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L’Atelier des Dames : interview des créatrices Caroline et Quitterie

En ce moment à Paris a lieu le salon Who’s Next où de jeunes créateurs et créatrices viennent exposer leur travail. Marina est allée poser quelques questions à Caroline et Quitterie, de l’Atelier des Dames !

Aujourd’hui, c’est Quitterie qui répond à mes questions. Elle vous explique comment Caroline et elle s’occupent du développement de l’Atelier des Dames, leur marque de bijoux éthiques, au style romantique, rock et bohème.

rencontre-creatrices-atelier-des-damesCaroline et Quitterie, sur leur stand au Who’s Next.

Bonjour Quitterie ! Peux-tu nous raconter l’histoire de l’Atelier des Dames ?

Au départ, c’est Caroline, mon associée, qui l’a monté en 2008. Je croyais très fortement en cette aventure, et j’avais envie d’y participer. Je l’ai donc rejointe en 2009.

Est-ce que tu sais comment lui est venue l’idée de lancer l’Atelier des Dames ?

Le point de départ, c’était la petite fleur qui agrémente la plupart de nos bijoux. Cette fleur est en écaille de poisson et c’est un savoir-faire brésilien. Caroline a découvert une collectivité de femmes de pêcheurs qui recyclaient ces écailles pour fabriquer des fleurs qu’elles positionnaient sur des objets de décoration, des choses comme ça. Elle a eu l’idée d’en faire monter sur un bijou et suite à ça, elle est rentrée en France avec quelques bijoux qu’elle avait fait pour elle.  Vu l’engouement qu’il y avait autour de cette petite gamme,  elle a eu envie de pousser un petit peu le truc. Et en fin de cursus scolaire, elle s’est dit que finalement, comme premier boulot, ce serait quand même super de monter sa propre marque.

fleur-bracelet-atelierdesdamesBijoux l’Atelier des Dames, collection Automne-Hiver 2012/2013. 

Qu’avez-vous suivi comme cursus ? Vous vous destiniez à la mode ?

Toutes les deux on a exactement le même parcours : très commercial, avec un IUT suivi d’une école de commerce. Mais nous avons aussi la passion de la mode, des accessoires. Finalement, ça allie une formation universitaire à une passion qui nous animait.

C’est quoi les grosses difficultés quand on veut lancer sa marque ? Et son entreprise ?

Il y a en a des milliers ! Première chose, on peut faire toutes les créations du monde et avoir les plus beaux bijoux, le gros souci au départ, c’est de se faire connaître, trouver les premier-e-s client-e-s qui vont prendre le risque de suivre une marque toute jeune. Ça fait partie des difficultés mais y en a aussi d’ordre administratif, financier : il y a des milliers de choses auxquelles on n’est pas forcément préparé-e et c’est aussi ça qui est riche dans la vie d’une entreprise. Toute la journée, on fait dix métiers, on est une toute petite structure donc on fait tout à deux, avec en plus quelques personnes qui nous aident de manière ponctuelle.

J’ai vu que quand vous parliez de l’Atelier des Dames, vous mettiez en avant le côté très éthique de la marque. Peux-tu m’en dire davantage ?

La première chose c’est toujours la petite fleur dont on parlait, qui est à l’origine du concept de la marque. Elle est fabriquée par la même collectivité de femmes de pêcheurs, au Brésil, qui travaillent dans des conditions qu’on contrôle et qui sont très bonnes. Il y a également un institut de formation qui est créé par cette collectivité pour former de nouvelles jeunes femmes à ce savoir-faire : elles vont soit rejoindre la communauté pour assurer la production des fleurs, soit créer leur propre ligne localement.

La deuxième chose, c’est tout ce qui est production française. Tous nos bijoux sont faits en France, dans notre atelier, avec des gens qu’on connaît. On arrive à tracer un maximum le processus de fabrication de toutes nos matières, ce qui permet d’avoir un discours très clair : on ne fait pas produire en Asie dans des conditions qu’on ne maîtrise pas mais on s’attache à garder ce côté éthique, que ce soit à l’autre bout du monde, au Brésil, ou très localement, chez nos fournisseurs.

color-block-bracelets-add

Caroline s’est lancée toute seule : pourquoi avoir poursuivi en duo ?

Il y a des moments de solitude assez importants au départ d’une marque. C’est déjà pas évident de créer une entreprise toute seule, d’essayer de se faire un petit nom dans un secteur de la mode dominé par les marques parisiennes… Elle avait envie, je pense, d’accueillir quelqu’un dans la structure.

