Laissez-moi faire un bond dans le temps, revenons il y a 24h, mardi matin. Je m’étais levée en chantant « Dans douze heures c’est Batmaaaan« , j’avais compté les dodos qui me séparaient de l’avant-première depuis dix jours, et en bonne groupie de Tom Hardy (qui incarne le méchant, Bane, dans The Dark Knight Rises, pour celles du fond qui n’ont pas suivi) et fangirl de The Dark Knight, je ne tenais plus en place. On est allés à l’avant-première tous ensemble avec la rédac’ de madmoiZelle, on avait un rang pour nous, c’était bien et on était comme ça avant que ça ne commence :
Et puis après, on a vu le film et on était comme ça :
Au moins, on est d’accord, pas de débat comme pour The Amazing Spider-Man, pas de chronique à quatre mains : c’était, globalement, de la merde. Voilà. Et comme je suis une gentille fille qui pense à votre portefeuille ET à l’effet de surprise, je vais vous expliquer pourquoi dans cette critique garantie 100% sans spoiler, je suis sympa, je ne gâche JAMAIS le plaisir des gens bien.
Le scénario en carton
J’ai lu sur Twitter qu’une critique de The Dark Knight Rises parlait poétiquement de « cathédrale pleine de trous ». Moi, je ne suis pas Baudelaire, je parle de scénario pourri qui ne tient pas debout. Et c’est plus que surprenant de la part de Christopher Nolan, orfèvre des intrigues à tiroirs (le démentiel Memento, l’excellent Le Prestige, le novateur Inception, excusez du peu), qui réussit l’exploit de rater absolument TOUS ses « twists » (ou « retournements scénaristiques », ou « mindfuck total »), et ils sont nombreux. Le pire est quand même la dernière demi-heure, logiquement, celle où l’intrigue entière se clôt et où on a fini par rire nerveusement pour ne pas en pleurer.
Une cohérence en carton
Vous voyez les films d’action qui commencent à être un peu vintages ? Ceux où les méchants venaient tous d’un pays de l’Est et où Bruce Willis disait encore « Yippee ki-yay, pauvre con » ? Pensez à toutes les grosses ficelles de ces chefs-d’oeuvre du Septième Art, à ces poncifs qui nous font sourire, à ces vilains qui prennent bieeeen le temps de dévoiler tout leur plan avant de le mettre à exécution, à ces deus ex machina arrivés d’on ne sait trop où. Tous ces clichés que nous regardons d’un oeil bon enfant dans les films des années 90, persuadés de les avoir relégués au rang de reliques dont même The Avengers arrive à se moquer. Eh bien, Christopher Nolan est vintage avant l’heure. The Dark Knight Rises est bourré de grosses ficelles
, limite si on voit pas les câbles qui tiennent ce scénario bancal. Tout est prévisible. Rien ne se tient. Je me retiens vraiment là, parce que je ne veux rien spoiler, j’ai passé dix jours à naviguer sur Tumblr les yeux mi-clos pour ne rien savoir, alors je ne dirai rien. Mais je pense envoyer à Nolan une cargaison entière de « 10 trucs à ne pas faire dans ton scénario que même les étudiants de première année en fac de cinéma pourrie ils le savent« .
Notons simplement qu’en 2012, à Gotham City, Bruce Wayne le féru de technologie et Bane le gros méchant pas beau se battent à mains nues. À. MAINS. NUES. C’est vrai que ce serait tellement plus difficile de cribler son ennemi de bastos jusqu’à ce qu’il implore grâce, ma foi, il fallait bien que les huit ans de muscu de Tom Hardy soient rentabilisés, le pauvre chaton.
Les personnages en carton
Batman ne part pas forcément gagnant dans la course au super-héros le plus classe. Sans pouvoirs, sans équipe rigolote, il tire sa coolitude de son fric et des inventions de Lucius Fox, sans lequel il ne serait qu’un clampin de plus avec une cape. Il est malin, mais préfère hanter Gotham City et taper du vendeur de joints plutôt que de mettre son esprit au service de la ville. Ce qui fait de Batman un super-héros intéressant, c’est Gotham City, les méchants qu’il a à affronter et sa meuf. Bon, il faut croire que pour ce dernier point, c’est déjà foutu depuis des années puisque Katie Holmes l’a incarnée, ce qui est un tue-coolitude instantané. Le méchant de The Dark Knight Rises est bien (Baaaaaaane) mais… mais… étrange.
