Live now
Live now
Masquer
violeurs-tumblr-poignant-semaine
Actualités France

« Je connais un violeur », le Tumblr qui noue la gorge

« Je connais un violeur » nous rappelle une vérité : dans 80% des cas, les victimes connaissent leur agresseur. Et elles en parlent sur ce Tumblr poignant.

Même si les sensibilisations sur la question sont nombreuses, les violeurs sont associés à une bonne dose de clichés : nombreuses sont les personnes qui les imaginent « fous », en marge de la société, totalement repérables, en somme, et surtout « pas comme nous ».

Le Tumblr dont on a décidé de vous parler aujourd’hui prouve le contraire. Sur Je connais un violeur, des femmes qui ont été violées décrivent celui qui les a agressées. Elles parlent de leurs passions, de leurs centres d’intérêt, de leur métier ou leurs études. Du fait qu’ils ont des ami-e-s, qu’ils ont une vie « normale », qu’on ne devine pas forcément qu’ils seraient capables d’agir de la sorte.

Ce Tumblr nous remet surtout face à une réalité : non, les violeurs ne sont pas majoritairement des inconnus instables, mis sur notre chemin par hasard. Les chiffres le prouvent : dans 80% des cas, l’agresseur et la victime se connaissent au moment des faits. « Ils étaient nos amis, nos partenaires, des membres de notre famille ou de notre entourage. Nous connaissons des violeurs : laissez-nous vous les présenter

 », peut-on ainsi lire dans la description du blog.

Et le résultat, ce sont des textes plus ou moins succincts mais néanmoins poignants : en te (re)prenant cette réalité de la face, il y a peut-être bien des chances pour que tu sentes tes tripes se tordre. De l’oncle à l’ami, du petit ami au collègue, ces quelques lignes foutent un coup. Quelques exemples :

« S., 13 ans, bout-en-train, sportif, un sourire éclatant et un regard pétillant. Très doué pour construire des cabanes, allumer des feux et faire fuir les guêpes.

C’était le fils adoptif du meilleur ami de mon père, chez qui ma famille a passé l’été quand j’avais 7 ans. »

« Ils étaient censés êtres des parents de cœur faute d’en avoir des vrais à mes côtés, un homme de 21 et une femme de 40 ans. J’avais 11 ans. Ça a duré pendant 3 ans, il me disait que c’était le rôle d’un père d’apprendre ces choses à sa fille, elle voyait tout mais ne disait rien. »

« M., jeune Espagnol, aime sortir à Madrid le samedi soir et rentrer le lendemain matin. Social, amène, très gentil, plutôt mignon, pas très grand, pas très costaud.

Il m’a aidée alors que j’étais perdue dans Madrid après une soirée un peu trop alcoolisée. Il a aussi profité de ma faiblesse, et ne m’a pas écoutée quand je lui ai dit d’arrêter. Il a cherché à me recontacter ensuite, persuadé de n’avoir rien fait de mal. Je me suis esquivée plusieurs fois et je n’ai plus eu de nouvelles de lui. »

C’est d’autant plus révoltant quand on remarque que certaines victimes ont toujours l’impression d’être responsables parce qu’elles ont accepté de partir en week-end ou de poser nue. Une petite piqûre de rappel fait toujours du bien : il ne faut jamais culpabiliser quand on est violé-e. L’entière responsabilité revient à l’agresseur, pas à la longueur du short de la victime, et dire le contraire, c’est minimiser cet acte.


Les Commentaires

55
Avatar de Muimosa
12 novembre 2014 à 09h11
Muimosa
J'ai envoyé ceci au Tmblr; je veux le partager ici aussi. J'ai appelé le message: "Est-ce que seules les victimes de viol sont victimes de la culture du viol?":

Je connais quelqu'un qui peut sans doute être, selon vos définitions, qualifié de "violeur". Ce n'est pas moi qu'il a agressée.
La personne en question est un jeune homme qui va avoir 16 ans. Sa cousine, à peine plus jeune, a porté plainte contre lui pour viol il y a un an et demi (ils avaient donc 14 ans).
Ça a détruit sa famille; ça l'a détruit. Il s'est senti trahi, n'a pas compris ce qui arrivait. Nous, nous étions choqués: jamais nous n'aurions imaginé que ces deux "enfants" avaient ce genre de relations. Comme j'aime ce garçon, j'ai fait comme ses parents: j'ai dit que c'était une menteuse, qu'elle n'assumait pas d'avoir fait des choses qu'on lui interdisait. Puis la justice a (extrêmement lentement) commencé à faire son travail et on a pu comprendre un peu l'histoire. Depuis déjà un an, ils avaient fait à plusieurs reprises des petits "jeux sexuels", et un jour où le garçon dormait chez la fille, c'est allé plus loin et ils sont passés à l'acte. Le lendemain, elle a dit à sa mère qu'ils avaient fait "une bêtise", sans doute en pleurs. Bref, il y a eu discussion dans la famille, il y a eu une plainte de déposée: la cousine a expliqué qu'elle n'avait pas dit non, mais qu'elle ne voulait pas.
1 an et demi plus tard, rien n'est résolu, personne ne "sait" comment traiter cela. Les deux enfants n'avaient pas leur majorité sexuelle, ils sont donc automatiquement considérés comme "non-consentants".

