Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire
Ce 9 novembre, c’est la Journée Nationale de lutte contre le harcèlement scolaire. L’occasion de remettre en avant nos ressources sur le sujet et de sensibiliser à cette problématique qui touche beaucoup enfants.
Retrouve tous nos contenus sur le sujet dans notre dossier !
On ne naît pas forcément avec toute la confiance en soi et l’assurance nécessaire pour savoir faire sa place en toutes circonstances.
Et parfois, un rien, une brimade ou une insulte suffit à tout faire s’effondrer.
Alors quand jour après jour des gens te descendent, qu’ils te répètent que tout est de ta faute, que tu l’as bien cherché avec ta « tête d’ampoule » ou ton « gros cul », ça ne fait pas que souffrir sur le coup. Ça laisse aussi des marques invisibles.
Je le sais, j’ai moi-même été victime de harcèlement. Mon comportement est resté marqué pendant des années. Mon moral, altéré.
Entre temps, j’avais appris à m’entourer de personnes bienveillantes, mais c’était comme une plaie qui ne voulait pas se refermer.
Et un jour, j’ai pris la décision de tout faire pour arrêter de laisser ce passé définir mon présent et mon futur. Ce n’était pas chose facile, mais voici comment je m’y suis pris.
Se remettre du harcèlement… En arrêtant de ressasser ce lourd passé
Des années après cette période de harcèlement, dès que je me faisais embêter, dès que je sentais une situation partir en vrille, je me disais que ça m’arrivait parce que j’avais un jour été victime. Je pensais que ça pouvait se lire en moi.
Il me semblait vain de me défendre comme de toute façon, j’avais déjà été grillée. Je jetais d’une manière générale la faute de tous mes malheurs sur le dos de petits cons croisés des années plus tôt. Moi, drama queen ? Peut-être. Mais j’étais avant tout sincèrement malheureuse.
Et puis, j’ai un jour réalisé que si je voulais aller de l’avant, je devais arrêter de ressasser ces histoires en boucle.
J’ai décidé à la place de faire évoluer mon comportement, et de me dire que je pouvais croire à une évolution.
Après tout, il arrive des merdes à tout le monde dans la vie.
Se remettre du harcèlement… En faisant une liste des cicatrices à soigner
Même si je ne voulais plus placer cette période au centre de ma vie, force est de constater qu’il y avait des cicatrices à soigner. Alors j’ai commencé par lister les points sur lesquels je devais travailler. On pouvait par exemple retrouver :
- Mon assurance et ma confiance en moi.
- Ma répartie.
- Ma capacité à croire au fait que je peux être heureuse, drôle, aimée pour ce que je suis.
Si, aujourd’hui, je suis à la tête de la rubrique Feel Good de madmoiZelle, il faut savoir qu’à 16 ans, ma tante me surnommait « Miss Négative ».
Moi, adolescente
Autant dire que ce n’était pas gagné !
Se remettre du harcèlement… En suivant une thérapie adaptée
Ok, à ce stade-là j’avais la liste des choses à changer en tête et une grosse envie d’évoluer.
J’ai alors pensé à demander l’aide d’un•e professionnel•le. Mais je ne voulais pas n’importe qui, ou n’importe quel suivi. Je ne souhaitais pas me retrouver à parler face à quelqu’un qui m’écouterait sans jamais vraiment répondre. Je ne voulais pas de médicaments non plus.
Alors j’ai fait des recherches et je suis tombée sur la Thérapie Cognitivo Comportementale. En gros, le principe est de, grâce à tout un tas d’exercices, remplacer des idées négatives et des comportements inadaptés par des pensées et des réactions plus appropriées.
Et c’est ainsi que j’ai appris à gérer mon flux de pensée, mais aussi à me calmer dans un moment de grand stress. C’était vraiment très intéressant et ça m’a fait beaucoup de bien… Mais cela n’a pas suffi.
