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Des filles en école d’ingé – Épisode 2 : la rentrée

Découvrez le quotidien de 10 étudiantes en école d’ingénieur-e-s avec cette série, en partenariat avec l’ESME Sudria, l’EPITA et l’IPSA !

Avant de nous attaquer à tout ce qui fait le quotidien des étudiantes en école d’ingénieurs, commençons par le commencement : la rentrée. Quand nous étions petites, c’était toujours un grand rituel : on choisissait nos vêtements avec minutie et on allait acheter des chocolats pour l’institut-eur-rice (quoiqu’il y ait des chances pour que vous soyez peu nombreuses à avoir été aussi lèche-boots que je le fus).

Qu’en est-il de quelques-unes des jeunes femmes que nous allons suivre tout au long de l’année ? Sont-elles accueillies avec une fanfare et des lancers de fleurs ? Sont-elles abandonnées à leur sort comme un chiot accroché à un piquet sur la route des vacances ? L’auteure de ces articles saura-t-elle un jour faire dans le juste milieu ? C’est ce que nous allons voir.

L’arrivée en première année : un saut dans le vide sans parachute ?

Elles sont jeunes, elles sont fraîches comme la rosée du matin (ou comme un Mister Freeze tout juste sorti du congélo, selon vos préférences en matière de poésie) et elles débarquent du lycée pour intégrer une école d’ingénieur.

La rentrée en 1ère année de prépa à l’IPSA de Melissa a eu lieu en septembre dernier. Pendant une semaine avant la prise des cours, elle a suivi un stage intensif d’anglais avec les autres étudiant-e-s tout juste arrivé-e-s. Tout se faisait en anglais : les professeurs parlaient en anglais avec les élèves, qui, quand ils avaient besoin d’aller pour une raison X ou Y à l’accueil, devaient s’exprimer dans la langue de Chuck Norris. Les nouveaux arrivants, divisés en groupe de 5 ou 6, avaient également des « cours » avec des tuteurs qui ne parlaient pas un mot de français. « Mais tu faisais quand même pas connaissance avec les gens de ta classe en anglais, quand même ? », ai-je demandé à Melissa, en bonne partisane du moindre effort qui parle anglais comme si elle avait du pain rassis dans la bouche. « Bah si ! Ça nous a vraiment appris à bien nous connaître, en plus de nous faire faire des progrès énormes en anglais ».

Le jour de la rentrée plus traditionnelle, Melissa raconte avoir presque instantanément commencé les cours. Une mise dans le bain quasi immédiate facilitée par le fait que tout le monde arrivait à l’école avec les mêmes bases de terminale. Elle avait peur que les cours ne soient trop difficiles à suivre, de ne connaître personne ou de réaliser qu’elle s’était trompée de voie. « Pas du tout. En fait, j’ai vite compris que j’adorais ce que je faisais ».

Des appréhensions, Anne n’en avait pas vraiment avant sa rentrée à l’EPITA. Pour elle, la transition avec sa période lycée a été assez nette : la 1ère année commence par un séminaire avec 3h de mathématiques et 3h d’algorithmique par jour pendant 3 semaines. « Tous les matins, on avait un QCM sur ce qu’on avait vu la veille. Alors que je ne travaillais pas du tout au lycée, là, je me suis retrouvée à réviser tous les soirs pour le réussir ! ». Pour elle, ce système de séminaire, en plus d’accoutumer à l’ambiance de l’école, aide vraiment les nouveaux à prendre le rythme. Elle avait également un peu peur qu’il n’y ait pas beaucoup de filles dans sa classe, et elle n’avait pas tort puisqu’elles ne sont que deux représentantes de la gent féminine dans sa classe. Par chance, elles s’entendent très bien. (« Par chance », oui : elle aurait pu tomber sur une Blair Waldorf, une Nellie Oleson ou que sais-je encore. Tout peut arriver.) Le tout premier jour de séminaire, elle se souvient s’être mise dans un coin et avoir attendu que les liens se fassent d’eux-mêmes. Pendant 2 ou 3 jours, elle n’a quasiment parlé à personne mais, très vite, l’ambiance a évolué : « Maintenant, c’est génial. On s’entend bien, on s’entraide ».

Lors de ses premiers jours à l’ESME Sudria, Fantine a pu profiter de 2 semaines de stage intensif d’anglais. Le premier jour, le directeur des bachelor est venu en amphi pour expliquer le déroulement de l’année, après quoi les étudiant-e-s ont eu un test d’anglais. Fantine n’avait aucune crainte en entrant dans l’établissement pour la 1ère fois, puisqu’étant venue visiter l’école dans le cadre d’une journée portes ouvertes, elle connaissait déjà les locaux. Ça lui a permis de faire une pré-pré-rentrée, en quelque sorte. Elle avait bien quelques craintes à cause des clichés qu’elle avait entendus sur l’ambiance supposément électrique en école d’ingénieurs, mais elles furent vite dissipées

. Et puis, bon, changer d’environnement ou devenir plus indépendante ne lui faisait pas peur : elle avait déjà vécu ça entre le collège et le lycée. Ses parents vivant en banlieue et elle continuant sa scolarité dans un lycée parisien, elle a vite appris à se débrouiller et à être aussi autonome qu’un métro sans conducteur. En fait, pour elle, le plus grand bouleversement gît dans le fait d’être maternée par les professeurs : « Dans mon lycée, on était amenés à être plus indépendants qu’ici où on fait l’appel, où on t’aide quand tu ne comprends pas, où on vérifie que tu as fait tes exercices… Mais je me doute bien que ça changera avec le temps ».