Mais moi, quand je pense à cette histoire, et quand, depuis, j'ai découvert ce qu'on appelle la culture du viol, j'ai autant de peine pour le garçon que pour la fille. Cet acte a bouffé son adolescence, détruit sa famille, entrainé une grande dépression, un sentiment d'incompréhension, de trahison, et dans la foulée il a perdu contact avec sa cousine qu'il considérait aussi comme une amie précieuse. C'est pour ça que pour ses proches, c'est difficile à accepter comme un viol. Pourtant, c'est tout à fait cela: il a du prendre un silence pour un consentement. Mais est-ce que c'est réellement lui qui est à blâmer? Est-ce qu'un enfant de 14 ans qui a été élevé dans un univers sexiste, qui a (fort malheureusement) accédé très tôt à des films pornos, et à qui on n'a jamais dit que si le consentement n'était pas explicite il ne fallait pas avoir de rapports sexuels, est réellement mauvais?
Ce que je blâme, ce que je hais depuis, ce n'est ni la jeune fille, ni le garçon, mais l'éducation qu'ils ont reçu et la société dans laquelle ils ont grandi.

Alors quand je lis des articles comme celui-ci: http://jeconnaisunvioleur.tumblr.com/post/91444312184/famille-vous-dites

J'ai mal. Jamais je ne renierai ce jeune homme de ma famille pour cet incident qui a eu lieu pendant son adolescence. Je veux qu'il apprenne tout ça, le féminisme, la culture du viol. Et je veux qu'au contraire, ça l'aide à surpasser l'incompréhension et à se reconstruire. Je ne veux pas qu'on lui jette la pierre. Je veux qu'on accuse et condamne son environnement, pas lui.
1
Voir les 55 commentaires

Plus de contenus Actualités France

Image by pvproductions on Freepik
Argent

Prime de Noël 2025 : montants, versement… et pourquoi l’absence de revalorisation interroge les familles

Kiabi

Fêtes : comment être stylée sans craquer pour la fast fashion (et sans remords) ?

Humanoid Native
Image by freepik
Daronne

Protection de l’enfance : ce que le futur projet de loi va changer pour les parents

Image by freepik
Daronne

Caméras dans les crèches : les pros de la petite enfance dénoncent une dérive sécuritaire

Source : Freepik
Grossesse

PMA post-mortem : comment deux mères ont gagné la bataille de la filiation


Pour la sortie de la démo, il serait préférable de la sortir publiquement le 1er octobre en soirée (vers 18h–20h). Cela vous donne le temps de vérifier le build dans la journée et garantit que Steam la prendra bien en compte pour l’avant-première presse du 2 octobre.

J'ai déjà commencé à contacter quelques journalistes sans trop de succès. Je prévois d'envoyer une nouvelle salve avec le communiqué de presse le 1er octobre également afin que  les journalistes aient l’info + le presskit au moment où la démo devient disponible.

Pour les influenceurs, ils n’ont pas accès à la Press Preview officielle, donc je prévois de leur transmettre le lien démo dès le 1er octobre. Cela leur donnera le temps de produire du contenu en avance et de programmer des diffusions juste avant ou pendant le Next Fest.

Enfin, d'après ce que j'ai compris de la documentation officielle Steamworks, il est possible d’envoyer une notification (email + appli mobile) aux joueurs ayant wishlisté le jeu. Le déclenchement est manuel et disponible une seule fois dans les 14 jours suivant la première mise en ligne de la démo.

Si la démo est publiée le 1er octobre, vous devriez avoir jusqu’au 15 octobre environ pour utiliser cette notification. On pourrait donc la programmer stratégiquement au 13 octobre, mais il faudra bien vérifier que le bouton soit disponible dans Steamworks à ce moment-là.
Daronne

Grève du 2 octobre 2025 : ce à quoi s’attendre pour les écoles, les modes de garde et les trajets scolaires

Image by pvproductions on Freepik
Daronne

Bébés en France : quelles dates, saisons et régions en voient le plus naître ?

Image by freepik
Daronne

Grève du 18 septembre : la petite enfance se mobilise pour être entendue

Image by freepik
Société

Grèves de septembre : mode d’emploi pour les parents (dates, accueil, solutions)

Image by pch.vector on Freepik
Société

Enfants à la rue : l’UNICEF brise le silence sur une catastrophe nationale

Image by freepik
Daronne

Enfants handicapés : le scandale des oubliés de l’école en France

La société s'écrit au féminin