À lire aussi : REPLAY — « Pourquoi j’ai été voir un psy ? », racontent Mymy, Maxime Musqua & Clara Kane
Se remettre du harcèlement… En lisant plein de textes inspirants
Là, nous en sommes au moment où j’ai commencé à aller bien. Mais ça ne me suffisait pas, je voulais devenir entièrement épanouie.
Alors j’ai commencé à me renseigner plus sérieusement sur le développement personnel, mais aussi à écouter de nombreuses interviews de personnes inspirantes. J’écoutais des podcasts, j’ai regardé un nombre incalculable de TED Talk.
J’avais passé tant de temps à ne penser qu’en négatif, à ne voir que du mal partout. J’avais besoin de voir des exemples de gens pensant drastiquement différemment pour moi-même changer mon état d’esprit.
Se remettre du harcèlement… En me lançant des défis
Le problème c’est que se nourrir d’informations ne suffit pas. Il faut aussi tenter de nouvelles choses pour voir sa vie évoluer. La psy qui m’avait fait la thérapie m’avait donné des exercices (comme le fait de me demander 4 fois par jours si ça va), et je pratiquais à l’occasion ceux prodigués dans les livres (comme le fait de sourire plus).
Mais j’aspirais à des défis plus grands. Il fallait que je sorte vraiment de ma zone de confort.
Alors j’ai décidé de me lancer dans ce que je nommerais des « petites folies ». Par exemple, j’ai récemment enfin osé porter un body argenté un peu trop décolleté à mon goût acheté 3 semaines plus tôt. Ça peut sembler bête mais je suis rentrée chez moi le soir même très fière de moi !
Mais j’ai aussi relevé des défis bien plus grands, comme quand j’ai tenté de faire du stand-up. Essayer de faire rire des gens sur scène est l’une des choses les plus effrayantes qu’il m’ait été donné de faire, mais aussi l’une des plus exaltantes.
Et le dernier grand challenge que je me suis lancé a été de prendre en charge la rubrique Sexe du site, et surtout de l’assumer au grand jour (au lieu de prendre un pseudo). Après tout, j’aime ça, pourquoi m’en serais-je cachée ?
Se remettre du harcèlement… En changeant énormément de détails
J’ai longtemps cru que l’adage Fake It Till You Make It (fais semblant de savoir le faire jusqu’à ce que tu sois capable de le faire) était suffisant pour rentrer dans la peau d’une personne pleine d’assurance.
Force est de constater avec les années qu’il s’agit plutôt d’un travail très global et sur le long terme. Ce n’est pas seulement mon état d’esprit qu’il m’a fallu changer, mais aussi un nombre incalculable de petits détails qui me replongeaient dans le passé.
J’ai appris à modifier des choses comme ma posture, la manière de poser ma voix, de me mouvoir. J’ai appris à repérer mes signes de stress, ou encore les sujets que je n’osais pas aborder au sein d’une conversation par peur du conflit.
J’ai aussi appris à plus assumer mes émotions, partager mon bonheur mais aussi oser me confier quand ça ne va pas.
J’en ai fini avec mon passé de harcelée, mais ça n’a pas été simple
Mais si je n’ai qu’une seule chose à retenir de ce parcours, c’est qu’il a fallu que je me sorte les doigts un nombre de fois incroyable. J’ai pleuré de rage face à ces difficultés des dizaines de fois. J’ai abandonné, parfois. Et puis je me suis fait violence pour atteindre cette confiance en moi que des harceleurs m’avaient volée.
Aujourd’hui, ça va. J’ai appris à m’assumer, à juste être celle que je suis sans mentir aux autres ou à moi-même. J’ai aussi réussi à arrêter de m’excuser sans cesse d’être là, de prendre de la place.
Alors ça n’a pas été facile, mais bon, que voulez-vous, quand je vois où j’en suis, je n’ai aucun regret !
À lire aussi : « L’amour propre », meilleure protection pour l’estime de soi : le joli court-métrage d’Aude GG
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires