Publié initialement le 11 avril 2016
J’ai l’impression que le mot « méditation » est utilisé à toutes les sauces et qu’il en perd son sens premier, sens qui est pourtant tellement important, si simple et si radical.
J’ai donc décidé de vous en parler ! Il existe plusieurs types de méditation, mais je ne parlerai que de celle que je connais, qui est laïque et me paraît être la plus facile à aborder quand on n’y connaît rien.
C’est quoi la méditation ?
La méditation peut sembler n’être qu’une mode un peu exotique, parfaite pour se prendre en photo en position du lotus face au soleil couchant avec un #méditation.
Mais c’est comme le végétarisme : certain•es ne le vivent que comme une tendance alors que pour d’autres c’est l’engagement d’une vie.
Or, méditer ce n’est pas une simple posture, c’est très concret, et si on s’y met avec sincérité et rigueur, ça peut tout changer (eh ouais les gars).
Mais encore, me direz-vous (et vous aurez bien raison) ? C’est très simple : on s’assoit (sur un coussin ou sur une chaise), le dos droit, les yeux ouverts ou fermés, et on se fout la paix. Je pourrais presque arrêter l’article là, ça me paraît déjà être le meilleur argument du monde.
La méditation, c’est très simple : on s’assoit et on se fout la paix. On écoute et on accepte tout ce qui arrive dans notre tête et dans notre corps.
Je vais continuer, parce qu’en fait ce n’est pas si simple (sinon tout le monde s’y mettrait sans souci). Se foutre la paix, ça veut dire qu’on écoute et on accepte tout ce qui arrive dans notre tête et dans notre corps. On laisse s’exprimer ce qui vient, on est ouvert•e à tout, sans jugement, sans commentaire.
C’est un peu la liberté d’expression appliquée à ton corps et à ton esprit.
Et ça, on n’y est pas trop habitué•es ! C’est pour ça que c’est si difficile pour certain•es, mais c’est aussi tout l’intérêt de la méditation : découvrir une nouvelle façon d’être, hors de nos habitudes !
Genre en slip et en lévitation.
Donc si on a envie de dormir, on ne lutte pas, on pique un roupillon et peut-être que la prochaine fois on sera plus réveillé•e. Si on a mal au dos, on accueille cette sensation et il arrive qu’alors, magie (non), elle disparaisse (si malgré tout elle persiste trop intensément, peut-être faudra-t-il revoir ta position).
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Si on a un milliard de pensées qui se bousculent, on les regarde défiler comme on regarde passer le train, sans s’y accrocher. Le seul deal, c’est qu’au bout d’un moment on revienne naturellement au moment présent.
Revenir au moment présent, ça peut être porter son attention sur sa respiration, tranquillement, sans la modifier. On peut aussi être attentif•ve à ses sensations corporelles, aux points de contact avec le sol, aux sensations de chaleur à certains endroits du corps.
Certain•es peuvent aussi préférer être à l’écoute des bruits environnants. À chacun•e sa méthode pour revenir au présent ; c’est très personnel, il n’y a pas de recette universelle.
Méditer, c’est être présent•e, attentif•ve.
En bref, méditer c’est être présent•e, attentif•ve. Pas forcément calme (vu qu’on a dit qu’on acceptait tout ce qui vient, si le calme ne vient pas, on ne peut pas le forcer).
Pour moi, la méditation est donc beaucoup plus qu’une méthode de relaxation. Ne bougez pas, je vais vous expliquer pourquoi (cet article est tellement bien fichu, ça m’épate…).
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Qu’est-ce que ça apporte, la méditation ?
Quand j’ai entendu parler de « pleine conscience » (même si tout le monde n’est pas d’accord sur ce terme), je me suis rapidement rendu compte que les moments durant lesquels j’étais pleinement présente étaient très rares.
Pleinement présente, ça veut dire pas en train de penser à autre chose, de me faire des histoires dans ma tête, de me demander ce que je vais manger demain, de m’inquiéter pour tout un tas de choses et leur contraire.
Il s’agit juste d’être là où je suis, comme je suis, pleinement. Et ça me paraissait très compliqué au départ, car être pleinement présent•e 24h/24 n’est pas franchement évident — d’où l’intérêt de la méditation. Ce moment privilégié qui te permet de te poser, au sens propre comme au figuré.
La méditation m’a apporté un nouveau type d’attention, ouvert, moins intellectuel, sans jugement.
Mais alors, ça apporte quoi (parce que je n’ai toujours pas répondu à cette question) ? Difficile à dire comme ça dépend des gens, donc je vais parler de moi, c’est aussi simple (je pourrais parler de mon voisin de palier mais ce serait sans doute moins clair).
Ce qui est sûr en ce qui me concerne, c’est que depuis un an que je la pratique, la méditation m’a apporté quelque chose de nouveau. Un nouveau type d’attention, ouvert, moins intellectuel, sans jugement. Cette attention, il faut l’entraîner, comme un muscle, d’où l’intérêt d’une pratique régulière (mais j’y reviendrai).
