Il y a la mer dessous et des montagnes au loin. Les côtes libanaises s’éloignent. Le pilote a annoncé qu’après avoir survolé Chypre, nous longerions les côtes turques, passerions par la Grèce. Myconos je crois, puis la Serbie, l’Italie au nord de Venise, la Suisse. Et la France.
Paris et son métro, Paris et les ami·es, Paris et la rédaction. Paris et ma campagne natale pleine de choses et de personnes que je n’ai pas vues depuis 6 semaines.
Elles sont passées en un éclair : dire que ce projet, aller voir les jeunes femmes du monde entier pour qu’elles me racontent leurs histoires, je le mûris depuis des mois…
Et voilà qu’en un mois et demi, j’ai déjà parcouru deux pays !
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Le Liban, enivrant d’odeurs et de goûts
Au Liban, Mona qui m’hébergeait m’a entraînée à Batroun et son restaurant Chez Maguy, à Zahlé dans la plaine de la Bekaa d’où l’on apercevait les frontières avec la Syrie et le plateau du Golan.
J’ai découvert Jbeil, ou Byblos « cité antique », puis Tripoli. Cette dernière, la 2ème ville du Liban, laisse un souvenir marquant. Ses souks sont saisissants : or, savons, poissons, épices. Les rues ne désemplissent pas des odeurs de kaake, de knefe.
Tripoli, on la renifle et on la déguste autant qu’on la visite.
Entre deux explorations urbaines, je parvenais à caler mes rendez-vous. Je parcourais Beyrouth en long, en large et en travers à la rencontre des représentant·es d’ONG, des femmes qui me contaient leurs histoires.
Ici une animatrice radio débordante d’énergie et de confiance, là deux sœurs syriennes s’escrimant à faire vivre l’éducation pour les réfugiés du camps de Shatila, là-bas une cinéaste en devenir privée de sa nationalité libanaise.
Le Liban, terre de paradoxes
J’ai eu beau essayer de comprendre le système politique du pays, je suis toujours perplexe devant sa complexité.
« Si tu as compris le Liban, c’est qu’on te l’a mal expliqué », m’a-t-on répété plusieurs fois, paraphrasant l’historien Henry Laurens. Je prends, ça fait déculpabiliser.
Mais me voilà, tant bien que mal, en train d’essayer de raconter ce pays et ses contradictions.
L’impératif de virginité et les « hyménoplasties DIY ». L’interdiction de l’IVG, mais la pharmacienne qui te glisse avec un sourire le nom du médecin qui saura t’aider. Pour ne citer que deux exemples liés aux droits sexuels et reproductifs.
Le Liban a provoqué en moi des sentiments contraires, je suis tiraillée entre la satisfaction d’avoir rencontré tant de personnes aux parcours intéressants et la frustration de ne pas avoir disposé de plus de temps.
La vie des madmoiZelles au Liban
J’espère pouvoir donner un aperçu correct de ces femmes, pas toutes libanaises, loin de là, mais qui vivent sur ce territoire au jour le jour et qui en subissent les travers autant qu’elles en saisissent les opportunités.
C’est en tête de cet article que vous retrouverez le sommaire de tous les articles que j’ai écrits là-bas et j’espère qu’ils sauront vous donner un aperçu de la société libanaise.
PS : pour info, je m’envole ce mardi 8 mai en Irlande du Nord, prochaine étape de ce voyage. Mes aventures sont à suivre sur les comptes Instagram @madmoizelledotcom et @meunieresther, avant de les retrouver ici bientôt !
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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