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Cinéma

Être une femme dans l’univers de Wes Anderson

Wes Anderson, talentueux réalisateur reconnaissable entre mille tant sa patte est unique, met en scène de nombreux personnages féminins. Mais quelle est leur place dans son drôle d’univers ? LadyDandy vous explique tout ça !

— Publié le 24 juillet 2013

Wes Anderson et ses structures géométriques et colorées, dans lesquelles s’empilent ses névroses avec une poésie décalée, réutilise souvent les mêmes archétypes pour ses personnages. Les acteurs qui jouent ses doubles (allant jusqu’à emprunter sa coupe de cheveux dans Bottle Rocket), on les connaît car notre homme sait s’entourer : les frères Wilson, Jason Schwartzman, Bill Murray… Et les femmes alors ?

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Glissons-nous dans la peau d’une de ses muses mélancoliques aux grands yeux tristes et aux petites robes droites rétro (comble de l’érotisme à la Wes Anderson).

wes anderson femmes films

La petite robe so sixties : l’obsession d’une vie (La famille Tenenbaum, Fantastic Mr Fox, Moonrise Kingdom, Bottle Rocket)

Anjelica Huston vue par Wes Anderson

Wes Anderson travaille régulièrement avec les mêmes acteurs et la seule femme à revenir (à trois reprises) est Anjelica Huston.

Elle joue des personnages différents mais similaires : dans tous les cas, elle est une épouse (les femmes se définissant quasi exclusivement par leur lien avec des personnages masculins, chez Wes Anderson comme chez tant d’autres — on peut néanmoins justifier cela par la place prépondérante qu’il accorde à la famille dans ses histoires) mais une épouse en laquelle on devine une certaine profondeur.

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Si certains reprochent à Wes Anderson le côté monolithique de ses personnages qui paraissent, il est vrai, n’être que des stéréotypes ambulants au premier regard, il parvient tout de même à leur suggérer une vie intérieure et, tout en gardant le focus sur ses personnages masculins, il autorise beaucoup d’empathie pour les femmes en les esquissant par touches rapides.

wes anderson anjelica huston

La famille TenenbaumLa Vie Aquatique et À bord du Darjeeling Limited

Quels rôles endosse donc Anjelica Huston chez ce cher Wes ?

Dans La famille Tenenbaum, elle est une mère séparée de son mari dont la priorité a longtemps été l’éducation de ses enfants adoptifs et qui est à présent une grande archéologue. Elle hésite à épouser son comptable, interprété par Danny Glover, à cause d’un ex-compagnon abominablement égoïste (joué par le savoureux Gene Hackman).

Dans La Vie Aquatique, elle est la compagne désabusée de Bill Murray, a.k.a. le commandant Zissou — encore un patriarche terriblement égocentrique qui définit sa femme comme une « pétasse pleine aux as élevée par des bonnes » (ce qu’elle n’est pas) et la trompe sans vergogne.

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Enfin, dans À bord du Darjeeling Limited, elle a atteint de hauts sommets spirituels dans un couvent indien et laisse ses fils livrés à eux-même après de touchantes mais brèves retrouvailles.

wes anderson darjeeling limited

« Vous êtes gentils les garçons mais vous laissez Maman tranquille maintenant, hein. »

C’est dans ce dernier film qu’on a le moins accès à ses pensées et peut-être est-ce dans celui-là qu’elle joue le personnage le moins sympathique. Néanmoins

elle est loin d’être diabolisée : certes, elle a « abandonné » sa famille mais elle semble l’avoir fait par altruisme pour se consacrer à son couvent, qui a plus besoin d’elle que ses fils adultes un peu trop dépendants et dont elle connaît encore les goûts malgré tout.

Elle manque en particulier au personnage joué par Owen Wilson qui déclare avoir « élevé » ses frères et reprend tous les gestes de sa mère, qui est un véritable exemple pour lui. Elle sert également de prétexte à la réunion des trois frères et à leur voyage spirituel puisque c’est pour la retrouver qu’Owen Wilson organise son séjour en Inde avec ses frères.

