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Que deviennent les adolescents cool ?

Cette semaine, Justine se penche sur une étude américaine surprenante… et un peu dérangeante : que deviennent les ados cool ?

En sciences humaines, il existe probablement un nombre incalculable d’études et d’expériences – et c’est tant mieux. La semaine dernière, en farfouillant les news scientifiques pour dénicher une étude intéressante à vous présenter, je suis tombée sur une recherche qui m’a chiffonné et je me suis dit que ça pouvait valoir le coup de l’aborder ensemble.

Les adolescents cool perdraient leur coolitude avec l’âge

Cette recherche tourne autour d’une question : que deviennent les adolescents « cool » et les autres ? Est-ce que la « coolitude » reste lorsqu’on vieillit ? Je dois bien vous l’avouer, cette interrogation me laisse déjà circonspecte – mais passons.

Selon le chercheur Joseph Allen, une fois devenus adultes, les « cool kids » perdraient de leur « coolitude ». Pis encore : ils deviendraient des « losers », aux vies personnelles et professionnelles moins épanouies que les autres.

Pour parvenir à ce constat, l’équipe de recherche menée par Allen a rassemblé des données sur 184 adolescents, interrogés de l’âge de 13 à 23 ans. Les chercheurs-es ont également interviewé leurs parents et leurs entourages. Les questions posées portaient sur tout un tas de critères : la consommation de drogue et d’alcool, les comportements criminels, la perception de soi, les compétences sociales…

À 13 ans, Joseph Allen demande également aux jeunes de nommer 10 personnes (dans leur entourage scolaire) avec lesquelles ils souhaiteraient passer du temps un samedi soir – cette question permettrait d’affiner l’identification des adolescents populaires.

À cet âge-là, les adolescents perçus comme cool et populaires semblent avoir des comportements « pseudo-matures ». Pour Allen, cela signifie qu’ils adoptent certains comportements qu’ils pensent être plus « matures » pour booster leur popularité : ils vivent des relations amoureuses au grand jour (en bécotant leur conjoint-e dans la cour), adoptent certaines conduites déviantes ou « à risque » (ils vandalisent une voiture, boivent de l’alcool,…).

Finalement, selon l’analyse de Joseph Allen, au fil des ans, ces adolescents doivent aller de plus en plus loin pour maintenir leur popularité– le truc, c’est que plus les années passent, moins ces comportements pseudomatures sont socialement valorisés… et moins ils sont populaires.

Ainsi, ceux qui avaient gagné leur popularité à 13 ans en buvant une bière vont avoir besoin d’aller plus loin à 14 ans pour maintenir leur statut social et obtenir l’acceptation de leurs pairs.

À 23 ans, les chercheurs-es se rapprochent une nouvelle fois des sujets et observent que les anciens « cool » consomment plus d’alcool et de drogues que les autres étudiant-e-s, que leurs relations romantiques ont plus souvent échoué, qu’ils ont plus souvent des casiers judiciaires… et qu’à présent, ils auraient même des difficultés à se faire des amis.

Pour les auteur-e-s de l’étude, cette difficulté pourrait être liée au fait qu’avec cette quête de popularité et une volonté de s’entourer de gens « cool », les ex-adolescents cool n’ont pas pris l’habitude de développer des relations « profondes », « significatives »… Transposé à l’âge adulte, ce comportement devient un obstacle pour créer un cercle d’amis.

Plus ils vieillissent, moins les cool kids deviennent cool

Finalement, pour les chercheurs-es, plus les sujets vieillissent, moins les « cool kids » sont cool. Une fois adultes, les élèves qui régnaient sur leurs écoles à 13 ans auraient tendance à boire plus, à avoir plus de problèmes, à être plus souvent consommateurs de drogues, à toujours rechercher la popularité…

Le facteur qui a changé, c’est que ces comportements ne sont plus attractifs aux yeux de leurs pairs

. À l’adolescence, pour Allen, nous voyons souvent le « statut social » et la « popularité » comme le summum de la réussite, comme un facteur essentiel à l’épanouissement…  Lorsque nous grandissons, cet attrait pour la popularité diminue, et nous commençons à valoriser des traits comme l’honnêteté, l’humilité, la compassion….

