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Santé

J’ai eu un papillomavirus, j’ai été traitée, et tout va bien !

Le papillomavirus est une infection sexuellement transmissible plutôt courante, et cette lectrice en a eu un. Elle nous raconte son parcours pour mieux le dédramatiser.

Le 16 octobre 2013

Mardi 28 février, Emmanuel Macron a annoncé la généralisation des campagnes de vaccinations contre le papillomavirus dans tous les collèges de France, espérant ainsi atteindre une couverture vaccinale de 80% d’ici à 2023. Ce virus est sexuellement transmissible et peut être responsable du cancer du col de l’utérus. 

J’ai 23 ans, ma couleur préférée est le turquoise pastel et j’ai eu un papillomavirus l’année dernière. Je l’ai appris après avoir fait un frottis de routine chez ma gynécologue habituelle (j’ai d’ailleurs appris depuis que certains gynécologues, dont la mienne, ne faisaient plus de frottis avant 25 ans).

En temps normal, je reçois les résultats chez moi quand je n’ai rien, et je ne les reçois pas quand j’ai quelque chose. Ça faisait un mois et demi que je n’avais pas eu les résultats.

Au début je me suis dit que « Bon, c’est pas bien grave, on est en décembre et ça doit être les vacances pour tout le monde ». En fait, pas du tout. Deux mois après m’être fait tapoter le conduit au coton-tige mon frottis, j’ai reçu une lettre me disant qu’il y avait des cellules suspectes sur mon col de l’utérus.

Le papillomavirus, aussi appelé HPV, est un virus qui compte un grand nombre de types qu’on peut les diviser en deux grandes catégories :

  • les virus qui affectent la peau (verrues plantaires, au niveau des mains, qui sont bénignes)
  • les virus qui affectent les muqueuses, comme c’est le cas pour le col de l’utérus. Transmissibles sexuellement, ces infections restent souvent bénignes mais peuvent évoluer en lésions précancéreuses qui, lorsqu’elles ne sont pas traitées, peuvent évoluer en cancer du col de l’utérus. Ceci étant, le degré d’oncogénisation varie selon les types de cellules, et, dans la majeure partie des cas, l’organisme finit par éliminer le virus de type oncogène. Pour autant, ce n’est pas parce que la majorité des virus ne seront pas nocifs qu’il faut les prendre à la légère. Il est important de consulter régulièrement, pour vérifier.

À noter : les jeunes femmes sont les plus à même de développer une infection à papillomavirus, d’où l’importance de ne pas faire l’impasse sur les passages chez le/la gynécologue et les frottis. C’est pas toujours agréable, mais c’est vital.

Plus d’informations sur cet article : Je veux comprendre le papillomavirus.

Mes premiers examens

Je n’ai pas tendance à tout dramatiser : je suis jeune, je savais que ça ne pouvait pas être terrible. Je me suis dit qu’il y avait peu de chances pour que j’apprenne que j’étais en phase terminale.

La lettre était accompagnée d’un mot de ma gynécologue qui me prévenait que je devais faire un examen complémentaire, chez un autre gynécologue qui fait ce qu’on appelle une colposcopie.

On t’écarte l’intérieur et avec de l’alcool, le gynécologue fait réagir la zone autour du col de l’utérus. Ensuite il cartographie ce qu’il voit, les zones qui réagissent le plus et celles qui réagissent le moins. Après quoi, il prélève si nécessaire des fragments du col (on dit alors qu’il réalise une biopsie) pour ensuite les mettre entre deux lamelles afin de faire des analyses sur ces zones qui réagissent plus ou moins bien à cet alcool.

Pour finir, il envoie à un autre laboratoire qui étudie ton dossier.

Je savais pas du tout à quoi m’attendre avant d’aller faire cet examen : j’ai découvert sur place qu’on allait me faire une biopsie. Mais je vous rassure : en fait, pour ceux qui vont souvent chez le dentiste, ça ne représente pas grand chose en termes de douleur.

J’ai eu l’impression que cela se se passait beaucoup trop loin à l’intérieur de moi pour que je puisse avoir des sensations exactes. Quand le praticien a grattouillé, j’ai ressenti des choses  — et ce n’était pas une partie de plaisir  — mais je ne dirais pas que ça s’apparentait à une douleur.

C’était désagréable, c’est tout. Il m’a expliqué juste avant ce qu’il allait me faire, mais c’était assez rapide alors il ne faut pas s’en inquiéter outre-mesure !

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Comment j’ai appris que j’avais le papillomavirus

Trois semaines après à peu près, j’ai reçu un papier de ce gynécologue qui avait eu les résultats. Il avait préparé une enveloppe avec un mot pour un chirurgien parce que j’allais devoir être opérée. Les résultats étaient aussi à l’intérieur.

J’ai la chance d’avoir une amie qui est immunologue qui a pu me les expliquer, parce que concrètement quand on ne connait pas les termes, ça ne veut rien dire du tout. J’ai appris ainsi que j’avais un papillomavirus de nature oncogène  les oncogènes sont une catégorie de gènes qui favorisent le cancer. Le mien était assez puissant en oncogénisation.

Mais malgré tout, je ne me suis jamais inquiétée…

Surtout, mon conseil à ce stade de l’histoire, c’est de ne PAS aller voir ce que les gens sur Internet en disent (déjà qu’à les écouter, un nez bouché est une attaque cérébrale). Contentez-vous de faire confiance aux professionnel-le-s de la santé, aux personnes légitimes pour vous informer.

