Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec UGC. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Je suis allée voir Joséphine s’arrondit sans bien savoir à quoi m’attendre, même si j’avais adoré le personnage de Pénélope Bagieu. Et si le casting et le personnage me faisaient de l’oeil, le genre du film et le thème de la maternité m’effrayaient un peu : celui-ci n’est pas toujours très bien traité dans les comédies (coucou Katherine Heigl).
Mais là, que nenni ! J’ai été très agréablement surprise.
À lire aussi : « Joséphine s’arrondit » croise le Latte Chaud pour se préparer à l’accouchement !
Joséphine s’arrondit, c’est donc l’histoire de Joséphine qui vit avec Gilles en toute quiétude. Mais sa maladresse lui vaut un accident de contraception… et les questionnements qui vont avec.
En parallèle, il y a sa soeur qui squatte chez elle et déprime après l’annulation de son mariage, et ses ami•e•s, à commencer par Sophie, fière combattante pour la liberté sexuelle et l’indépendance que son célibat lui garantit — du moins jusqu’à ce qu’une rencontre remette en question sa vision du couple…
À lire aussi : Josée l’Obsédée, à la recherche du plan cul parfait
Joséphine s’arrondit, c’est donc un film qui traite de sujets larges : une grande majorité de personnes en vient à se poser un jour la question de la maternité, tout comme celle du couple, avec ce que implique de responsabilités au quotidien. Et c’est fait avec beaucoup d’humour, qui n’empêche pas d’aborder de vraies problématiques !
La maternité, crûment et sans détour
Quand Joséphine se rend compte qu’elle est enceinte, la question de l’avortement est (rapidement) évoquée, chose assez rare pour être soulignée. De la même manière, ce que la grossesse et la maternité impliquent est exposé sans ambages. Ça parle épisiotomie, pets, hémorroïdes, rétention d’eau… Loin de l’image romancée de la maternité qu’on nous sert souvent, bien loin !
À lire aussi : L’avortement vu par le cinéma et les séries télé
Joséphine en vient à se sentir dépossédée de son propre corps, Joséphine a peur et est pleine de doutes (sans mauvais jeu de mots) ; la grossesse bouleverse sa vie et Joséphine ne sait pas si elle est prête… ni si elle a bien envie d’être parent. C’est vraiment zéro grasse mat’ les premières années de ton enfant ?
Les conséquences pour le couple aussi sont là, et le fait que la femme se retrouve inévitablement plus « impliquée » que l’homme, ne serait-ce « que » physiquement, est souligné. Quand, la journée, Gilles travaille, elle doit se reposer et se charger des inscriptions à la crèche et autres galères — une situation qui n’est pas non plus évidente pour lui, qui cherche un peu sa place et a du mal à s’imposer. Sans chichis, on va droit au but comme dirait l’autre.
À lire aussi : Les hommes peuvent tester les douleurs de l’accouchement (et ça pique fort)
Une comédie réussie
Joséphine s’arrondit est une comédie à l’humour cru pas si courant dans le paysage cinématographique français. Ça parle sexe et désagréments physiques en tous genres, et c’est vraiment drôle. Il y a notamment une scène géniale où Joséphine, pressée par sa libido et un poil agressive dans sa démonstration, mime une pénétration avec ce qu’elle trouve dans son frigo.
On se retrouve également plongé•e dans des scènes de délire complètement fous où elle s’imagine par exemple littéralement submergée de petits pots, voit son potentiel enfant lui vomir violemment dessus… Cela s’enchaîne ainsi jusqu’au climax qui n’a rien à envier aux meilleures comédies de boulevard.
D’aucun•e•s trouveront peut-être les ficelles du scénario un peu grosses, mais je me fie à ma voisine de fauteuil rouge, morte de rire du début à la fin, pour vous assurer que Joséphine s’arrondit peut illuminer bien des journées.
Il faut dire que chaque personnage a son identité et ses propres ressorts comiques. La meilleure amie de Joséphine (jouée par la formidable Sarah Suco, nommée au César du Meilleur Espoir 2016 pour Discount), a son histoire en parallèle avec ses névroses, et on retrouve notamment Bérengère Krief dont les quelques apparitions sont savoureuses. Josiane Balasko, qui joue la mère de Joséphine, ne dément pas son talent, et Victoria Abril, qui joue celle de Gilles, est extrêmement drôle dans son rôle de daronne hippie libertaire !
Tous les personnages, même secondaires, sont réussis et bien joués, dans un univers coloré à la mise en scène rythmée et la bande originale efficace. Cette première réalisation de Marilou Berry est donc soignée, et donne une comédie résolument optimiste et légère qui traite son sujet avec honnêteté, bien droit dans les yeux !
À lire aussi : Street Style avec Joséphine (Marilou Berry)
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires