En partenariat avec Twentieth Century Fox France (notre Manifeste)
Dans le podcast Laisse-moi kiffer auquel je participe avec mes compères Mymy, Louise et Cédric, je fais souvent allusion à la ville où j’ai grandi : Levallois-Perret.
Un havre de paix bourgeois, dont les trottoirs sont propres et les buissons coupés net… et où la diversité n’est pas omniprésente, c’est le moins de le dire.
The Hate U Give – La Haine qu’on donne a fait écho à ma propre expérience
À l’école Ferdinand-Buisson, autant te le dire tout de go, j’étais l’une des seules à ne pas être blanche. Ma différence, je l’ai comprise tout de suite, parce que les autres ont mis le doigt dessus.
Un camarade me demandait pourquoi j’étais marron, son pote pourquoi ma mère était blanche alors que j’étais presque noire, et un troisième si j’avais été adoptée…
Une fois adulte, j’ai voulu vivre dans un quartier plus populaire où la mixité culturelle serait plus représentée et où je passerais moins pour une attraction.
Désormais j’habite le 18ème arrondissement de Paris, et j’y suis bien plus à mon aise, moins obsédée par le regard que porteraient mes voisins sur moi, et sans qu’on me demande en permanence :
« Tu viens d’où ? »
(De Paris 15, connard.)
Dans The Hate U Give, en salles le 23 janvier, l’héroïne noire fréquente un lycée privé bourgeois et très « blanc ». Ce qui a fait écho à mes jeunes années, et m’a particulièrement touchée.
Je suis hyper fière que madmoiZelle en soit partenaire !
The Hate U Give – La Haine qu’on donne, de quoi ça parle ?
The Hate U Give, c’est l’histoire de Starr, une jeune femme dont le meilleur ami, lui aussi noir, est abattu par un policier blanc.
Un meurtre dont Starr est le seul témoin oculaire.
Dès lors va naître chez elle l’envie d’un combat qui la forcera à s’interroger sur sa considération de la justice, sur ses propres limites et sur son engagement…
The Hate U Give – La Haine qu’on donne, un film important
J’avais une crainte avant d’assister à la projection du film : qu’il soit parsemé de clichés et de mécanismes un peu bourrins pour faire passer une bonne intention.
C’était mal connaître le réalisateur qui a manifestement eu à cœur de livrer un récit juste, au plus près du roman éponyme d’Angie Thomas dont est tiré le film !
Le cinéaste s’empare de sujets importants dont les violences policières, le racisme, la ghettoïsation, sans oublier le passage de l’adolescence à l’âge adulte.
Des thématiques denses qui font de son film une œuvre socialement primordiale, et donnent immédiatement envie, à l’image de Starr, de s’engager pour une cause, de vivre le poing levé.
Ce film va faire naître des vocations, j’en suis certaine.
The Hate U Give – La Haine qu’on donne, un casting précieux
Il fallait le porter, ce film ! Rendre hommage à son combat !
Je n’aurais pas imaginé une autre actrice qu’Amandla Stenberg, révélée par Hunger Games et Everything, Everything, pour camper Starr.
Elle incarne à merveille cette jeune femme naviguant entre deux mondes qui n’ont pas tendance à se côtoyer.
En effet, elle fréquente un lycée privé des beaux quartiers où ne se rendent quasiment que des blancs mais vit dans un coin bien plus populaire, dont les habitants sont en grande majorité issus de la communauté afro-américaine.
Amanda Stenberg livre une performance d’une justesse infinie, jusqu’à presque devenir Starr.
Ce sont entre autres Regina Hall, Anthony Mackie et Russell Hornsby qui lui donnent la réplique, et m’ont éblouie de la même manière par leur naturel.
Ensemble, les acteurs et actrices soulèvent ce film avec une fierté qui se ressent immédiatement à l’écran.
Impossible de sortir de The Hate U Give – La Haine qu’on donne sans avoir envie de prendre la parole, d’oser dire ses opinions tout haut et de pourquoi pas s’engager pour une cause.
Ne rate pas The Hate U Give – La Haine qu’on donne, qui fera peut-être naître en toi une vocation, le 23 janvier au cinéma !
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Oui, tu te trompes. Et j'ai la flemme d'aller te sourcer tous les articles qui parlent des violences policières aux Etats-Unis, qui mettent en avant le travail d'activistes afroféministes, qui incluent ces problèmatiques lorsqu'elles ne sont pas déjà intégrées dans une mobilisation féministe. C'est juste que c'est pas fait avec une bannière "article féministe intersectionnel", ni "oh wow c'est une femme noire qui fait ça", car on ne met pas en avant les femmes parce qu'elles sont des femmes, mais on les met en avant pour ce qu'elles font, et idem pour les femmes noires. (Tiens, un exemple d'article mettant en avant le travail artistique d'une jeune femme noire, en + sur les violences policières, en + en France. Mais c'est sûr que je ne vais JAMAIS le mettre en avant sous cet angle, parce que la raison pour laquelle cet article existe est : parce que ce court-métrage est bien gaulé et qu'il vaut largement que mad en fasse la promo.)
Tu te trompes aussi dans le lien que tu fais (ou pas?!) entre ce film et sa "promo de ouf" : bah oui c'est bien parce que madmoiZelle est légitime sur les sujets abordés par le film qu'on a réussi à se placer dans la promo du film, et c'est parce qu'on voulait participer à la promo de ce film qu'on a cherché à avoir un partenariat.
Si tu penses que madmoiZelle n'est pas assez engagée sur ces questions et n'y consacre pas assez d'articles, c'est ton droit, ton avis, je l'entends et je le respecte. Ce n'est pas la même chose que si tu viens écrire que ces questions ne sont "jamais" abordées sur mad.