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Actualités France

Leonarda et blocage des lycées : laissez-nous être citoyens !

Leonarda et Khatchik, deux jeunes d’origine kosovare et arménienne, ont été expulsés de France où ils étaient scolarisés. Les lycéen-ne-s battent le pavé et bloquent les établissements scolaires — et non, ce n’est pas une indignation de pacotille. Voici le témoignage d’une madmoiZelle lycéenne.

Mise à jour du 7 novembre 2013 :

La mobilisation lycéenne a repris en début de semaine. Aujourd’hui, un rassemblement était organisé à 12 heures place de la République.

manif lycéens rassemblement république

Le cortège s’est ensuite dirigé vers la place de la Nation par le boulevard Voltaire.

manif lycéens voltaire 2013-11-07

Le syndicat lycéen FIDL annonçait ce matin la mobilisation de 25 établissements parisiens, ainsi que « plus de 150 [lycées] sur le territoire. » Les revendications portent principalement sur l’arrêt des expulsions pour les jeunes scolarisés. Les lycéens entendent défendre un droit à l’éducation pour tous les jeunes, y compris pour les immigrés en situation irrégulière sur le territoire français.

Article initialement publié le 18 octobre 2013 :

Je suis dégoûtée. Je sais que c’est naïf de penser que la France est un pays tolérant mais là je perds de plus en plus foi en l’ouverture d’esprit des Français-es. J’écris ceci en réponse à certains commentaires qui m’ont choquée sur le forum de madmoiZelle, sur les réseaux sociaux et dans la rue hier après-midi.

Pour replacer le contexte, hier et aujourd’hui ont lieu des manifestations contre la politique de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, et plus précisément l’expulsion de Leonarda et de Khatchik vers leurs pays d’origine — respectivement le Kosovo et l’Arménie.

Leonarda a été expulsée alors qu’elle participait à une sortie scolaire et Khatchik a été expulsé et incarcéré en Arménie pour ne pas avoir effectué son service militaire dans son pays d’origine ; il s’y retrouve seul, sa famille étant restée en France. Ces deux élèves vivaient en France depuis plusieurs années et poursuivaient des études dans des établissements français.

Nous ne manifestons pas pour le plaisir de sécher les cours

Cette journée a débuté par les blocages de beaucoup de lycées parisiens du quart Nord-Est et d’autres zones de France. Comme à chaque fois que les lycéen-ne-s s’expriment, ils et elles sont tout de suite remis à leur place à coup d’arguments de moins en moins crédibles.

De nombreuses personnes dénoncent la « flemmardise » des lycéen-ne-s, le fait qu’ils ne veulent en aucun cas lutter pour une cause mais utiliser ce prétexte pour ne pas aller en cours. Évidemment, en tant que lycéenne, ces jugements sont insupportables ! Oui, il y a des élèves qui ne cherchent pas à comprendre le pourquoi du comment, mais ils représentent une minorité.

Nous sommes les citoyen-ne-s de demain !

La manifestation d’aujourd’hui démontrera aux plus sceptiques que nous pouvons nous organiser et gérer un mouvement

avec moins de débordements que d’autres rassemblements. De plus, les « blocus » ne sont pas anarchistes comme j’ai pu l’entendre : il existe une cohésion entre élèves et ceux qui voulaient vraiment rentrer en cours, comme les BTS préparant leur concours, en avaient la possibilité bien que la plupart soutiennent le mouvement.

On nous dit que nous n’avons aucune idée des enjeux politiques, que nous mettons notre grain de sel dans un monde que nous ne connaissons pas, lorsque cela nous rapporte quelque chose. Sauf que nous sommes la prochaine génération qui votera, lors de la prochaine présidentielle nos voix seront présentes dans les urnes, et ça on l’oublie souvent.

On n’a cessé de nous bassiner avec l’éducation civique depuis le collège, les droits et les devoirs que nous sommes censés posséder en tant que citoyen-ne-s, et voilà, on les assume, alors laissez-nous ce droit ! Merde alors.

Des manifs de « bobos », vraiment ?

J’ai aussi eu des échos disant que nos revendications paraissaient superficielles, car les lycées qui ont manifesté seraient seulement des lycées « bobo ».

