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Culture

Pour Veet, avoir des poils, c’est être un homme

Veet USA tente de faire de l’humour dans sa campagne Don’t Risk Dudeness, à base de « Si t’as des poils t’es un bonhomme, hihihihi ». Lassitude…

Mise à jour, le 10 avril 2014

Le communiqué suite au retrait des vidéos de la campagne Don’t Risk Dudeness est sorti, et il ne sonne pas vraiment comme un mea culpa (en tout cas à mes yeux). Tu peux le lire en anglais sur la page Facebook de VeetUSA, mais on te l’a traduit si besoin :

« Salut… C’est l’équipe de marketing américaine de Veet. On voulait juste dire à tout le monde que nous avons compris – nous sommes des femmes aussi. Cette idée est venue de l’esprit de femmes qui nous ont raconté que dès les premières traces de repousse, elles se sentaient comme des « mecs ». On a trouvé ça vraiment simple et drôle. Pour être honnête, nous trois pouvions réellement nous reconnaître dans ces moments de la vraie vie et ça nous a fait rire. Tout le monde n’a pas apprécié notre sens de l’humour. Nous savons que les femmes définissent la féminité de façons différentes. Veet aide celle qui ont choisi de rester douces. Notre intention n’était vraiment pas d’offenser qui que ce soit, et nous avons donc décidé de repenser notre campagne et de retirer ces vidéos. Merci de nous avoir fait savoir comment vous vous sentiez. »

– Merci à Binjoo de nous avoir signalé le communiqué !

Mise à jour, le 9 avril 2014 – On apprend par Yagg que la campagne aurait été supprimée : plus aucune trace, en effet, des spots en question sur la page Youtube de VeetUSA. Pour l’instant, il n’y a pas de communiqué de la marque à ce sujet, par exemple via son Facebook. On reviendra vers vous si de nouvelles infos sortent !

Le 8 avril 2014

Pour sa nouvelle campagne de pub intitulée Don’t Risk Dudeness (qu’on traduira par « Fais attention à ne pas devenir un mec »), Veet USA a choisi la carte de l’humour. Un humour qui fait pas l’unanimité dans la rédac

, comme tu le comprendras peut-être en regardant les vidéos dévoilées hier sur YouTube.

Pour vendre les mérites de sa gamme, la marque a tourné quelques spots dans lesquels des femmes se transforment en un sympathique monsieur dès qu’elles sont en phase de repousse. Ici, un homme est tout déconfit de découvrir que sa partenaire aux joues douces et crémeuses a muté en « dude » :

https://www.youtube.com/watch?v=I9ZGZBUgCYg

Dans un autre spot, une femme interpelle un taxi, qui s’arrête derechef, avant de perdre son joli sourire quand il repère ses aisselles poilues et de filer fissa lorsqu’elle se transforme en homme :

https://www.youtube.com/watch?v=_5kOTBY2q8I

Ce genre d’humour est un parpaing sur nos épaules : chacune doit décider de son propre rapport aux poils. Ce n’est pas parce qu’une femme a choisi d’accepter d’avoir les jambes, les aisselles et le maillot comme la nature lui a donné qu’elle n’en est pas moins femme ! Ce n’est pas parce qu’une autre se rase tous les jours ou s’épile tous les mois qu’elle est plus féminine que l’autre. Le cocasse, j’aime bien. Le cocasse qui donne des injonctions à la peau douce et immaculée, merci mais non merci.

Du coup, je mérite moins mon diplôme de meuf aujourd’hui qu’hier parce que j’ai les jambes qui piquent un peu depuis mon rasage ? Je me disais bien que c’est pas normal, ces deux grosseurs qui enflent à chaque minute au niveau de mon entrecuisse… Mais attends, du coup je me demande : si on part de ce principe-là, est-ce qu’on implose si on garde nos poils (comme les bonhommes, selon la marque) MAIS qu’on est en syndrome pré-menstruel ?

Bien sûr, la publicité n’est pas volontairement insultante. Elle se veut humoristique. Mais personnellement, ça ne me fait pas vraiment hurler de rire qu’on sous-entende qu’il FAUT avoir les jambes imberbes pour être une femme, que la féminité est une affaire de bulbes. Alors quand on me dit « Don’t risk dudeness », j’ai envie de répondre que je fais ce que je veux de ma raie. Ça m’empêchera pas de dormir, tu sais, ça m’a même pas énervée.

C’est simplement blasant, lassant, de voir qu’en 2014, on en est toujours à faire ce raccourci nul, rébarbatif et définitivement dépassé. Viens avec nous, Veet. Ça n’a pas plu en France en 2011, je suis pas sûre que ça cartonne aux États-Unis trois ans plus tard. Viens faire des blagues qu’on n’a encore jamais vues et qui ne réduisent pas les femmes à un vagin ou à des jambes glabres.

Ce sera bien.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

74
Avatar de Bloody Jack
3 mai 2014 à 20h05
Bloody Jack
@Impromptue  : J'ai vu la pub ce matin et j'ai cru que j'allais casser la télé...
0
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