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Le tirage au sort à l’université au centre d’une grande concertation lancée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Une grande concertation est lancée pour trouver des solutions au problème du tirage au sort pour l’entrée à l’université.

Mise à jour du 17 juillet 2017

On sait désormais que près de 87 000 bachelier•es n’ont pas trouvé de solution d’orientation sur Admission Post-Bac.

Si on peut essayer de relativiser ces chiffres en s’appuyant sur l’idée que c’est 4000 de moins que l’année dernière, on peut surtout s’accorder à dire que c’est vraiment beaucoup trop.

C’est pourquoi aujourd’hui s’ouvre une concertation, lancée par Frédérique Vidal, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, pour trouver des solutions d’ici la rentrée 2018.

Comment aider les étudiant•es français•es à réussir ?

Sur EducPros et sur France Inter, elle a expliqué sa vision des choses, en souhaitant « répondre à une double question : comment arrive-t-on dans l’enseignement supérieur et comment y réussit-on ? »

Elle met l’accent sur les sujets de l’orientation et de la réussite, qui sont liés : il faut faire en sorte que les étudiants qui entrent à l’université en licence sachent pourquoi ils le font et à quoi s’attendre.

Il faut aussi donner les moyens de réussir et de rendre cette transition lycée/enseignement supérieur « fluide » pour ceux qui y accèdent.

Bientôt un changement au niveau de l’entrée à la fac ?

Elle a aussi réagi à l’idée des pré-requis à l’entrée à l’université qui figuraient dans le programme d’Emmanuel Macron.

Le but est de mettre fin à un système où des étudiant•es en capacité de réussir dans une filière n’y ont pas de place, alors que d’autres qui a priori risquent très fortement d’y être en échec ou ne s’y plaisent pas particulièrement peuvent y accéder.

Elle n’a pas donné d’indications précises sur la forme que es pré-requis prendront : la concertation devrait servir à les définir.

Pour chacune de ses thématiques, elle défend l’idée selon laquelle on ne peut pas imposer une solution à tous les établissements, mais qu’il faut leur laisser le choix de préférer celles qui s’adaptent le mieux à leur cas.

Quoi qu’il en soit, pour les futur•es étudiant•es démuni•es, il reste l’espoir de la procédure complémentaire qui peut permettre de bénéficier d’éventuelles places se libérant tout l’été, ou bien des alternatives qui d’ailleurs ne nécessitent pas forcément le bac !

Réactions à la ministre de l’Enseignement Supérieur, contre le tirage au sort à l’université

Mise à jour du 24 juin 2017

Clara Jaboulay, la Présidente de l’Union National des Lycéens, a réagi suite à l’interview de la ministre de l’Enseignement Supérieur et à ses propos sur le tirage au sort.

« Elle a conscience de la problématique des difficultés à accéder à l’université, ce qui est bien, par contre on n’est pas en accord avec ce qui est proposé, en tous cas sur l’orientation. »

Effectivement, pour l’UNL, l’échec à l’université n’est pas la même problématique que celle de l’accès à l’université :

« Ce qui crée du décrochage à l’université c’est le fait qu’il y ait un manque d’accompagnement entre lycée et université, des conditions d’études extrêmement dégradées, une pédagogie qui ne favorise pas l’intégration et l’implication des étudiants.

En parlant d’orientation, elle oublie donc qu’il faut permettre à chacun de faire ce qu’il souhaite, et c’est ça qui nous pose problème. »

En effet, ce qui inquiète le syndicat lycéen, c’est que le gouvernement trouve une solution à ce problème de places en réévaluant à la hausse les critères pour entrer à l’université, ce qui pourrait restreindre son accès pour un certain nombre d’élèves :

« Dans l’immédiat être contre le tirage au sort c’est bien, mais ce qui nous inquiète c’est qu’ils veulent mettre en place des prérequis pour l’université.

C’était dans leur programme, alors qu’aujourd’hui on a déjà des barrières : on doit avoir le bac pour accéder à l’université. »

Elle regrette aussi que l’augmentation du nombre d’étudiant•es – qui sera encore plus forte à la rentrée 2018 suite au boom des naissances de l’an 2000 – n’ait pas été anticipée suffisamment en termes de moyens.

« C’est sûr que d’ici la prochaine rentrée on ne pourra pas construire des locaux. […] C’est pour ça qu’il faut investir pour donner les moyens aux universités d’accueillir sur le long terme.

Alors certes, elle en a parlé. Mais un milliard par an c’est une approximation, et la question reste de savoir si ça ne sert qu’à prévoir les nouveaux étudiants ou aussi à résoudre les problèmes actuels.

