôt jeunes qui vont regarder Raya et le dernier dragon. Ici, on y apprend le pardon même en cas de trahison, le courage d’affronter ses peurs, et l’importance de se faire confiance et de faire confiance aux autres pour vivre dans un monde plus sain. Alors oui, c’est un peu utopique, mais vaut mieux ça plutôt que de parler du prince charmant qui vient forcément nous sauver de notre vie misérable, non ? Et comme se le demande si justement Sisu : « Peut-être que le monde va mal parce que la confiance a disparu ? ». C’est beau.
Raison n°4 : Hop hop hop, encore une meuf qui sauve le monde
Allez là, c’est qui la boss ici ? Bah c’est Raya. Et Sisu. Et Namaari. Oui, les héroïnes sont à l’honneur, ce sont elles qui sauvent le monde, chacune à leur façon, chacune avec plus ou moins de noirceur, car personne dans ce dessin animé n’est tout noir ou tout blanc. Disney étant pourtant connu et souvent blâmé pour ses personnages manichéens, ils sont ici pleins d’ambivalence, de doutes, font des erreurs, et n’en sont que plus humains, vrais et justes.
Raison n°5 : Les dessins sont exceptionnels
Ah bah, c’est un fait, l’animation est extraordinaire, encore plus travaillée que pour Vaiana qui avait déjà un niveau assez impressionnant. Ici, le doute est parfois là, on peut se demander si c’est un dessin ou une vraie image, tant le travail qui a été fait est exceptionnel. Bien évidemment, on est loin des premiers Disney de notre enfance, et si parfois les traits plus simples et moins numériques peuvent manquer à notre génération d’enfants-adultes, on ne peut qu’admirer le talent de ceux qui font ces nouveaux films.
Raison n°6 : C’est pour les enfants, mais pas seulement
À la base, c’est vrai, c’est un film destiné aux enfants. Pas aux trop petits non plus, car certaines scènes peuvent faire vraiment peur, et certains thèmes ou actions peuvent être compliqués à comprendre. Mais pour les plus grands, à partir de 7 ou 8 ans, c’est parfait ! Et l’avantage, c’est que ça peut tout autant plaire aux adultes, sans que ces derniers ne voient le visionnage du dessin animé comme une corvée, bien au contraire.
Raison n°7 : C’est drôle, oui oui
Les dialogues, les scènes, les situations et surtout quelques personnages ont un potentiel comique énorme, mais qui n’est peut-être pas toujours suffisamment explicité, c’est vrai. Pourtant, la subtilité de certains dialogues ou de certaines scènes est génialissimement drôle, et compense un peu le côté très terre-à-terre du personnage de Raya, qui n’est clairement pas là pour enfiler des perles.
Raison n°8 : On se croirait dans un nouveau Star Wars, mais en moins chiant
Pardon, c’est gratuit. Mais c’est pas de ma faute, je continue à chercher un intérêt aux nouveaux Star Wars, et à part la qualité graphique, je ne trouve pas. Du coup, si vous regardez les nouvelles guerres des étoiles pour la beauté du numérique, regardez Raya, vous ne perdrez pas plus d’une heure trente de votre vie, c’est toujours ça.
Raison n°9 : La fin est un peu bancale, mais la morale est encourageante
(Attention, spoilers)
Si certains peuvent critiquer la fin de Raya et le dernier dragon en la trouvant un peu trop plate et brouillonne, elle est pourtant un parfait happy ending qui réchauffe nos petits cœurs trop secoués par la vie ces derniers temps. Il parait qu’initialement, Sisu devait mourir pour ne plus revenir, laissant les humains se dépatouiller avec la shitstorm qu’ils avaient créé, et que les scénaristes ont décidé de tout changer au dernier moment pour la faire revenir et enlever le poids de la culpabilité de son meurtre aux héroïnes. Et franchement, tant mieux. Il y a assez de drama comme ça, merci d’épargner notre sensibilité.
Raison n°10 : Une mise en lumière des différentes cultures sud-asiatiques… parfois problématique
L’éditorialiste au Malay Mail Erna Mahyuni avait dénoncé
le fait que le mélange des cultures de Raya « donnait l’impression que pour Disney toutes les personnes d’Asie du Sud-Est sont interchangeables ». Ce n’est pas la première fois que Disney est épinglé pour des représentations problématiques des personnes asiatiques, comme nous vous en avions déjà parlé avec l’exemple du dessin animé Peter Pan.
Dans Raya et le dernier dragon, le studio semble avoir voulu rendre hommage aux cultures vietnamiennes, thaïlandaises, cambodgiennes, malaisiennes et laotiennes. Un peu à la manière de ce qui avait été fait dans La Reine des Neiges avec les pays nordiques pour créer le royaume fictif d’Arendelle.
Mais dans le cas de Raya, les bonnes intentions du studio ne font pas tout, et le film a pu être perçu par les personnes concernées comme un gros gloubi-boulga. Seul bémol pour ce film d’animation vraiment très réussi.
Enfin, si vous voulez savoir ce que peuvent penser les enfants de Raya et le dernier dragon, je laisse à la parole à ma fille qui, après son troisième visionnage, trouve que « Raya est géniale parce qu’elle est forte, qu’elle n’a pas peur, qu’elle a une épée trop cool et un dragon tout doux ».
La messe est dite.
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