Et si les bactéries pouvaient devenir un moyen de contraception ?
Cette question n’a rien de commun et c’est pourtant ce que s’est demandé Tamara, étudiante en licence de de technologie et biologie moléculaire à l’université de Montpellier.
Âgée de 20 ans, elle fait partie d’une équipe d’étudiants de Montpellier en lice au concours international de biologie synthétique du M.I.T, baptisé iGEM.
Leur un projet se base sur une possible contraception via des bactéries qu’elle présentera au jury : Vagineering.
Vagineering, présenté au concours du M.I.T.
Oui, je parle bien du M.I.T, Massachusetts Institute of Technology, le prestigieux institut de recherche américain spécialisé dans la science et la technologie.
Pas moins de 300 groupes participent à cette compétition internationale et chacun d’entre eux propose un projet innovant. Le lauréat aura la chance d’être montré à un public.
Pour Tamara et son équipe, l’enjeu est assez dingue et rien que d’avoir été sélectionnés pour l’idée du projet est une victoire.
D’ailleurs, qu’est-ce que Vagineering et cette idée saugrenue de bactéries contraceptives ? J’ai appelé Tamara pour qu’elle m’en dise un peu plus.
Qu’est-ce que Vagineering ?
Vagineering est la contraction de vagin et engineering (ingénierie en français). C’est donc un domaine de recherche et d’expertise sur la science du fonctionnement du vagin.
Tamara et ses camarades de l’université de Montpellier souhaitent transformer une bactérie, nommée Lactobacillus jensenii, présente dans la flore vaginale.
Une fois son évolution effectuée, elle pourra remplacer les contraceptifs. Sur leur page Ulule, les étudiants décrivent leur projet ainsi :
« Nous voulons la designer génétiquement pour lui donner des applications liées à ce rôle primordial, comme par exemple, en faire un nouveau moyen de contraception. »
Une contraception sans inconvénients ?
C’est en discutant de contraception avec ses amies que Tamara s’est rendu compte que trouver un moyen de contraception relevait parfois du parcours du combattant.
Chez certaines personnes, les contraceptifs basés sur la prise d’hormones ont des effets secondaires comme la prise de poids, le changement d’humeur, la dépression ou la migraine.
L’alternative non-hormonale la plus répandue reste le D.I.U. (ou stérilet) en cuivre mais il est susceptible de d’allonger la durée des règles et de les rendre plus abondantes.
La contraception ce n’est pas donc pas forcément quelque chose de pratique.
Avec Vagineering, il serait possible d’avoir les effets de la contraception, sans les inconvénients des hormones ou du D.I.U. en cuivre.
La caractérisation de cette bactérie se limitera pas à dénicher une nouvelle contraception : toujours sur la page Ulule de Vagineering, j’apprends qu’il sera possible de « détecter des dysfonctionnements liés à des maladies (des mycoses ou des maladies sexuellement transmissibles, ou encore l’endométriose), et réagir à une menace pour assurer l’intégrité de la flore. »
Quant à la pratique, Tamara explique que ce n’est pas ce qui importe pour le moment, puisqu’il faut déjà attendre de mettre au point ces bactéries.
Mais une de idées serait de vendre un kit en pharmacie qui pourra transformer ou ingénieurer les bactéries du vagin afin qu’elles soient contraceptives.
Et si la personne souhaite interrompre cette « contraception bactérienne », elle pourra se procurer un kit pour désactiver les bactéries.
Appel au dons pour Vagineering
Pour le moment, le groupe d’étudiants planche sur la théorie. Toutes et tous travaillent d’arrache-pied dans un laboratoire dans la fac de Montpellier et tentent de trouver des financements.
Une équipe de choc bientôt en direction du Massachusetts !
Lancée le 12 juin dernier, la cagnotte Ulule a largement atteint son objectif de 1 500 euros, mais Tamara me confie que l’équipe a besoin du double afin de mener à bien Vagineering.
Il faut acheter du matériel de laboratoire, payer le voyage aux États-Unis direction le Massachusetts où auront lieu les sélections du concours iGem.
Et évidemment, loger et nourrir toute le groupe une fois sur place.
Alors si tu souhaites soutenir ce projet super cool qui pourrait ouvrir une nouvelle perspective dans la recherche sur la contraception, jette un coup d’œil à la page Ulule de Vagineering.
Tu peux aussi leur envoyer de l’amour et du courage via les réseaux sociaux Twitter, Facebook et Instagram, et via les hashtags #Vagineering #YouShallNotPass et #FreeTheFlora.
La jolie illustration en tête d’article a été réalisée par Minskiga. Son travail ici : minskiga.
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Les Commentaires
En tout cas je vais suivre le projet de près !