Je pense qu’un milliard par an ce n’est pas suffisant. »

Pour le moment en tous cas, il reste des étudiant•es sans solutions à l’heure où les résultats des dernières phases d’APB approchent.

Si c’est ton cas, l’un des premiers réflexes à avoir est de te renseigner sur la procédure complémentaire d’APB, et quoi qu’il en soit ne perd pas espoir : tu vas trouver ta voie !

La ministre de l’Enseignement Supérieur est contre le tirage au sort à l’université

Le 22 juin 2017

Le Parisien publiait le mercredi 22 juin 2017 une interview de la nouvelle ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal.

Au cours de cet entretien, on apprenait notamment que la ministre n’est pas favorable au tirage au sort à l’entrée de l’université.

Le tirage au sort à l’université, pourquoi ?

Les universités françaises reçoivent de très nombreuses candidatures, auxquelles elles ne sont pas toujours en mesure de donner suite.

Les filières les plus en tension sont STAPS, psychologie, médecine et droit qui, face à l’affluence de candidat•es, ont développé depuis quelques années un système pour contourner l’interdiction de la sélection à l’université : le tirage au sort.

Ce système ne disposait pas jusqu’à il y a peu d’une réglementation qui suffisait à l’encadrer, raison pour laquelle une circulaire avait été publiée le 27 avril 2017 afin de régulariser le procédé.

À lire aussi : L’algorithme d’Admission Post-Bac enfin révélé

Le tirage au sort, système « le plus injuste qui soit » ?

Il semble donc que Frédérique Vidal souhaite remédier à la situation, comme elle l’explique dans Le Parisien :

« Le tirage au sort est un système dont on ne peut se satisfaire, c’est le plus injuste qui soit. »

Et il est vrai que le tirage au sort peut sembler extrêmement injuste, lorsqu’on pense avoir les moyens de réussir dans le parcours qui nous est refusé.

Quant à savoir si c’est le plus injuste, c’est une question à débattre.

Par exemple, la sélection qui pourrait s’opérer en augmentant les frais d’inscription peut être considérée encore davantage injuste, puisqu’elle discrimine directement les futur•es étudiant•es issu•es d’un milieu populaire.

Quant à celle au mérite, c’est encore un autre débat qui porte aussi à s’interroger sur le système scolaire français dans son ensemble et l’égalité des chances.

Quelles solutions pour la fin du tirage au sort ?

Mais que ce soit le système le plus injuste, ou un système injuste parmi d’autres, il est un fait : il n’est pas satisfaisant.

Il faut donc se pencher sur les solutions. La ministre évoque le fait de donner davantage de moyens aux universités, notamment pour dédoubler les amphis, faute de pouvoir immédiatement pousser les murs.

Mais ce qui attire mon attention, c’est le chiffre qu’elle avance sur la réussite à l’université : 60% des étudiant•es qui débutent une licence ne l’obtiennent pas.

Pour lutter contre ce phénomène, elle évoque le problème de l’orientation et là on touche un point intéressant.

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À partir du moment où dans beaucoup de lycées on continue à ne présenter que les filières classiques, sans encourager à découvrir des parcours un peu moins connus mais tout aussi enrichissants, on ne résout pas le problème.

Il y a encore bien trop de possibilités dont on n’a pas conscience lorsqu’on est au lycée, bien trop de filières en déficit de publicité, et bien trop de métiers dont on ignore l’existence.

Alors oui, il y a de vrais progrès à faire sur la question. Former davantage les professeur•es ou même les conseiller•es d’orientation, développer des outils nouveaux comme Impala ou Pixis, privilégier les échanges entre étudiant•es, professionnel•es et lycéen•nes qui viennent de domaines variés, et bien d’autres encore !

À lire aussi : Trois idées d’améliorations pour construire la fac du futur


Les Commentaires

64
Avatar de Laoragwen
3 août 2017 à 15h08
Laoragwen
@Donoma
désolé mais j'ai relu pleins de fois ton message, et j'arrive pas bien à comprendre le rapport avec la sélection à l'université ?
J'ai plus l'impression que tu critique le manque de moyens financier des universités et des étudiants (ce qu'avec je suis tout à fait d'accord) mais du coup je vois pas le lien avec la sélection ?
Ou alors j'ai pas compris un truc (désolé si c'est le cas je suis actuellement malade ) mais en lisant ton message, je lis + des raisons contre la sélection => le fossé entre les grandes écoles et les facs va effectivement se réduire avec la sélection, mais ça sera parce que les "élites" pourront alors accéder aux 2 et les autres à aucune (ou beaucoup moins).
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