Sur quel pied danser ?, une histoire populaire pour tout le monde
Julie habite dans une ville assez reculée de France et galère à trouver un boulot. Mais le jour où elle se fait embaucher dans une usine de fabrication d’escarpins de luxe, la jeune femme pense avoir décroché le jackpot : son travail, en plus d’être rémunéré, lui plaît !
Hélas, c’est la crise…
En effet, un plan social vient perturber ses plans, et elle va devoir faire grève pour manifester contre la délocalisation de l’usine, ou faire profil bas pour que personne ne la remarque et garder son job. Parallèlement, Julie va également tomber un peu amoureuse…
Difficile de ne pas penser à Kinky Boots, qui se déroule dans une usine de fabrication de chaussures également, spécialisée dans les bottes et les cuissardes osées. Mais à la différence de Kinky Boots, Sur quel pied danser ? prend le chemin de la défense sociale au lieu de la réussite corporative !
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Sur quel pied danser ? : un savant équilibre entre comédie musicale…
Le petit twist de l’histoire, c’est que c’est une comédie musicale de chez nous. Eh ouais.
Y en a pas si souvent quand on y pense, et je parie que Les Chansons d’amour (enfin, les films de Christophe Honoré en général) vous vient à l’esprit, ou La Môme ? Un monstre à Paris
était pas mal du tout aussi, en animation. Mais voilà, Sur quel pied danser ? est assez différent.
Chanter et danser, ce n’est pas toujours évident. Et c’est encore moins évident de bien amener ces intermèdes musicaux afin qu’ils s’intègrent dans l’histoire comme il faut, sans perturber la fluidité de la mise en scène. Pauline Etienne joue très bien sur les deux plans, l’actorat et le chant.
Pas d’effets de voix insupportables, pas de chorés compliquées, juste des actrices et acteurs qui passent du bon temps, qui chantent et qui dansent.
Ce qui m’a plu dans ce film, c’est sa simplicité : pas d’effets de voix insupportables, pas de chorés compliquées, juste des acteurs et actrices qui passent du bon temps, qui chantent et qui dansent. Les paroles des chansons sont particulièrement bien écrites, et on aperçoit au générique des noms comme Olivia Ruiz, Agnès Bihl ou encore Jeanne Cherhal pour la bande originale !
Autant vous dire qu’il est difficile de trouver un film musical français pas trop kitsch. Et Sur quel pied danser ? réussit à allier plusieurs styles de musique tout en gardant cette sobriété.
… et drame social
« Sur quel pied danser ? » entre complètement dans l’air du temps et se défait du kitsch.
Dans le côté drame social, il y a encore des efforts à fournir. Cette réalisation de Paul Calori et Kostia Testut oppose les ouvrières au patronnat, mais avec une vision très réductrice : ce sont les gentil•les VS les méchant•es.
Souvent comparé au film de Jacques Demy Une chambre en ville qui mélangeait également social et musical, il faut dire que c’est très différent. Sur quel pied danser ? entre complètement dans l’air du temps et se défait du kitsch. La légèreté et l’enthousiasme même, dégagés par l’ensemble du casting, rappellent une fois de plus que l’alchimie n’est pas qu’une notion fictive.
Les personnages ne sont pas tous jeunes, ils ne sont pas tous beaux, mais ils défendent à fond leurs principes !
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Du coup, le spectateur soutient vraiment les gens du peuple, et j’ai envie de dire : « Do you hear the people sing » pour la bonne cause ?
Le film est en salles depuis mercredi !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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