Ça faisait longtemps qu’Usul n’avait pas sorti une vidéo, mais ça valait le coup d’attendre : car c’est nous, « la Génération Y », qui sommes les stars de cet épisode.
Usul commence bien par rappeler que ce concept de « Génération Y » est surtout utilisé par les managers, qui peinent à « comprendre le comportement » des jeunes. Mais quand on se penche d’un peu plus près sur cette inquiétude, on réalise que ces « comportements » peuvent être résumés à la capacité à remettre en question ce qui nous est présenté comme une donnée, pour interroger la pertinence d’une règle, d’une méthode, d’un objectif.
C’est d’ailleurs pour ça qu’on nous appelle « Y
», qui se lit « why », qui veut dire « pourquoi ? » en anglais. Rendez-vous compte. Ce qui déstabilise les managers dans les entreprises, c’est que nous ne suivons pas les règles, nous ne « rentrons pas dans le rang » sans avoir cherché à comprendre pourquoi ces règles existent, pourquoi il faut respecter les rangs.
Et lorsque les réponses ne nous satisfont pas ? Si on n’arrive pas à faire changer les choses ? On s’en va voir ailleurs si l’herbe n’est pas plus verte. Quel toupet !
Mais du coup, ces « jeunes » incapables de se soumettre à un ordre pré-établi qu’ils ne comprennent pas, ou qu’ils désapprouvent, ne seraient-ils pas les graines en germination des changements de demain ? Usul, ce grand nostalgique des plus belles années du communisme, y voit le potentiel d’une révolution… Et toi, t’en penses quoi ?
Les Commentaires
C'est intéressant parce que j'ai lu un livre il y a peu (je pense que c'est dans Premières Mesures Révolutionnaires de Eric Hazan) qui disait que les révolutions se faisaient toujours contre une majorité. Je ne me souviens plus pourquoi il dit ça mais il me semble que c'est parce que la majorité reste toujours passive (à l'image des 95% des gens qui n'ont été ni résistants ni collaborateurs pendant la seconde guerre mondiale).
Il me semble assez clair qu'en ce moment, il est assez difficile d'entrevoir une révolution. Seulement de nombreuses luttes isolées existent un peu partout en France. Dans les ZAD, dans les banlieues, chez les sans-papiers, avec le mouvement féministe qui prend de plus en plus d'ampleur, etc. Mais aussi des organisations formelles ou informelles fondées autour de journaux, d'associations, de squats ou même de partis politiques ou de syndicats. Pour fréquenter ces luttes ainsi que ces organisations depuis quelques années, je dois dire que celles-ci sont en large expansion (les manifestations concernant l'assassinat de Rémi Fraisse par la police à Nantes ou Toulouse étaient par exemple monstrueuses). J'étais il y a quelques mois dans une librairie pour un débat autour du livre A Nos Amis du Comité Invisible, nous étions près d'une centaine. Il y a quelques années, nous aurions été tout au plus 15. De nombreuses personnes sont déjà organisées, ont construit du commun et Il suffirait donc que des actions se coordonnent pour pouvoir créer des mouvements. C'est pourquoi il est important de ne pas rester chez soi à veiller le moment opportun mais à créer du lien social qui augmenterait la probabilité d'un changement progressiste de façon exponentielle !
Pour les sceptiques, je recommande le visionnage de cette vidéo issue du colloque "Penser l'émancipation" qui à pour titre Au-Delà Du Capitalisme, avec le cher Frédéric Lordon à l'intérieur. Au début on pense ne rien comprendre à ce qu'il dit puis tout s'éclaire !
(attention, la vidéo a été mise en ligne par le Cercle Des Volontaires qui est une organisation réactionnaire)