Mise à jour du 2 août 2017
Il y a plus d’un an, je vous parlais de Marion Mezadorian, une humoriste que j’aime d’amour. Depuis, la jeune femme a pas mal évolué !
Le 28 juillet dernier, elle a signé sa première chronique sur Europe 1 avec un thème dans lequel je ne pense pas être la seule à me reconnaître : les joies du Blablacar.
Félicitation à elle !
Et pour la voir sur scène, il faudra attendre la rentrée où elle jouera à Paris, à la Comédie des 3 Bornes, tous les samedis à 20h15 du 23 septembre au 30 décembre.
Marion Mezadorian, nouvelle humoriste qui monte, qui monte !
Le 21 avril 2016
Marion Mezadorian, c’est une boule d’amour et de rire. Une humoriste pétillante que l’on rêve d’avoir en amie tant elle est chaleureuse avec tout le monde, proches comme inconnu•es.
Cette fille, je l’ai rencontrée pour la première fois cet été, alors que je faisais une petite scène ouverte. En coulisses, elle était tremblotante et morte de stress. Elle m’a expliqué que ce n’était que son deuxième passage seule sur scène.
Pourtant, arrivée devant le public, elle a tout déchiré.
Marion a évolué rapidement. Depuis janvier, elle est toutes les semaines à l’affiche de son one woman show nommé Pépite. Dedans, elle y raconte son parcours, ses rencontres et sa vie de fille d’immigrés arméniens. Des anecdotes qui mettent du baume au cœur et font rire avec bienveillance sur la vie et ses surprises !
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Rencontre avec cette humoriste qui fait rire avec douceur et intelligence.
De Marseille à l’arrivée de Marion sur les planches
Originaire de Marseille, Marion débarque à Paris pour prendre des cours d’art dramatique il y a dix ans ; elle était alors âgée de dix-huit ans. Pendant quatre ans, elle allie théâtre et études de finance qu’elle a suivies en parallèle jusqu’à la validation d’un master.
« Déjà, à l’époque, j’avais envie de faire mon seule en scène… mais j’étais trop jeune, je manquais d’expérience et d’assurance pour assumer les choses que je voulais dire. »
Alors, après ses études, elle enchaîne jobs alimentaires et théâtre. Elle joue dans tout : des comédies de boulevard, des pièces pour enfants, des classiques mais aussi des courts-métrages…
Beaucoup de petites expériences sans vrais grands rôles, Marion finit par se lasser.
« Il y a deux ans, je me suis levée un matin et je me suis dit « Ça suffit de rien glander et de ne pas faire ce que je veux vraiment faire », alors j’ai commencé à écrire, non stop, pendant deux mois. Et puis je n’y ai plus touché pendant six mois, j’ai voyagé et au retour, j’ai remis en forme mon texte.
J’ai entendu parler du Paname Art Café, un comedy club à Paris. J’y suis allée et ce soir-là, Tom Villa passait. Son co-auteur Francis Magnin était là, et comme l’amie avec qui j’étais le connaissait, je lui ai proposé de lire mon texte… Et ça fait un an qu’on bosse ensemble. »
Monter une scène en une heure, seule
Après quelques mois de passages sur des scènes ouvertes, Marion fait une première devant ses ami•es le 1er décembre 2015.
« Dans la salle, la programmatrice d’un théâtre était là. J’ai été son coup de cœur et elle m’a dit que c’était parti pour début janvier ! J’avais donc un mois pour tout faire : une affiche, une promo… Jusque-là je n’avais même pas de titre pour mon spectacle ! »
Depuis, sa vie est rythmée par ce rendez-vous hebdomadaire… Et une fois le lendemain du spectacle, c’est la course pour réussir à remplir sa salle de nouveau la semaine qui suit.
Alors elle est devenue une pro du collage d’affiche mais aussi et surtout des réseaux sociaux.
« C’est bien, ça m’oblige à garder un lien fort avec mon public… Mais finalement, seulement 20% de ma semaine consiste à faire de l’artistique, le reste c’est de la production et de la préparation. »
https://www.youtube.com/watch?v=fOgFYKEQmMg
Une nouvelle vie… pas encore très bien financée
Même si l’humoriste réussit à remplir toutes les semaines une salle de théâtre, son salaire n’est pas assuré par son spectacle.
« Même en faisant salle comble je touche 50€ net par spectacle. Je n’en vis pas mais j’en suis fière car avec mes recettes, j’ai pu payer le graphiste, le photographe et mon metteur en scène… C’est un peu ma petite entreprise ! »
Pour compléter son salaire, elle évoque des débrouilles d’artistes entre petits travaux et rôles dans des pièces.
« J’ai fait un pacte avec moi-même : l’argent ne sera jamais un problème. À partir du moment où je me suis dit ça, j’étais en accord avec mes rêves.
Dans le futur, j’espère continuer avec ce spectacle qui évoluera au fil du temps avec le même metteur en scène… J’aimerais jouer dans une plus grande salle, trois fois par semaine, et puis aussi tourner dans le cinéma. »
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Ses conseils aux madmoiZelles qui veulent se lancer
Quand je lui ai demandé sa méthode pour monter un show, Marion a ri en m’expliquant qu’il n’y en a pas, alors qu’elle a inventé sa propre méthode en commençant par écrire un texte.
« Un copain m’avait mise en garde car quand tu fais de l’humour, on ne sait jamais si ce que tu dis est vrai ou faux. Dans mon cas, je ne veux faire de mal à personne, et si ça risque d’être le cas, je m’abstiens.
Il faut avoir un produit qui séduit pour trouver des gens qui vont te soutenir. C’est important d’avoir un texte qui te corresponde et que tu arrives à défendre. Après, tu seras seul•e sur scène et c’est difficile d’être convaincant•e si ce que tu dis ne te correspond pas.
Et puis c’est ta volonté et ton énergie personnelle qui vont faire la différence au fil des rencontres. »
Aux gens qui lui font la remarque qu’elle a de la chance et que son parcours dans l’humour a été très rapide, avec à peine quelques mois entre sa première scène et son heure de place, elle a une réponse.
« J’ai derrière moi dix ans de comédie et deux ans d’écriture.
Il n’y a pas de chance, il y a du travail, c’est tout. Si j’ai un seul conseil, c’est de se mettre au travail et de faire ce que l’on aime car c’est là où on va être le/la plus convaincant•e et où on va s’amuser.
Après, j’ai toujours beaucoup de trac, même devant cinq personnes. C’est à chaque fois une nouvelle épreuve, je me demande toujours si ça va plaire ou pas… Mais c’est ça qui est bien, ça serait triste si on savait que c’était acquis. »
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