La semaine dernière, je te parlais de la réforme du bac. Parmi toutes les nouveautés que propose le Ministre de l’Éducation, il y a cette matière inédite : les humanités numériques et scientifiques.
Elle s’ajoutera au programme des élèves de seconde qui font leur rentrée au lycée en 2019.
Je n’avais jamais entendu parler de cette discipline auparavant. Grâce à Dame Verveine, une madmoiZelle qui m’a répondu sur le forum, des recherches personnelles et un entretien avec un chercheur, j’en ai appris un peu plus.
Les humanités numériques : d’abord, une définition !
Pour donner une définition simple, les humanités numériques sont un domaine de recherche au croisement de l’informatique et des arts, lettres, sciences humaines et sciences sociales.
C’est très, très, très large, j’avoue. Cette discipline est surtout enseignée dans les universités. Il existe d’ailleurs des masters dans quelques facultés, à Paris, à Rennes ou encore à Rouen.
Pour Anthony Masure, auteur de l’ouvrage Design et humanité numériques publié en octobre 2017, cet enseignement pose une question principale :
Comment les technologies numériques ont bouleversé les pratiques de recherches ?
Par exemple, les humanités numériques se demandent de quelles façons, désormais, les historien·nes vont raconter l’histoire avec les archives en ligne.
Ou encore ce que peuvent apporter les chercheurs et chercheuses en littérature, capables aujourd’hui d’analyser des centaines de textes grâce à des logiciels et des algorithmes super-performants.
Avec ce genre d’enseignement, les lycéens et les lycéennes boucheront le fossé entre les sciences exactes et les sciences humaines, qui sont souvent séparées en deux camps adverses en France.
Les humanités numériques et scientifiques, pour quoi faire ?
Selon Anthony Masure, la nouvelle matière introduite par le ministre de l’éducation permettra aux élèves
d’aller plus loin que l’option informatique abandonnée en 2011.
En gros, terminé le B2i, cette formation qui t’apprenait à ouvrir une page Word (j’exagère un poil), les humanités pourraient bien te pousser à la réflexion autour des nouvelles technologies et de leurs enjeux dans notre société.
Cependant, pour Anthony, il ne faut pas oublier le côté pratique, primordial dans le domaine de recherche.
Peut-être que les lycéens et les lycéennes apprendront à coder comme ils ont appris à lire, écrire et compter ?
Humanités numériques : une idée sur le système d’évaluation ?
Jean Michel Blanquer est resté assez évasif et n’a pas précisé comment les élèves seront évalué·es dans le cadre de la discipline. Anthony a sa petite idée :
« Je pense que le mieux serait d’instaurer des ateliers pratiques et effectuer quelques études de cas.
En Histoire-Géographie par exemple, les enseignants pourraient étudier des cartes interactives statistiques, en Littérature les élèves se pencheront sur des analyses de textes via l’informatique.
Ce serait aussi intéressant de fournir des connaissances autour de la confidentialité sur Internet et la gestion de données. »
Des projets finaux et pratiques pourront être notés pour compter dans le contrôle continu.
Humanités numériques : quelle équipe pédagogique pour enseigner ?
Mais, pour effectuer un tel programme, j’imagine mal voir une seule personne aborder tous ces thèmes à la fois pendant un cours.
« Idéalement, il faudrait un enseignement à plusieurs collègues, un prof d’histoire ou de sociologie, avec un prof d’informatique», suggère Anthony Masure.
Reste à savoir si en terme d’organisation, des classes à deux ou trois professeurs se révèleront possibles.
Attention, tout ceci ne sont que des suppositions. Le gouvernement n’a pas fait de déclaration plus précise sur cette nouvelle matière prévue pour les futurs bacheliers.
Il s’agissait d’en savoir un peu plus sur cette discipline mystérieuse qui, finalement, se situe au carrefour de nombreux autres domaines de recherche.
Qu’est-ce que tu en penses ? Cette discipline te semble-t-elle intéressante ? Donne-moi ton avis dans les commentaires !
À lire aussi : La réforme du bac : quels changements pour les lycéens ?
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Les Commentaires
Après pour ce qui est du numérique, effectivement peut-être qu'il y a quelque temps les professeurs documentalistes étaient moins formés à ça. En tout cas je parle de la formation actuelle en connaissance de cause, étant en plein dedans actuellement : on a une formation aux humanités numériques, aux problématiques liées au web, et on est capable d'utiliser un navigateur web hihi
Le problème des profs docs actuellement c'est qu'il y a aucun programme et aucune didactisation à proprement parler, alors ça nous fait doucement rigoler dans la profession quand l'Education Nationale lance des projets comme ça qui entrent dans notre domaine de compétences et qu'on pense pas à nous, alors que ça va faire 20 ans qu'on réclame qu'on nous attribue des cours