Moi quand je muscle mon attention.
Et puis la méditation m’a permis de découvrir une partie de moi que je ne connaissais pas (plutôt sympa quand on pensait se connaître par cœur), des sensations que j’ignorais, une ouverture, un calme, une force (on part sur des mots-clefs)… parfois aussi des émotions moins agréables. Mais qui étaient là, cachées, donc autant en prendre conscience, sans s’appesantir dessus.
Justement, ça me permet aussi de réagir différemment à mes périodes de doute, d’angoisse, de déprime ; c’est-à-dire que je n’alimente plus autant ces pensées.
Je les laisse filer autant que possible et porte mon attention sur ce qui est là, réel, palpable. Et ça me permet d’avancer en étant plus présente, moment après moment.
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Je vous rassure, je passe encore une grande partie de mon temps à me demander avec quoi je vais manger mes pâtes ou ce que je vais faire de ma vie. Mais au moins, pendant la pratique de la méditation, on tend vers cet état de présence. Et ensuite on est plus attentif•ve, durant sa journée, à se dire « Tiens, là, je suis présente ou pas ? ».
Ça facilite pas mal la vie et ça lui redonne une intensité et un goût nouveau, plus vif. Et ça, c’est bon !
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Donc, la méditation est surtout un moment de profonde bienveillance : d’abord envers soi-même, pour s’accepter complètement au moment présent, tel•e que l’on est. Ensuite, cela rejaillit sur les autres. Tout est lié.
Finalement, c’est l’inverse d’un geste égoïste ou autocentré.
L’idée est de faire la paix avec soi-même pour être plus disponible pour le monde. Chouette programme, non ?
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Comment on s’y met ?
Déjà, on s’y met. Parce que je peux écrire des pages, mais c’est une expérience personnelle qu’il faut vivre.
On s’assoit. On expérimente le fait de ne rien faire pendant dix minutes (perso, je mets un minuteur sur mon portable). On regarde ce qu’il se passe.
Est-ce que ça nous énerve ? Est-ce que ça nous angoisse ? Est-ce que ça nous endort ? Sans jugement, on note et on passe au moment suivant. Plus ça ira, plus vous pourrez augmenter la durée des méditations.
Il y a plein d’applis, de CD, de bouquins avec des méditations guidées ; ça peut aider, mais ce n’est pas obligatoire. Moi j’ai fait sans méditations guidées mais j’ai pas mal bouquiné. Je vous conseille d’ailleurs de vous renseigner via des personnes plus compétentes que moi sur le sujet.
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Les trois auteurs français les plus connus (en tout cas par moi) en ce moment sont Fabrice Midal, Christophe André et Mathieu Ricard, respectivement philosophe, psychiatre et moine bouddhiste. Si la lecture n’est pas trop votre truc, vous pouvez taper leur nom dans YouTube, ils ont donné pas mal d’interviews.
Par exemple.
Il n’y a rien à réussir quand on médite, donc on ne peut pas ne pas y arriver.
Concrètement, il n’y a rien à réussir quand on médite, donc on ne peut pas ne pas y arriver. Et même si vous vous mettez à la méditation avec un but en tête (être moins déprimé•e, être un meilleur être humain, oser s’inscrire à Top Chef, que sais-je), essayez de l’oublier quand vous méditez.
Parce que si vous y pensez, vous n’allez pas être ouvert•e au moment, vous allez juste vous dire « J’espère que je vais arriver à être serein•e. Et là, je suis serein•e ? Je suis tellement pas serein•e, je suis nul•le ».
Mais faut pas que tu désespères, perds pas espoir.
Or, on a dit qu’on était bienveillant•e, donc, s’il vous plaît, ne vous faites pas de reproches durant la pratique, vraiment. Et ne vous faites pas le reproche de vous faire des reproches (quand on commence à pratiquer on se rend compte à quel point on a l’habitude d’être dur•e avec nous-même) ! Juste, passez à autre chose.
Le conseil principal que je vous donnerais, c’est de persévérer et d’être régulier•e — essayez par exemple de pratiquer dix minutes par jour, c’est très bien pour commencer.
Le conseil principal que je vous donnerais, c’est de persévérer et d’être régulier•e.
Je médite maintenant régulièrement depuis plus d’un an, et je sais que ce n’est pas facile au début et qu’on peut parfois se décourager ou avoir envie d’abandonner. Mais c’est normal, c’est une pratique, donc ça peut prendre du temps de l’apprivoiser.
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L’idée c’est d’être sympa avec soi-même mais aussi de s’y mettre avec honnêteté et sérieux, et vous verrez que ça deviendra de plus en plus facile. Vous m’en direz des nouvelles !
Vous bientôt.
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On a hâte de vous lire !
Les Commentaires
Pour l'instant, j'avance uniquement avec l'application Petit Bambou que je trouve pas mal, mais je vais essayer de creuser le sujet.