Je lui avais dit dès le départ que si elle allait plus loin dans cette création, j’avais envie d’en faire partie mais ça a pris un peu de temps pour qu’on soit sûres. Elle, que je sois la bonne personne, moi, que ce soit le bon projet. Au bout d’un an, c’était évident que nos compétences étant assez complémentaires, ça allait renforcer la marque et l’entreprise de conjuguer tout ça pour avancer. On est encore à une dimension où les deux ont un regard sur tout ce qui se passe mais chacune a ses spécialités.

Et alors, quels sont les avantages et les inconvénients du travail en duo ?

Les avantages, c’est évidemment qu’on s’enrichit des idées de l’une et de l’autre, des manières de faire, des compétences, des réseaux aussi, parce que c’est important. On a des goûts en matière de mode et d’accessoires qui sont très différents et on arrive à proposer grâce à cela des gammes qui sont aujourd’hui assez étendues, pour plaire à un réseaux de distribution et de clientes assez large.

Quant aux inconvénients, ils sont que, forcément, parfois on n’est pas d’accord. Et quand on n’est pas d’accord, on campe sur nos positions. Quand il faut trancher, on fait appel à notre réseau : à nos agents, à notre agence de presse, qui nous aident, dès qu’on ne sait plus où on va, à centraliser et à dire « Ça c’est une bonne direction, ça, ça ne l’est pas ».

Lorsque vous lancez une nouvelle collection, qui s’occupe de choisir les dessins, les designs ? Comment est-ce que vous dessinez une collection ?

Nous ne dessinons pas vraiment une collection. On étudie les tendances, on va chercher dans notre réseaux de fournisseurs (actuels ou potentiels) les matières qui vont nous inspirer, etc. Ensuite, on a une manière de travailler qui est autodidacte : on assemble un peu tout ça, on passe beaucoup de temps à fabriquer au lieu de dessiner. On crée 160 à 170 modèles et on réduit, on modifie, en fonction de ce que l’une ou l’autre en pense, jusqu’à arriver à une gamme qui est cohérente et qui compte à peu près 90 références.

bracelets-atelierdesdames

Je vois qu’il y a un fil rouge, la fleur. Est-ce qu’il y a d’autres thèmes comme ça que vous récupérez à chaque fois ? D’où viennent vos inspirations ?

La fleur, c’est effectivement notre fil conducteur et on essaie de l’incorporer dans chaque gamme. Pour l’instant, elle est faite de cette matière insolite mais elle pourra être à l’avenir déclinée dans d’autres matières. En dehors de ça, on est un peu comme tous les créateurs. On voit les tendances, on lit beaucoup de magazines de mode… On a accès, grâce à notre position d’acteurs du secteur, à pas mal de supports, comme des cahiers de tendances.

Il y a aussi des choses qu’on porte depuis longtemps, des thèmes autour des plumes, des matières comme du cuir, des choses un peu ethniques… Forcément, quand on sent que le secteur est prêt à accueillir ça, on plonge à fond dedans parce que c’est quelque chose qui nous plaît.  Et puis il y a des choses aussi qu’on fait pas parce qu’on identifie une tendance, mais parce que ça nous fait plaisir et c’est aussi le but d’avoir sa propre marque, c’est que finalement, on peut oser beaucoup plus de trucs en se disant que nous on est prêtes à l’assumer, à le proposer à nos client-e-s et très souvent, ils/elles adhèrent aussi.

bracelet-inspiration-rock

Quels seraient vos conseils aux lectrices de madmoiZelle qui voudraient se lancer dans la création ?

La première chose : de ne pas se décourager. Le plus dur c’est certainement le début, et plus on avance, plus on a d’opportunités. Il faut être consciente qu’il faut beaucoup travailler. Clairement, ça ne se fait jamais tout seul, encore plus en ce moment, parce qu’on entend beaucoup parler de la crise etc. C’est vrai dans une certaine mesure, mais il y a de la place pour tout le monde à condition que ce soit une passion, parce que c’est extrêmement prenant. Donc ne jamais se décourager, et essayer de très bien s’entourer. Il y a plein de choses quand on cherche un peu pour entourer les jeunes créateurs, que ce soit au niveau institutionnel ou local : des salons, des concours, des choses comme ça.

Il y a pas mal d’étapes à passer. Et chacune peut se faire dans des bonnes conditions, à condition de rester déterminée et extrêmement impliquée dans le projet.

Dernière question, si vous deviez résumer l’Atelier des Dames, en trois mots ?

Je dirais romantique, moderne, éclectique.

 

Merci beaucoup à Quitterie et Caroline ! Si vous voulez jeter un oeil à leur collection, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Atelier des Dames. Et si vous recherchez une boutique, n’hésitez pas à leur envoyer un mail, elles vous répondront avec plaisir.

– Photos par la talentueuse Diane Sagnier


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