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Publié le 2 juillet 2018 — Dès le générique, j’avais la chair de poule et les larmes aux yeux. Je n’ai pas vu le premier volet de Tamara, sorti en 2016, mais ce n’était pas indispensable pour se mettre immédiatement dans les pompes de l’héroïne.
Si tu veux te mettre dans l’ambiance, lance la bande-son de cette critique.
Le film s’ouvre sur un quai de gare, lors d’adieux inégaux. Des parents inquiets rechignent à lâcher la bride de leurs anciennes ados, qui n’en peuvent plus et trépignent d’impatience dans les startings blocks.
Et pour cause :
au bout des rails, Paris, et la vie étudiante.
Tamara et sa meilleure amie embarquent dans un TGV direction « les meilleures années de ta vie » comme disent ceux qui les fantasment autant que ceux qui les regrettent.
Impossible de ne pas se laisser soulever par l’énergie mêlant espoirs, attentes et envies qui transporte les héroïnes et le train entier, muté en boîte de nuit mobile, lorsqu’il s’arrache de ses rails pour serpenter à travers la ville Lumière.
Plus efficace qu’une DeLorean bricolée par un savant fou, le générique de Tamara, volume 2 te propulse directement dans la belle époque des premières fois étudiantes.
Tamara, volume 2 : premières galères d’adulte
Premières fois, et premières galères : se loger à Paris n’est pas chose aisée lorsque l’on ne jouit pas de ressources illimitées. Système D et compromis amènent Tamara et sa meilleure amie Sam à emménager en coloc avec Wagner, riche héritier loufoque mais pas méchant — interprété par Jimmy Labeeu.
Tamara m’a replongée dans cette folle période de ma vie, et ça m’est apparu comme une évidence : c’est le film que j’aurais voulu voir lorsque j’étais moi-même une nouvelle étudiante, fraîchement débarquée à la ville.
Tamara volume 2 : les affres de la vie étudiante
Ce deuxième volet de Tamara aborde une multitude de sujets. Moi qui suis friande de teen movies à l’américaine, j’ai toujours regretté la faiblesse du genre en France.
J’aime les histoires de jeunes adultes qui gèrent des fortunes, ou les dépensent sans compter, les hésitations amoureuses de lycéen·nes ou encore les choix cornéliens d’étudiant·es persuadé·es de jouer toute leur existence sur un choix de master.
À de rares exceptions, je trouve que le teen movie version française manque de ce charme excentrique. Et c’est exactement ce que j’ai trouvé dans Tamara : cet improbable qui me séduit, me fait rêver.
Tamara volume 2 : tous les possibles
Tamara se rêve une nouvelle vie à Paris, et effectivement, elle ne se laisse aucune limite. Elle oscille entre l’excès et la contrainte, en permanence.
Cette intensité est d’autant plus forte qu’en contraste, Sam entre en première année de médecine. On ne la voit pas du film, sinon en train de s’enterrer dans ses études. Hors de question de se planter. Elle bosse comme bossent ceux qui n’ont pas le loisir d’échouer.
À côté, Tamara expérimente tout ce qu’elle peut, et l’on perçoit que les questions qu’elle se pose ne sont pas si elle a le droit ou non de tenter, mais plutôt : « quelle est la meilleure manière de réussir ? »
Tamara volume 2 m’inspire à nouveau ces temps de vie où l’on ne transige pas : on vient de trop loin pour ne pas profiter à fond du moment présent, et la route qui nous attend demain est trop longue pour ne pas s’accorder, ici, à cette étape, un repos (déjà) bien mérité.
Profiter de tout, ne renoncer à rien, être fière de son parcours jusqu’ici et chérir ses espoirs pour celui qu’on empruntera demain : c’est pour ça que les années d’études sont les meilleures de la vie, selon moi. Parce qu’on y apprend à vivre libre et dans une relative insouciance.
Tamara volume 2 : un casting 7 étoiles
Si Tamara volume 2 m’a tant plu, ça tient beaucoup à son casting. Héloïse Martin, dans le rôle titre, porte avec brio tous les tumultes de cet entre-deux vies que son personnage explore sans retenue.
À ses côtés, Noémie Chicheportiche incarne la stabilité dans le rôle de Sam. Rayane Bensetti, aka Diego (l’ex de Tamara, dans le premier volet) campe un personnage masculin loin des clichés du macho fier, tombeur et méprisant.
Voilà pour le trio de tête, dont les mésaventures sont enrichies par de brillants seconds rôles.
Le duo entre la mère de Tamara, jouée par Sylvie Testud, et sa voisine Valérie est rendu savoureux par la divine prestation de Blanche Gardin, parfaite dans ce rôle de quadra blasée sarcastique.
Jimmy Labeeu, comique sur YouTube, amène ce qu’il faut d’excentricité au groupe, sans trop alourdir la caricature du jeune déjà vieux riche.
Et que serait un bon teen movie sans sa mean girl attitrée ? Karidja Touré (révélée par Bande de filles) endosse à merveille la froide jalousie d’une Queen B de la Sorbonne.
Tamara volume 2, raconté par Héloïse Martin
J’ai pu échanger avec Héloïse Martin, lors de son passage à la rédac. Elle m’a parlé de sa vision de Tamara, et de combien elle a mis d’elle-même dans ce personnage.
Si le premier film tournait beaucoup, me dit-elle, autour du poids, et du rapport de Tamara à son propre corps, ce n’est plus du tout le sujet du deuxième film.
« Tout ça, c’est derrière elle » affirme-t-elle. Et effectivement, j’ai beaucoup apprécié le traitement du poids de Tamara dans ce deuxième volet : ce n’est pas le sujet du film, ce n’est pas ce qui caractérise Tamara, un personnage riche à bien des égards.
Cette histoire de poids, c’est un bruit de fond qui parfois refait surface, parfois fait trébucher l’héroïne, et la recentre sur l’essentiel. C’est-à-dire au centre de l’attention et de la bienveillance des gens qui l’aiment, et pas au devant de l’aigreur des cons.
Tamara volume 2 est LE film que j’aurais voulu voir à 20 ans, à ces moments de ma vie où j’avais trop d’envies pour pouvoir choisir lesquelles suivre. Et voir ce film maintenant m’a rappelé que j’avais toujours le droit de suivre ces envies. Il suffit de ne pas avoir peur d’aller vers l’inconnu.
Tamara volume 2 sort le 4 juillet au cinéma !
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