Dans La famille Tenenbaum, c’est la jalousie qu’éprouve son ex-conjoint à l’idée que le personnage joué par Anjelica Huston se remarie qui le pousse à simuler un cancer — ce qui lui permettra finalement de renouer avec sa famille.

wes anderson royal tenenbaums

Non, ce n’est pas le mari à droite de l’image.

Là encore, elle sert de prétexte pour renouer les liens mais elle est ici plus développée et on peut clairement prendre son parti contre l’égoïste et irresponsable Gene Hackman, et ce bien qu’il n’y ait jamais de personnage foncièrement négatif chez Wes Anderson, le réalisateur faisant preuve d’une vraie tendresse envers chacun d’entre eux quels que soient leurs défauts.

La Vie Aquatique est peut-être le film le plus « viril » de Wes Anderson : courses-poursuites, pirates, pistolets et explosifs y figurent en effet en bonne place, mais ce n’est jamais filmé de façon complaisante, le recul que prend Wes Anderson refuse toute jouissance dans le spectacle de la violence. On assiste à la scène de loin sans être vraiment impliqué et l’empathie ne revient que lorsqu’on voit les conséquences de ce déferlement : blessures et deuils.

wes anderson life aquatic

Anjelica Huston y apparaît encore disputée par son mari et son ex-mari qui sont tous deux en rivalité, mais elle est surtout un personnage satellite qui observe l’action avec le recul de l’éloignement et jette à son mari des regards désapprobateurs tout en lui assénant des « tu ne devrais pas ».

Encore une fois, son personnage est loin d’être antipathique mais on n’accède pas à son point de vue.

Dans les trois films, elle semble avoir une longueur d’avance sur les autres rôles masculins. Bien que ses personnages ne soient pas entièrement apaisés, doutent, se montrent troublés ou effrayés, ils sont bien plus assurés et matures que les hommes en perdition dont on suit les trajets.

Une longueur d’avance

D’ailleurs, si on devine les troubles des personnages féminins (sans s’y attarder puisque, comme dit plus haut, Wes Anderson conserve un point de vue masculin), ils semblent presque toujours posséder cette longueur d’avance et servent de garde-fous aux folies masculines sans jamais passer pour des reloues (rôle plutôt réservé aux mecs, même s’ils ne perdent jamais notre sympathie).

Comme les personnages d’Anjelica Huston, Felicity (doublée par Meryl Streep) dans Fantastic Mr Fox, Rosemary (Olivia Williams) dans Rushmore, Grace et Inez, respectivement jeune soeur et intérêt amoureux du héros dans Bottle Rocket et même Rita dans À bord du Darjeeling Limited sont présentées comme des voix de la raison bien plus pragmatiques et réalistes que leurs homologues masculins.

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wes anderson personnages secondaires

Le seul personnage féminin réellement négatif est peut-être celui de l’assistante sociale jouée par Tilda Swinton dans Moonrise Kingdom. Elle incarne une figure d’autorité, une femme au regard désapprobateur dont le pouvoir pourrait avoir des conséquences désastreuses même si elle n’a pas réellement de mauvaises intentions. Elle veut en effet envoyer le héros dans un orphelinat par principe et sans se soucier réellement de lui.

wes anderson tilda swinton

Là où les hommes n’assument pas leur paternité (Mr Fox, Adrien Brody dans À bord du Darjeeling Limited, Royal Tenenbaum, Bill Murray dans Moonrise Kingdom), les femmes, même si elles peinent aussi et que le rôle de mère peut les faire souffrir (Frances McDormand dans Moonrise Kingdom), ont moins de difficulté à assumer leurs responsabilités.

Qui plus est, les hommes s’accrochent à des détails, des jouets ou artifices masculins tournés en dérision (la ceinture dans À bord du Darjeeling Limited, les cagoules dans Bottle Rocket et Fantastic Mr Fox) là où les femmes n’en éprouvent jamais le besoin.