Déjà, on en sait très peu sur lui. Ce qui est parfois bien, mais c’était déjà le cas avec le Joker, sorti de nulle part, sans identité, sans passé : deux vilains mystérieux, ça fait redondant et c’est difficile de s’intéresser. Ensuite, il y a ça :
Passons sur le fait que Christopher Nolan a pris un des acteurs les plus magnifiquement érotiques du monde (objectivité mon amour) pour en faire une montagne de muscles avec un masque, une voix pourrite et pas de cheveux : le talent d’acteur de Tom Hardy compense cette aberration (et là je crois que la rédac’ est d’accord, donc ce n’est pas juste du fangirling aveugle). Non, parlons de cette pose. Mains sur le col. Mains tenant son col. qui se tient comme ça ? Je vous le donne en mille : absolument personne. Sauf Bane. On sait pas pourquoi, il n’y a aucune logique, aucune raison, il a un gros manteau avec des poches, mais non, il tient son col. C’est pas facile de le prendre au sérieux quand on a Jack Parker à côté qui bombe le torse en agrippant son décolleté avec un air méchant, vraiment.
Nolan aime bien recycler ses acteurs, et c’est logique qu’on retrouve dans The Dark Knight Rises Tom Hardy, Marion Cotillard et Joseph Gordon-Levitt, transfuges d’Inception. Mais concrètement, le personnage de Jojo ci-dessus n’a aucune espèce de logique, il ne tient pas debout, rien ne colle, rhaaa, bon sang, je n’arrive pas à comprendre comment personne ne s’est levé à un moment pour dire « Les gars, en fait, vous vous rendez compte que c’est complètement con ce que vous faites ou non ?« .
En dehors de ça, on a une flopée de troisièmes rôles issus de séries télé (Dexter, LOST, Stargate SG-1, Game of Thrones, etc.) dont on se fout royalement et qui ne sont là que pour dire « CLIN D’OEIL CLIN D’OEIL BONHOMME CONNU ». Ah, et Catwoman est bien, ce qui est une bonne surprise, Anne Hathaway ayant d’habitude autant de charisme à mes yeux que Julia Roberts (non, ce n’est pas un compliment). Bon, et Gary Oldman aussi, mais c’est pas non plus comme s’il tenait le film à lui tout seul, m’voyez ?
En conclusion, The Dark Knight Rises est un bon exemple d’arnaque totale cinématographique. Le poncif « Tous les trucs cool étaient dans la bande-annonce » est si pertinent ici que ça en devient douloureux. Personnellement, je ne crois plus en rien. Je me sens trahie. C’est la vie.
EDIT : Je sais bien que ça va débattre, alors voici un petit Bane Kitty pour vous rappeler de vous aimer les unes les autres. Peace up.
"Quand Gotham serra en cendre, je te donera le droua 2 mourrir"
Les Commentaires
Je sais que ce sujet est vieux mais je COMMENTE QUAND MEEEEME
Alors je vous avoue que j'attendais assez TDKR parce que de 1. A chaque fois que je vois un film de Nolan, je me prend une claque positive dans la face, il m'a fait aimé les films Batman, et je regarde toujours Inception avec ce même plaisir et cette même fascination, et Memento est parfait, bref il fait partit de mes "favorite director" hoho. De 2. Tu prends le casting d'inception tu le fous dans TDKR, il ne m'en fallait pas vraiment plus! Non mais il y a mes deux amours, mes deux chouchous, mes deux fantasmes, à savoir, Tom et Joe, Joe et Tom, ARRRTHUUUR ET EAAAMES. De 3, Man, The dark knight est juste génial, je l'aime ce film, je l'aime.
Alors, oui, j'attendais le film, mais j'en attendais surtout beaucoup, et malgré toute les critiques nétagives que j'en avais entendu, je voulais le voir.
...
Et bien mes amis, je me suis prit un poing dans la tronche. J'ai passé le film à faire "WHAAAT" (surtout quand je ne pipais pas ce que disait Bane) et "WTF?!"
Heureusement que je n'ai pas payé pour le voir haha, parce que sinon j'aurais pété un cable.
Donc l'article m'a fait trop rire parce que tellement vrai (vos reactions sur twitter quoi, je pleure de rire)
Après l'avoir revu 4 fois (oui 4 fois) et bien maintenant je l'apprécie. Mais bon, il est quand même bien... bien. et ne vaut pas TDK.
Gros HS, mais...
ouais c'est pas vraiment un spoiler mais bon.