Tout d’abord, étaient présents aujourd’hui une quinzaine de lycées qui représentaient les lycées généraux et technologiques du quart Nord-Est de Paris. Ce n’était donc pas une élite qui manifestait mais bien une jeunesse qui venait de tous les milieux sociaux.

Évidemment, dans un mouvement tel que celui-ci il serait hypocrite de dire que nous revendiquions tous la même chose dans le même état d’esprit. Certains amalgames ont été faits entre la façon qu’a Valls de manier sa politique et celle de Papon, mais dans tous les cas des questions se posent sur la légitimité des lois et leur application.

Il faut pouvoir remettre les lois en question

J’ai du mal, personnellement, à comprendre les gens qui disent « Valls fait son boulot, c’est la loi, elle est unique pour tout le monde ». Je ne veux pas faire d’amalgame, mais il est si facile de reproduire les erreurs faites dans le passé au nom de la loi que je ne peux qu’être en désaccord avec leur raisonnement.

Oui, c’est légal que la police aille chercher une collégienne devant tous ses camarades et la renvoie au Kosovo. Mais non ce n’est pas humain, c’est immoral, humiliant et ce n’est pas digne d’un pays comme la France.

D’autres nous interpellent sur le fait que de nombreux jeunes sont reconduits aux frontières et nous n’en faisons pas une affaire à chaque fois. Eh bien oui, c’est vrai, mais au moins, là, on s’indigne et on continuera à s’indigner tant que d’autres ne le feront pas.

Les lycéen-ne-s n’ont aucun poids ? Alors venez nous aider !

Certain-e-s nous trouvent trop peu cohérents, pas assez uni-e-s dans notre mouvement et trop révolté-e-s, mais la jeunesse c’est « un état d’esprit, un effet de la volonté et une victoire du courage sur la timidité et le goût du réconfort » — pour reprendre les mots de Bacon.

On attend de passer le relais aux autres : une action ne peut se faire que si elle est commune à toute une population. On a commencé le boulot, maintenant venez nous aider, nous soutenir pour faire avancer le débat !

On veut tirer la sonnette d’alarme pour que les Français-es se réveillent, utilisent leurs droits d’être en désaccord avec le pouvoir et de se manifester. Il faut dire stop à la banalisation de ces actes immoraux et humiliants : la France est une terre de liberté et doit le rester.


Les Commentaires

88
Avatar de Rhapsody
10 novembre 2013 à 16h11
Rhapsody
@nepthys Pas besoin d'un bac+7 pour savoir que le mot Kosovarde n'existe pas, c'est comme si j'me mettais à appeler les habitants de la France les Françardais...
C'est vrai, pas besoin d'un bac +7. Avoir la science infuse - comme toi, j'imagine bien - suffit amplement.
0
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Pour la sortie de la démo, il serait préférable de la sortir publiquement le 1er octobre en soirée (vers 18h–20h). Cela vous donne le temps de vérifier le build dans la journée et garantit que Steam la prendra bien en compte pour l’avant-première presse du 2 octobre.

J'ai déjà commencé à contacter quelques journalistes sans trop de succès. Je prévois d'envoyer une nouvelle salve avec le communiqué de presse le 1er octobre également afin que  les journalistes aient l’info + le presskit au moment où la démo devient disponible.

Pour les influenceurs, ils n’ont pas accès à la Press Preview officielle, donc je prévois de leur transmettre le lien démo dès le 1er octobre. Cela leur donnera le temps de produire du contenu en avance et de programmer des diffusions juste avant ou pendant le Next Fest.

Enfin, d'après ce que j'ai compris de la documentation officielle Steamworks, il est possible d’envoyer une notification (email + appli mobile) aux joueurs ayant wishlisté le jeu. Le déclenchement est manuel et disponible une seule fois dans les 14 jours suivant la première mise en ligne de la démo.

Si la démo est publiée le 1er octobre, vous devriez avoir jusqu’au 15 octobre environ pour utiliser cette notification. On pourrait donc la programmer stratégiquement au 13 octobre, mais il faudra bien vérifier que le bouton soit disponible dans Steamworks à ce moment-là.
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