Hélas, même si elles incarnent des valeurs extrêmement positives et sont qualifiées explicitement de véritable cerveau derrière les hommes qui ne seraient rien sans elle (Felicity Fox et Eleanor Zissou, notamment), le monopole de l’action est quand même réservé aux hommes et elles restent cantonnés à des rôles extrêmement passifs — à la seule exception notable de Suzy dans Moonrise Kingdom qui montre qu’elle sait parfaitement se défendre en jouant de ses ciseaux.

wes anderson suzy

Les autres personnages féminins mis en scène par Wes Anderson sont souvent au second plan (sauf dans La famille Tenenbaum et Moonrise Kingdom où les héroïnes sont sur un pied d’égalité avec les héros) et même si leur importance est loin d’être négligeable, elles demeurent en retrait. Dans Fantastic Mr Fox, Felicity Fox sait se battre et est montrée dès la première scène capable d’acrobaties impressionnantes mais lorsqu’il s’agit de combattre un rat, elle est éliminée en un tour de main et c’est son mari qui parvient à abattre la bête.

Quelques clichés agaçants…

Un autre cliché assez détestable et dont Wes Anderson use à plusieurs reprises : la femme-trophée convoitée par les différents héros.

wes anderson margot tenenbaum

  • Dans Rushmore, Bill Murray et Jason Schwartzman se disputent Olivia Williams.
  • Dans La Vie Aquatique et dans La Famille Tenenbaum, Anjelica Huston est l’objet d’une rivalité entre compagnon et ex-compagnon.
  • Dans La Vie Aquatique, Cate Blanchett éveille également la rancoeur entre Bill Murray et Owen Wilson.
  • Dans La famille Tenenbaum encore, Gwyneth Paltrow éveille la convoitise des frères Wilson et de Bill Murray.
  • Dans Fantastic Mr Fox, Agnes, la petite renarde semble être un des enjeux de la rivalité entre Kristofferson et Ash.

Ce cliché s’inscrit dans la minorité systématique des personnages féminins par rapport aux personnages masculins : on a toujours moins de femmes que d’hommes au cinéma et Wes Anderson n’échappe pas à la règle, hélas.

À lire aussi : Les clichés trop vus au cinéma

On a également droit à une femme-pot-de-fleurs très agaçante dans À bord du Darjeeling Limited où nos héros commencent à voyager à travers l’Inde en train et rencontrent une stewardess avec laquelle l’un d’entre eux aura une liaison.

wes anderson jason schwartzman

Sur le chemin du retour, ils prennent un autre train et rencontrent une autre stewardess qui répète les mêmes gestes que la précédente — et il est fortement sous-entendu que notre héros (Jack/Jason Schwartzman) essaiera aussi de se la faire… Vive les conquêtes interchangeables.

Une vie sexuelle initiée par les femmes (et sans slut-shaming !)

Néanmoins, même si certains rôles féminins se fondent donc sur ces clichés, le traitement de Wes Anderson permet de relativiser leur sexisme, notamment la quasi absence — très salutaire — de slut-shaming.

À lire aussi : Je veux comprendre… le slut-shaming

Alors que certains personnages ont des attitudes sexuelles que d’autres réalisateurs auraient pointé du doigt ou symboliquement puni…

  • Jane (Cate Blanchett) est enceinte d’un homme marié
  • Rita (Amara Karan) couche avec Jack alors qu’elle est en couple (il la remercie également de l’avoir « utilisé »)
  • Laura (Frances McDormand) trompe son mari avec un policier
  • Margot (Gwyneth Paltrow) trompe son mari à plusieurs reprises et semble avoir une vie sexuelle débridée

…rien de tout ça n’est diabolisé. On permet l’empathie pour ces femmes qui ne sont jamais glamourisées à l’excès ou présentées comme des « salopes ».

wes anderson margot tenenbaum lover

Si dans La famille Tenenbaum, le mari de Margot lui reproche son comportement et lui impute la responsabilité de la tentative de suicide de son frère adoptif amoureux d’elle, ce dernier lui dit quelques instants plus tard qu’elle n’est en aucun cas responsable de ses envies suicidaires — ce qui tombe évidemment sous le sens, mais ça fait du bien de l’entendre !

