Marie est jeune, mignonne, pleine d’optimisme et de projets, et elle vient de partir de chez ses parents dans le but de devenir comédienne. Et puis sa vie connaît un revirement brutal en quelques heures : le jour, elle passe un casting pendant lequel elle ne peut pas s’empêcher de pouffer de rire. Et le soir même, un homme l’agresse, la plaque contre le mur et la viole dans le couloir de son propre immeuble.
L’arrivée d’un habitant de l’immeuble interrompt le violeur et le met en fuite. Elle est vivante, mais pour Marie, c’est tout juste. Seule, choquée et perdue, elle plonge… et se raccroche in-extremis à Ève, une jeune femme marginale qui prend vivement sa défense face à un ivrogne dans le métro.
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Ensemble, les deux femmes blessées vont devenir des Vigilantes, entre errances nocturnes, déni, violence et désirs de vengeance. Mais est-ce bien le chemin de la guérison ?
Pourquoi faut-il voir Les Vigilantes ?
Les Vigilantes est un court-métrage de 45min réalisé par Zoé Cauwet et produit par Melocoton Films. Il a été diffusé pour la première fois en tant que sélection officielle au Portobello Film Festival en septembre 2014. On vous convie à une projection prochainement organisée avec madmoiZelle :
Le 2 avril prochain à 20h à Commune Image, à Saint Ouen. Si vous êtes dans le coin à ce moment-là, n’hésitez pas à en profiter pour venir le voir ! Et si ça fait trop loin pour vous, sachez que vous pouvez vous procurer le film en VOD ici.
Le film aborde un sujet difficile, certes, et vous aviez peut-être dans l’idée de passer un jeudi soir un peu plus joyeux. Mais ce sujet, le viol et ses conséquences, il l’aborde avec une telle justesse, un tel réalisme, qu’il en devient indispensable pour faire face à la culture du viol, et surtout comprendre et venir en aide aux victimes.
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Les Vigilantes décrit en effet la spirale d’auto-destruction dans laquelle peut tomber une victime d’un viol, et la manière dont elle réussit – ou non – à s’en sortir. Déni, agressivité, dépression, incapacité de se laisser toucher ou de faire confiance… Les conséquences d’un viol sont celles d’une blessure psychologique, et sont pourtant trop souvent minimisées. Pire, rares sont les victimes de viol qui vont porter plainte pour de nombreuses raisons – la principale étant un sentiment de culpabilité exacerbé par les réactions auxquelles elles peuvent se heurter.
Et en portant à l’écran l’agression sexuelle, sans fard ni sensationnalisme, et surtout sans romantisation, Les Vigilantes nous projette à la place de la victime. Le jeu des deux comédiennes est à couper le souffle, vous n’y couperez pas. Un court-métrage angoissant, donc, mais nécessaire.
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Les Commentaires
Par contre les scènes de viol m'affectent beaucoup, peu importe si elles se trouvent dans un roman ou dans un livre. Et le traitement qu'en avait fait V. Despentes dans son film m'avait filé la gerbe. C'était cru et gratuit, sans apporter quoi que ce soit de vraiment nécessaire à l'histoire.
Pour en revenir au moyen-métrage => je n'ai pas l'impression que le viol sera vraiment mis en scène, mais plutôt les conséquences psychologiques sur le personnage principal. Je trouve ca personnellement beaucoup plus pertinent et intéressant comme approche.