C’est fini.
Je ne dirai plus jamais de mal de Taylor Momsen.
Ca faisait un petit moment que le personnage commençait à sérieusement m’intriguer, je n’arrivais plus tout à fait à la détester (sachant que ma haine de Taylor a commencé en réalité par une haine profonde envers Jenny Humphrey, son personnage dans Gossip Girl – oui, j’ai une légère tendance à prendre les choses trop à cœur). Je voulais croire à une réelle maturité, à un réel caractère, et non à la théorie facile – mais classique – de l’ado rebelle mélangée au produit marketing fabrication Hollywood.
Déjà, entre vingt critiques sur son look et son attitude, la plupart des gens sont d’accord sur un point : il y a quelque chose dans sa musique. Quelque chose d’accompli, de mature, dans la voix comme dans la musique. Il faut dire que la Taylor sait s’entourer, ses musiciens ne sont pas des débutants boutonneux. Et quand on se penche sur le personnage, une fois qu’on a passé le stade « elle s’habille comme une strip-teaseuse et elle met trop de maquillage » on peut déjà sentir quelque chose s’en dégager. J’en ai eu la confirmation lors de cette rencontre.
Taylor a quelque chose d’impressionnant, mais elle a aussi le don de mettre tout le monde à l’aise. Poignée de main à son arrivée, elle se présente en bonne et due forme, me fait un compliment sur ma bague et va s’installer sur le canapé – l’interview démarre presque aussi sec.
Mais c’est surtout hors caméra que les choses intéressantes se sont passées. Ce que je n’ai pas forcément osé aborder dans l’interview est venu se mêler à la conversation naturellement. Elle m’a offert une cigarette et nous nous sommes mises à parler sans trop faire attention à toute la petite foule qui s’agitait autour de nous pour préparer l’entretien suivant.
On a d’abord parlé de clopes – elle préfère les frenchies aux américaines et repart avec un tas de cartouches pour la route, qu’elle fume beaucoup trop vite à son goût. On s’est ensuite montré nos tatouages respectifs (elle a une toute petite étoile sur le haut des côtes et n’a pas hésité à soulever un bout de son soutien-gorge pour me le montrer). Lorsque je lui ai montré le mien, situé dans le dos, elle s’est empressée de me déshabiller pour le voir en entier, menaçant même de me piquer mon idée pour se faire le même. Mais son idée pour l’instant c’est de se faire tout le dos à l’encre phosphorescente, car d’ici à ce qu’elle fonde une famille, le tatouage aura disparu (et ne sera de toute façon visible qu’à la lumière noire). Taylor aimerait être une mère d’aspect « respectable » (à la différence de Courtney Love par exemple).
Je lui demande alors si elle aimerait vraiment devenir mère un jour, et c’est sans hésiter qu’elle en a bien l’intention. Pas avant au moins dix ans, mais c’est quelque chose qu’elle aimerait beaucoup vivre. En attendant, elle reporte son amour maternel sur sa chienne, et insiste pour que quelqu’un lui apporte son portable afin qu’elle puisse me montrer une photo.
Elle me parle ensuite de ses chaussures de strip-teaseuse (qu’elle ne portait pas aujourd’hui), en me posant LA question habituelle sur le sujet : qui n’a jamais rêvé de porter ces incroyables platform shoes, même pour se déguiser ? Taylor a la chance d’avoir une vie qui lui permet d’expérimenter pas mal de choses qui resteront des fantasmes de jeunesse pour les gens « comme nous ». C’est pas à quarante ans qu’elle pourra s’habiller comme elle le fait aujourd’hui, et que ça choque ou non, c’est notre problème, pas le sien.
Lorsqu’elle parle de sa musique, on sent une réelle passion, c’est clairement sa priorité et elle continuera à chanter et à écrire tant qu’elle en ressentira l’envie et le besoin. Elle ne court pas après la célébrité, elle souhaite juste aller au bout de ses envies et embarquer un maximum de personnes avec elle. En parlant de ça, elle a insisté pour que je vienne à son concert de jeudi, pour qu’on puisse ensuite se prendre quelques verres en backstage. J’ai eu l’impression de parler avec une vieille copine, et si on ne lui avait pas forcé la main pour qu’elle passe à son prochain rendez-vous, j’ai le sentiment qu’on aurait pu continuer comme ça longtemps. C’était quasi impossible de la faire arrêter de parler.
On a fini par une poignée de main, elle m’a répété qu’elle me trouvait vraiment cool et m’a attirée vers elle pour qu’on se fasse la bise, en insistant à nouveau pour que je vienne la voir jeudi. J’ai eu le temps de me défaire de tous mes a priori et de tomber amoureuse de Taylor en moins d’une heure.
— The Pretty Reckless « Light Me Up » – disponible sur iTunes et ci-dessous, le clip de Make Me Wanna Die
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Les Commentaires
Haha nan, j'ai assisté à deux autres concerts depuis et elle a eu 18 ans entre temps alors tout va bien, je n'irais pas en prison o/ (et franchement, c'est plutôt elle qui détourne les gens hein, moi je ne suis que pureté à côté).