Une recherche problématique

Il y a tout un tas de trucs qui me gênent dans cette étude, dans cette démarche : la première chose, c’est sans doute que le « cool » est une notion extrêmement subjective.

Si évidemment, lorsque nous sommes jeunes, nous trouvons certaines personnes plus cool que d’autres, que des adultes se penchent sur la question « qui est cool » et « que deviennent les cool » me semble beaucoup plus problématique et questionnable…

Pour Joseph Allen, cette recherche n’avait pas vocation à étudier ce qui rendait les adolescents heureux, mais plutôt ce qui leur permettrait de devenir des adultes « qui réussissent » – là encore, le positionnement de la recherche m’interroge : le bonheur n’est-il pas un facteur de réussite ? La réussite est-elle corrélée au nombre verres d’alcool que l’on boit, à l’existence d’une relation amoureuse , à un casier judiciaire ?

Est-ce la « popularité » qui explique le devenir des jeunes « cool » ? L’environnement social et culturel, les interactions interpersonnelles, les stéréotypes et autres facteurs n’auraient-ils pas un rôle à jouer dans les avenirs des jeunes ?

En fin de compte, s’il n’y avait qu’une question à poser, ce serait sans doute celle-ci : que peut-on faire pour que nos adolescents, cool ou moins cool, aient tou-te-s des chances de devenir des adultes épanoui-e-s et heureux-ses ?

Pour aller plus loin :


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

13
Avatar de abou333
10 août 2015 à 20h08
abou333
Je trouve cette étude... bizarrement construite du point de vue de la définition de «coolitude» à l'adolescence... On définit les cool kids comme des jeunes qui auront tendance à boire avant les autres et beaucoup, prendre de la drogue et adopter des comportements délinquants pour se faire remarquer, mais bien que je puisse reconnaître ce type de cool kids issus de mon adolescence, il se trouve qu'il y en avait aussi beaucoup qui ne présentaient pas du tout ce profil.

On voit souvent les premiers de classe comme des non cools, impossible d'associer la coolitude à ça, sauf que dans mon école, il y avait bien des premiers de classe qui avaient tout pour eux : non-seulement avaient-il de la facilité dans leurs études, mais aussi généralement dans les sports, ils aimaient s'impliquer dans les activités étudiantes (mais attention, les plus «cool» genre le défilé de mode, et même le théâtre), à l'aise devant les gens, «charismatiques», et ils étaient beaux. Il fallait avoir le package deal pour représenter ce genre de coolitude. Parce que par exemple moi qui était une première de classe et qui aimait le théâtre : deux crochets, 5 «x» = passe ton tour. Alors pour eux, je pense qu'ils s'en sont bien sortis, j'ai pas fait de recherches, mais je suis certaine qu'ils s'en sont pas trop mal tirés. Probablement pas tous devenus médecins ou avocats, mais pas tombés dans la délinquance et l'alcoolisme non-plus. Mais c'est certain que rendu à cette étape de nos vies, la «coolitude» devient quelque chose de plus tellement important je pense. Les gens font leur vie, peut-être, en se souciant moins de ce les gens vont penser d'eux. Bon après c'est sûr que certains resteront toujours dans le paraître et d'un point de vue extérieur, leur vie semblera toujours mieux ou «plus cool» que celle des autres, mais c'est justement aux «autres» de faire la part des choses et de comprendre qu'on n'a pas tous les mêmes ambitions et qu'on n'est pas tous rendu au même niveau. À l'école, on se suit pas mal tous, on passe par les mêmes classes, il y a un début et une fin bien définis, alors qu'après, ça part dans tous les sens et la réussite prend une tout autre apparence dépendamment des personnes.
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Voir les 13 commentaires

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