Je savais donc que je devais me faire opérer. Sachant que le papillomavirus ne s’accompagne d’aucun symptôme, c’était assez frustrant de me dire que j’allais passer sur le billard pour quelque chose que je ne sentais pas.

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Nadezhda Moryak / Pexels

Mon opération du papillomavirus

Je n’ai pas été internée du tout pour cette opération : j’ai été prise en charge dans une clinique où toutes les autres personnes venaient pour des grossesses, et j’attendais qu’on m’appelle, entourée de femmes enceintes !

C’est une opération au laser, sans anesthésie, parce que ce sont des opérations trop courtes (dans certains cas, ce traitement au laser s’accompagne d’une anesthésie locale). En tout, cela a duré une dizaine de minutes. Au préalable, j’avais vu le chirurgien une première fois pour discuter de ce qu’il allait me faire. Bon, dans mon cas, c’était un connard alors je n’ai eu aucune réponse aux questions que j’ai posées, mais j’ai quand même pu récolter quelques informations.

Donc je suis arrivée à l’hôpital, et on m’a mise dans une magnifique tenue de lumière avec le cul apparent.

Je me suis allongée sur la table, le mec a pris son laser qu’il a mis à l’intérieur de moi après avoir écarté. Et là, il faut dire ce qui est : c’est la douleur la plus terrible sur Terre qui est arrivée à ce moment-là. C’est pire qu’un tatouage, vraiment, et le problème c’est que tu n’oublies pas cette douleur. Ça m’a fait mal comme si j’avais eu cinquante règles douloureuses en même temps. Et puis encore une fois, c’est viscéral, interne : psychologiquement, c’est dur à supporter.

Il m’a lasérisé les zones et ensuite, je suis rentrée chez moi. Après coup, sur le chemin du retour, je me souviens que ça me lançait un petit peu, mais vraiment très légèrement. J’aurais pu courir, faire du sport, n’importe quoi.

Par contre, là où le bât blesse, c’est que tu ne peux pas avoir de rapport sexuels pénétratifs pendant un mois, le temps que ça cicatrice vraiment, sauf en passant par l’anus.

Moi de toute façon, j’avais eu tellement mal sur le coup que ça a suffi à m’anéantir toute libido pendant quelques temps. On aurait pu me mettre Alexander Skarsgard nu et dispo devant moi que j’aurais réussi à dire non.

La convalescence après l’opération

Par la suite, il faut attendre quatre à cinq mois pour que l’utérus se remette complètement en état. Et vraiment, me faire opérer n’a rien changé rien à ma vie ! Plus tard, j’ai dû refaire un frottis pour vérifier que le souci avait bien disparu et c’était en effet le cas. En fait, c’était juste un contretemps un peu chiant.

Donc voilà, je tiens à rassurer toutes les personnes qui vont devoir y passer : c’est juste très douloureux sur le coup. Ça a duré dix minutes, mais j’ai eu l’impression sur le moment que ça avait duré huit heures. Et une fois que c’est fini, tu vis ta vie normalement.

En l’occurrence mon papillomavirus était vraiment puissant et il a disparu du premier coup. Ça ne m’a absolument pas traumatisée. Et puis, je me suis rendu compte, après avoir été opérée, en en parlant autour de moi, que la moitié de mes potes en avait déjà eu un, interne ou externe.

Dédramatiser le papillomavirus

Dans mon cas, c’était comme un rhume bien chiant du col de l’utérus, mais c’est tout ! Pas de symptôme, et pas de douleurs outre cette opération très courte… Seule contrainte, les restrictions de sexe pendant un mois.

Autre aspect important : il faut vérifier que ses partenaires sexuels ne l’aient pas aussi ! Du coup, il est obligatoire d’utiliser des préservatifs le temps que tout le monde vérifie ne pas (ou ne plus) l’avoir. Parce que pour peu que vous l’ayez encore, vous le redonnez, votre partenaire vous le rend, et c’est un cercle qui n’en finit jamais. Il faut vraiment être sérieux vis-à-vis de ça. Parce que ça peut avoir des effets très négatifs de l’avoir plusieurs fois !

Mais il faut vraiment dédramatiser le truc : c’est vraiment, à mes yeux et à mes lèvres une des MST les moins dramatiques. Ce qui n’empêche pas de prendre ce sujet au sérieux, et de consulter régulièrement ! Mais, à mon avis, prendre quelque chose au sérieux ne veut pas forcément dire vous en inquiéter outre mesure.

À lire aussi : Les garçons aussi devront se vacciner contre le papillomavirus

Crédit photo : Pexels / Cottonbro

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Les Commentaires

72
Avatar de Nams29
9 mars 2022 à 13h03
Nams29
Hello,
Je me permets d'intervenir car je vois plusieurs commentaires disant qu'une fois qu'on a le HPV, on l'a à vie (mais qu'il ne se manifeste pas tout le temps). Je pense que ces personnes confondent avec l'herpes (HSV). Le HPV disparaît dans la plupart des cas au bout de 2 ans.
Je suis justement dans ce cas, papillomavirus détecté par un frottis début 2019 (j'étais vaccinée). J'ai fait une colposcopie (sans douleurs, comme la personne de l'article) qui n'a rien détecté de dangereux. À mon frottis début 2021 il avait disparu !
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