Les NoéNautes — La webfiction de la semaine

Quelle est le point commun entre Les Trois Mousquetaires, Oliver Twist et La ligne verte ? Ils ont tous les trois été publiés en feuilletons ! Si le genre est moins courant dans les journaux aujourd’hui, Internet ouvre de grandes possibilités.

Grâce au Web on peut découvrir de nouveaux talents musicaux, des séries, des comics… et des romans-feuilletons plus ou moins amateurs, parfois d’une grande qualité. Toutes les semaines, madmoiZelle va donc vous présenter une nouvelle perle de littérature numérique pour occuper vos week-ends. Aujourd’hui : le cycle des NoéNautes.

Le concept

Un beau jour, Pouhiou (« avec un « h » comme cacahuète ») a décidé d’écrire un roman sur un blog, 800 mots par jour, 4 jours par semaine pendant 4 mois. Chaque jour, à 17h28, il en poste un épisode. Début 2012 sort donc le premier livre des NoéNautes, #Smartarded. Vers la fin de la même année il écrit #MonOrchide, deuxième tome d’une série désormais prévue pour en compter huit.

Les NoéNautes sont des livres libres : ils ont été dédiés au domaine public. Chacun peut donc les lire et les diffuser à sa guise. Si vous êtes vers Toulouse, sachez d’ailleurs que Pouhiou participera à la journée du domaine publi

c le dimanche 26 janvier.

Pour lire les NoéNautes, vous pouvez consulter le blog qui a publié les épisodes, mais aussi télécharger gratuitement chacun des deux livres en PDF ou en ePub (lu par les tablettes et les liseuses, excepté le Kindle mais vous pouvez toujours le convertir). Vous pouvez enfin les commander en version papier. Tout cela grâce à Framasoft, éditeur de livres libres, dont #Smartarded a été le premier roman édité.

 Ceci n’est pas une orchidée. Mais pas un tournesol non plus. Cherchez bien.

Le récit

Le cycle des NoéNautes est inspiré du Yi-King, de Twitter, de Chuck Palahniuk et de Terry Pratchett. On y trouve des hashtags, des daleks, Buffy, Inception et des ouvertures faciles « qui ne facilitent que les internements psychiatriques ».

En résumé ce sont des romans contemporains, plein de référence pop-culture qui parlent aux jeunes (et aux moins jeunes pour Doctor Who). Si cette formule est souvent ratée et agaçante, on sent cette fois que l’auteur sait ce qu’il raconte : ça sonne juste. Et comme le style est pensé pour une lecture sur écran, ça coule tout seul.

Mais qu’est-ce qu’un NoéNaute ? C’est une personne capable de voir les idées et de les manipuler. C’est le cas d’Enguerrand, narrateur du premier livre, et de Cassandre, narratrice du second. En tout ils ne sont que 8… et ils aiment bien taper les uns sur les autres (mais aussi se taper les uns les autres). Le résultat tient du road-movie burlesque autant que du fantastique contemporain. Mais n’oubliez pas d’ouvrir l’œil, car il se pourrait bien qu’on vous embrouille mine de rien ! (#PrivateJoke)

#MonOrchide est décrit par son auteur comme « fantastique et féministe ». Si les deux livres sont pleins d’innovations littéraires, le deuxième tome s’essaie en effet aux expérimentations sur le genre grammatical. Rassurons toutefois celles que les tirets partout agacent : on reste dans du très lisible.

L’actualité

Le deuxième tome a été terminé en janvier 2013, d’où les jolis ebooks que vous pouvez d’ores et déjà vous procurer. Pour le troisième, Pouhiou a décidé de changer son mode de fonctionnement : il écrira tout son roman avant de le publier sur le blog, non plus épisode par épisode mais chapitre par chapitre (un chapitre = huit épisodes). Il y a consacré son NaNoWriMo 2013 en allant écrire chez ses lecteurs, et a raconté son expérience en ligne.

Pour ce prochain livre, pas de date prévue mais une idée : la FramaJauge, une jauge attentionnelle se remplissant au fur et à mesure des lectures (mais aussi des partages, téléchargements, commentaires…). Chaque palier atteint déclencherait la publication du chapitre suivant. Comme le roman, ce projet est en cours. En attendant vous pouvez déjà aller lire les deux premiers livres sur NoeNaute.fr !

Image de Une : Pouhiou au Capitole du Libre en 2012 / CC-BY Pierre-Selim Huard