La seule femme a être réellement accusée serait peut-être le personnage joué par Natalie Portman dans À bord du Darjeeling Limited : les deux frères de son ex Jason Schwartzman la chargent régulièrement et félicitent leur frangin lorsque ce dernier se venge symboliquement d’elle dans sa nouvelle.

À lire aussi : Natalie Portman aux diplômés d’Harvard : « Je doute toujours de mes capacités »

Mais on peut penser qu’il s’agit surtout de l’aider à freiner son obsession pour son ex, obsession qui lui cause du tort. On ne sait si on doit en imputer la responsabilité au personnage joué par Natalie Portman qui culpabilise peut-être à ce sujet.

wes anderson natalie portman

On n’est pas dans sa tête mais elle dit quand même qu’elle « se sentirait comme une merde si elle couchait son ex », peut-être parce qu’elle a conscience qu’ils attendent des choses différentes de leur relation ? Rien n’est réellement précisé, Wes Anderson nous laisse relier les points.

Chez Wes Anderson, le sexe n’est jamais présenté comme un rapport de domination et s’il y en a une, elle serait plutôt féminine car ce sont plutôt les femmes qui initient l’action.

Dans Hotel Chevalier (un court préquel d’À bord du Darjeeling Limited), Natalie Portman fait des avances à Jason Schwartzman tout déclarant vouloir rester son « amie ». Même si c’est évidemment le corps nu de Natalie Portman qui est érotisé (la seule fois où Wes Anderson érotise un tantinet d’ailleurs, il sait rester très soft durant ses scènes de sexe, loin des plans racoleurs auxquels on est habitué-e-s), elle prend clairement le dessus lors de leur rapport où les attitudes genrées sont totalement inversées.

wes anderson natalie portman nue

Les demoiselles en détresse qui refusent d’être sauvées

De même, si les femmes sont définies par leur rapport aux hommes (soeurs, mères ou amantes) il n’en est pas moins explicité qu’elles pourraient parfaitement s’en passer et que leur vie ne tourne pas essentiellement autour d’eux.

Natalie Portman est au téléphone avec un ami avant de rejoindre Jason Schwartzman dans sa chambre dans Hotel Chevalier, Inez de Bottle Rocket a de nombreux amis avec qui elle s’exprime en espagnol, excluant de ce fait son amant américain de la conversation…

À lire aussi : Ode aux ados cyniques et boudeuses des séries américaines

Elles ont aussi des relations entre elles et beaucoup des films de Wes Anderson passent le Bechdel Test ! Elles ont donc une vie sociale qui ne se résume pas à leur(s) homme(s) et pratiquent également des métiers intéressants : archéologue, reporter, dramaturge, avocate, enseignante…

wes anderson bill murray

Souvent, elles sont présentées comme des êtres mélancoliques (Rosemary de Rushmore, Margot de La famille Tenenbaum) ou dans le besoin (Rita, la stewardess du Darjeeling, Inez, la bonne du motel de Bottle Rocket), ce qui éveille parfois chez les personnages masculins un vague fantasme chevaleresque (mais pas toujours… Jack ne désire guère plus que faire sa petite affaire à Rita dans À bord du Darjeeling Limited).

Mais ces demoiselles en détresse refusent d’être sauvées et ne pourraient de toute façon pas être sauvées. Ni Max Fischer, ni Herman Blume ne peuvent quoi que ce soit pour Rosemary, l’institutrice veuve de Rushmore.

Un cinéaste et des héros « féminins »

Plus tôt dans l’article, j’évoquais la véritable inversion des codes genrés dans Hotel Chevalier. Natalie Portman y porte effectivement clairement la culotte et arbore une coupe garçonne tout en affichant une tête de plus que son amant Jason Schwartzman qui l’attend désespérément dans sa chambre avec une petite musique romantique.

wes anderson natalie portman hotel

Mais leur rapport, qui pourrait virer à la caricature, n’a absolument rien de risible et si leur couple semble rencontrer des problèmes suggérés par les dialogues, ils sont visuellement filmés de façon très harmonieuse.

C’est que les héros de Wes Anderson ont beau être maladroits, ils assument souvent leur sentimentalité, leur côté « féminin ». De Bottle Rocket à À bord du Darjeeling Limited, les bromances pleuvent et les garçons multiplient les déclarations d’amour et les câlins. C’est à la fois frais et vraiment touchant.

wes anderson adrian brody

Adrien Brody se planque dans les toilettes du Darjeeling pour pleurer

Tout comme ses héros, on pourrait dire que le réalisateur assume son côté « féminin ». Le soin qu’il porte aux intérieurs soigneusement agencés et décorés, aux costumes très stylés, sa façon de valoriser les petits objets, les détails (l’inventaire de Moonrise Kingdom), la place prépondérante de l’amour et des relations humaines dans son oeuvre… tout cela peut amener certain-e-s critiques à le juger avec une certaine condescendance puisque son style a des « limites »

À lire aussi : Le sexisme anti-hommes… et pourquoi il n’existe pas

Néanmoins, les films de Wes Anderson ne se résument pas, à mon sens, à de jolis décors et une mise en scène stylée : le réalisateur imagine toujours des histoires simples mais solides et participe réellement à la création d’un « nouveau » masculin en questionnant les attentes viriles surdimensionnées.

Citons par exemple Fantastic Mr Fox où Ash, fils du très charismatique, viril et irresponsable Mr Fox, a du mal à s’imaginer autrement qu’en « athlète ». Mr Fox lui-même se fait d’ailleurs couper la queue au cours du film, queue à laquelle il attache une importance phénoménale et qui poussera son fils et son neveu à prendre des risques inutiles. Finalement, il en récupérera les débris pour s’en fabriquer une autre, détachable et à laver tous les dix jours. Ce n’est pas si mal, hein ?

wes anderson fantastic mister fox

Grrrrr !

Même si elles restent souvent en second plan, les femmes mises en scène par Wes Anderson évoluent dans un univers bien moins stéréotypé qu’on pourrait le penser et la touche « décalée » du réalisateur permet des figures féminines mémorables qui n’ont presque rien à envier à leurs homologues masculins (presque rien… mais quand même quelque chose).

À lire aussi : Tutotal #4 — The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson

Allez Wes, encore un petit effort ! Suzy est géniale dans Moonrise Kingdom : et si tu nous pondais plus régulièrement des héroïnes de sa trempe ?


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Les Commentaires

5
Avatar de Lu
25 juillet 2013 à 21h07
Lu
@LadyDandy >  Oui, je pense que là où je vois des longueurs, c'est surtout parce que je tique un peu avec le sujet même de l'article (sinon je féliciterais le souci du détail).
Le truc, c'est que les films de Wes Anderson mettent effectivement en scène des motifs récurrents de la condition féminine, mais c'est parce que pour le coup il essaye d'être réaliste pour représenter les relations entre les personnages (contrairement à la mise en scène des décors). Par exemple, je trouve beaucoup plus mémorable dans son oeuvre l'échec récurrent des figures paternelles, plutôt que les personnages féminins.
J'ai du mal à généraliser 'une' vision de la femme par Wes Anderson, contrairement à ce stéréotype masculin péjoratif qui se repère facilement.
Une thèse a été publiée là-dessus en anglais il y a quelques années:
Abstract:
This dissertation will analyze Wes Anderson's construction of female characters in his five films to date. While Anderson includes at least one prominent female character in each of his films, women are never given the same level of attention as men. Throughout Anderson's body of work, male characters do not know how to regard their female counterparts and, consequently, treat them as either muses or scapegoats. Once she is consigned to the role of muse or scapegoat, the female character neither develops as an individual nor forms significant connections with others.
When she is designated to be a muse, the female character is perceived as the inspiration behind male success, but does not achieve anything on her own. Conversely, female scapegoats are blamed for male failure without having any real influence or control over the situation in which the male has failed. The female character's involvement in this trend is referred to as the muse/scapegoat paradox throughout the dissertation. As unwilling participants in the muse/scapegoat paradox, these women are often included in scenes that emphasize a male character's ability to act, but they—as individuals—achieve neither personal success nor significant character development.
Ensuite, on trouve plusieurs articles en faisant la recherche en anglais !
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