— Publié le 4 septembre 2012
Ne le nions pas : la rentrée, ça pue, ça tue. Alors que notre moral touche le fond mais creuse encore, et que les derniers jours du mois d’août s’écoulent dans la brume et le crachin, nous vendrions bien volontiers la moitié de notre fratrie pour nous dorer la pilule aux Bahamas quelques jours de plus. Manque de chance, la fratrie en question n’a aucune valeur marchande, le soleil semble avoir posé des congés pour une durée indéterminée, et pour nous qui peinons à payer nos billets de TER, les Bahamas semblent quelque peu hors de portée.
Qu’à cela ne tienne. Pour le bien de tes marques de bronzage évanescentes et celui de ton moral en berne, voici 10 (très) mauvaises raisons d’aimer la rentrée, cette sale garce. (NB : les conseils distillés ci-dessous sont garantis 100% mauvaise foi. Aussi, ne me fouettez pas avec du bois vert si ils ne correspondent pas à vos rêves de rentrée parfaite. Bisous bisous.)
Parce que ton ulcère au foie ta sociabilité tu retrouveras… Avouons-le : l’été, c’est bien joli, mais quand tous tes amis ont déserté ta ville sitôt les premiers touristes japonais venus, les possibilités que tu as de descendre des bières à la vitesse de la lumière tenir des conversations mondaines est réduite. Grâce à la rentrée, ton foie, qui a déjà 738 ans d’âge mental, reprendra ses bonnes habitudes.
…Ou pas, d’ailleurs. Après avoir ingurgité 8 tonnes d’olives farcies, 6 hectolitres de rosé, 5 wagons d’apéros divers et variés ainsi que ton propre poids en substances plus ou moins licites, ton organisme crie grâce – quand il ne fait pas tout simplement grève, en t’offrant une sympathique crise de foie (c’est du vécu). À la rentrée, il sera temps pour toi de revenir à la normale – parce que tu le vaux bien, et ton ulcère aussi.
Parce que la canicule tu oublieras. Nous autres éternelles insatisfaites passons la moitié de notre temps à râler contre Evelyne Dhéliat (l’autre moitié étant dévolue à la préparation d’un hypothétique exil dans un pays chaud et sec). Le mois de septembre, à mi-chemin entre la chaleur tropicale du mois d’août et les traîtres frimas du mois d’octobre, met tout le monde d’accord.
Parce que ta télé enfin revivra.
Qui dit été dit « profonde vacuité télévisuelle ». Ainsi, après avoir passé un été à regarder la chaîne parlementaire, devenue la plus passionnante d’entre toutes, tu vas pouvoir renouer avec ces bonnes vieilles séries qui ont bercé tes insomnies. Merci, la rentrée.
Parce que de fromage, tu te gaveras. Jean-Pierre Pernault, en dépit de ses 45 983,4 JT consacrés à la période estivale, oublie de parler d’un drame national, que dis-je d’une catastrophe mondiale : en été, il n’y a PLUS DE FROMAGE. Bien sûr, il n’y aura pas grand changement au rayon laitages de ton Super U, mais comme chacun sait, le fromage industriel est à la gastronomie ce que Cindy Sanders est à la musique. Ainsi, dès les premiers jours de septembre, tu pourras te gaver de fondues, raclettes, vacherin mont d’or et autres merveilles jusqu’à la moelle.
Parce que si tu es rousse, super bien à la couleur des feuilles tes cheveux s’accorderont. Tu es brune ? Tu l’as dans le baba. Tu es blonde ? Ne m’oblige pas à faire une blague scabreuse à base de belges et de cervelet. Non, non, n’insiste pas.
Parce que des résolutions foireuses tu feras. « Cette année, je mets un terme à 14 ans de cancrattitude, je bosse, je deviens première de la classe et j’ai seize de moyenne ». Que celle qui n’a jamais prononcé ce voeu (toujours périmé 48 heures plus tard) me jette le premier cahier à petits carreaux. Ah, la rentrée, cette ère de toutes les folies des grandeurs.
Parce que c’est la dernière rentrée de ta vie. Si, en grande mécréante que tu es, tu n’as toujours pas vu le film 2012, sache que ta mort est proche. Ta mort, et celle de toute l’humanité, sauf si tu possèdes un avion privé avec plein de provisions dedans. Cette hypothèse ayant finalement assez peu de chances de te concerner, profite bien de cette rentrée : après tout, c’est la dernière avant la fin du monde.
Parce que ton harem tu accroîtras. On vous ment, on vous spolie : les médias ont beau te raconter depuis ton premier tampon que l’été est la saison la plus propice aux amours, il n’en est rien. A moins que tu ne sois attirée par les haleines parfumées au pastis, les marcels à trous et les peaux suintantes de crème solaire. Ainsi, la rentrée est le meilleur moment de l’année pour choper.
Parce qu’au ciné, tu pourras aller sans te cacher. Autre plaie de l’été, avec les moustiques, les touristes et les diffusions de Patrick Sébastien par les hauts-parleurs de ta mairie : la déliquescence chronique des programmes au cinoche. Entre juillet et août ne passent que des blockbusters hollywoodiens – manichéens, déjà vus cent fois, et dont le dénouement est prévisible dès la première minute. Avec les feuilles mortes reviennent les films sympas, alors que les salles sont redevenues délicieusement désertes. Merci, la rentrée.
Et toi, quelles sont les raisons qui font que tu aimes un peu / beaucoup / passionnément / à la folie la rentrée ?
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Les Commentaires
On a la même solution !
Pas contre je ne garantie pas son efficacité sur le long terme !