— Publié le 10 septembre 2013
Le couple est parfois un peu pourri par le cinéma : on aurait vite fait de croire que tout se passe bien pour tout le monde et que, si ce n’est pas le cas dans la vraie vie, c’est qu’on a un problème. Certaines oeuvres mettent la barre tellement haute niveau niaiserie qu’on finit parfois par croire, quand on n’est pas très couple, qu’on a un problème.
Fort heureusement, quelques films viennent nous parler de ce sujet fascinant sans nous prendre pour des nouilles assoiffées de tendresse et de balades main dans la main chez IKEA. En voici quelques uns.
Celeste and Jesse Forever, de Lee Toland Krieger (2012)
Je commence par celui-ci, parce que je l’ai regardé quatre fois en un week-end et que j’ai eu un coup de foudre dingue pour ce film. Celeste and Jesse Forever raconte l’histoire d’un couple marié depuis plusieurs années qui s’est séparé quelques mois avant le début de l’intrigue.
La décision a été prise par Celeste (jouée par la fantastique Rashida Jones, qui a également co-écrit le film avec Will McCormack). Jesse (Andy Samberg), lui, l’accepte vaguement, même s’il est persuadé qu’elle finira par revenir vers lui — surtout qu’elle n’aura pas trop de trajet pour aller le chercher, vu qu’elle l’héberge.
Ils sont amis, les meilleurs du monde, et ne veulent pas perdre cette complicité qui a toujours fait partie d’eux. Ce qui n’est pas toujours hyper simple quand on a vécu plusieurs années en couple avec le pote en question et qu’il est le plus gros repère qu’on a. Genre le roi des phares dans la nuit quoi.
Celeste and Jesse Forever est vraiment bon, aussi drôle que déprimant, et il aide à remettre pas mal de trucs en question et à regarder vers l’avenir non sans avoir soupiré un bon coup. Et puis, il faut bien l’avouer : le « couple » formé par Andy Samberg et Rachida Jones fonctionne à la perfection. L’alchimie est totale : elle est son assiette de coquillettes et lui, son gruyère râpé.
Et puis en plus, j’y ai trouvé un gif qui résume parfaitement ma vie.
Les Noces Rebelles, de Sam Mendes (2008)
Je déconnais pas quand je disais qu’on allait pas forcément sortir de cette sélection en chantant les Beach Boys. Si tu n’as pas encore vu Les Noces Rebelles, ne t’attends pas à bouger des fesses sur La Lambada après coup. C’est pas trop l’idée.
…Même si cette illustration tend à faire croire le contraire.
Leonardo DiCaprio et Kate Winslet y jouent April et Franck, un couple heureux, amoureux, et un peu condescendants à l’envers de leurs voisins et amis qu’ils jugent pantouflards et donc, nuls. Eux, ils ont plein de rêves, ils sont persuadés d’être de grands aventuriers qui vivent au jour le jour et d’avoir une existence pleine de surprises devant eux. Et puis un jour, ces certitudes sont largement bousculées…
Certains ont imaginé que le couple formé par les deux acteurs pouvait très bien s’apparenter à ce qui aurait attendu Rose et Jack si ce dernier n’était pas mort pendant le naufrage du Titanic. Et c’est pas complètement stupide.
La Guerre des Rose, de Danny DeVito (1989)
Changement de style total avec ce vieux film qui met en scène Michael Douglas et Kathleen Turner en couple bourgeois bien sous tous rapports. Ils ont toujours eu une vie de couple heureuse et épanouie, et tombaient d’accord sur tout.
Et puis un jour, leur mariage a commencé à ne plus trop sentir la rose et tout est parti en sucette*. Ils ont commencé par se focaliser sur des petits détails un peu lourds chez l’autre et ont fini par se déclarer la guerre — la guerre des Rose, puisque tel est leur nom de famille.
C’est un film plein d’humour noir, qui a très, très mal vieilli, ce qui le rend encore plus drôle. Non mais sérieusement, ça fait tellement vintage nul qu’on dirait des gants en fourrure qui sentent la poussière. Une caricature totale du désamour, en somme.
*Cette expression n’avait pas été utilisée depuis 1995. Je peux faire de la prison pour l’avoir ressortie de derrière les fagots**.
**Cette expression n’avait pas été utilisée depuis 1982. Je peux faire de la prison pour l’avoir ressortie.
Laurence Anyways, de Xavier Dolan (2012)
Laurence apparaît au début du film comme un homme hétérosexuel qui annonce à sa copine, Fred, que son corps n’est pas en accord avec son identité. Laurence se sent femme, elle est une femme et a envie de vivre sa vie en tant que telle.
Laurence Anyways se déroule sur dix ans, du déclic du personnage principal jusqu’à la finalité de sa transidentité et son acceptation totale en passant par l’opération. Mais en parallèle, c’est son histoire d’amour avec Fred qu’on nous raconte — et elle est aussi compliquée que belle, faite de rupture, de retrouvailles, de non-dits.
Ça tord le bide et ça rend heureux, et puis ça retord le bide et ça fait chouiner un peu. Et dans le rôle-titre, j’aurais eu du mal à voir quelqu’un d’autre que Melvil Poupaud, qui est excellent (le personnage devait à la base être confié à Louis Garrel et j’ai personnellement plus de mal avec l’idée).
Cinq ans de réflexion, de Nicholas Stoller (2012)
(NB : certaines d’entre vous le trouveront probablement niais. Mais j’ai été tellement interpellée par l’élément perturbateur du film que j’y ai vu du cynisme.)
Tom est un chef cuisinier plutôt bien parti pour cartonner et Violet est étudiante en psychologie. Ils se rencontrent à une soirée du Nouvel An à San Francisco, où ils vivent tous les deux, et c’est direct les carillons dans leur tête. C’est tout naturellement (en ce qui les concerne) que, quelques mois après leur premier échange de salive, ils se fiancent avec l’espoir de se marier vite.
Jason Segel et Emily Blunt, dans le même film, en couple, avec des bonnets. Beaucoup trop de bonheur d’un coup.
Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu et Violet se voit proposer un poste de chercheuse dans le Michigan. D’un commun accord, ils repoussent le mariage et Tom démissionne alors qu’on lui proposait une promotion, pour pouvoir suivre sa zouz. À partir de là, et pendant cinq ans, leur relation va être largement malmenée.
Ce qui est drôle (enfin, façon de parler), c’est que le titre du film insiste sur les fiançailles longues de cinq ans alors que ce qui m’a le plus marquée — voire carrément angoissée — c’est bien le sacrifice de Tom de mettre sa carrière en danger pour ne pas être séparé de sa petite amie. Ça m’échappe, mais c’est bien que dans le monde, certains se sentent capables de le faire.
Maintenant, à toi : quels sont les films sur le couple que tu as trouvé plus ou moins dépourvus de niaiserie ?
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Les Commentaires
Une remarque sur l'article, ceci ne va pas du tout !
**Cette expression n’avait pas été utilisée depuis 1982. Je peux faire de la prison pour l’avoir ressortie.
Ceci aurait été bien mieux :
**Cette expression n’avait pas été utilisée depuis 1982. Je peux faire de la prison pour l’avoir ressortie de derrière les fagots**.
Sinon, rien à dire sur les films... Je ne les connais pas (pour l'instant). Par contre, je plussoie Noodle912 pour The Vow et About Time (avec Bill Nighy !!)