La 3ème année et la vitesse de croisière

Jeanne est un peu plus habituée à son école puisqu’elle est déjà en 3ème année du cycle bachelor à l’IPSA. Elle n’avait donc pas du tout les mêmes appréhensions que ses cadettes. Le jour de sa rentrée, avant de rentrer dans le vif du sujet, elle a eu droit à une petite présentation de l’année scolaire qui l’attendait par le directeur des études ainsi qu’un récapitulatif du programme. L’occasion d’apprendre, comme elle s’en doutait déjà, qu’elle allait avoir davantage d’heures de cours ainsi qu’une plus grosse charge de travail. En fait, la plus grande inquiétude de Jeanne quand elle est entrée en 3ème année était de savoir où elle serait amenée à faire son semestre obligatoire à l’étranger (finalement, comme elle l’a appris entre temps, ce sera l’Inde. Ça va. Y a pire). Mais malgré ce petit pincement d’excitation à l’idée de partir dans un pays qu’elle ne connaissait pas forcément, elle était totalement détendue. En fait, les plus angoissé-e-s, ce sont les nouveaux et nouvelles qui arrivent d’autres établissements directement en 3ème année. « Il faut les habituer à l’ambiance détendue de l’école. Ils ne sont pas forcément au courant qu’ici, on est bien, qu’on s’entraide ».

Dernière année : émancipation totale imminente

Sabrine et Sophie ont pour leur part entamé leur toute dernière année d’études. Elles s’apprêtent à voler de leurs propres ailes comme un oiseau qui part chercher de quoi se sustenter tout seul pour la première fois.

En arrivant après les vacances dans les couloirs de l’IPSA, Sophie n’a pas eu le temps de réaliser qu’elle était en train de reprendre les cours : elle a fini son stage le 21 septembre pour reprendre l’école le 24. On aurait pu penser qu’elle ressentirait un minimum de nostalgie en se disant qu’elle entamait sa toute dernière année d’études, mais non. « Parce qu’elle a passé 5 ans de galère dans des études qui ne lui plaisaient pas ? », me suis-je innocemment demandé. Complètement à côté de l’Ouest de la plaque de mes pompes… Elle a aimé ses études, c’est juste qu’elle a hâte de rentrer dans la vie active : « les stages, c’est bien, mais on se sent encore étudiant, pas franchement indépendant ». Mais alors ressentira-t-elle un peu de tristesse en quittant ses partenaires de classe ? Non plus. « On sait qu’on se reverra rapidement ». Car il n’y a finalement que Patrick Bruel pour attendre 10 ans avant de revoir ses amis.

Même constat pour Sabrine, qui a déjà bien entamé sa dernière année en février dernier. Elle aussi a eu une pause de quelques semaines avant de reprendre les cours dans la continuité à la fin de l’été. Ce qui la préoccupait, le jour de la rentrée, c’était de trouver son stage, de préparer son déménagement et de savoir quels cours de dernière minute allaient être mis en place : « Certains de nos professeurs ayant un autre métier en parallèle, c’est difficile pour eux de s’organiser au niveau de l’emploi du temps. Du coup, là, je vais avoir des semaines très chargées. Mais il y a quand même un avantage à ça : c’est vraiment intéressant de les écouter parce qu’ils sont sur le terrain au quotidien ». Sur la fin d’études, elle n’est pas triste, parce que l’EPITA forme une sorte de réseau et qu’en travaillant dans le même domaine, il y a de fortes chances pour qu’elle croise régulièrement les amis qu’elle y a rencontrés. « J’en ai assez bavé pour avoir envie de rentrer dans la vie active », m’explique-t-elle avant de reprendre : « Mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas aimé mes études, au contraire ! ».

Retrouvez tous les épisodes de la série, les portraits mensuels et l’actu des femmes dans le secteur high-tech sur Femme Ingénieure.


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Les Commentaires

1
Avatar de leaking_b
6 février 2013 à 20h02
leaking_b
Par chance, elles s’entendent très bien. (« Par chance », oui : elle aurait pu tomber sur une Blair Waldorf, une Nellie Oleson ou que sais-je encore. Tout peut arriver.)

Ou bien être amie avec seulement les garçons 
Personnellement à ma rentrée en école d'informatique je me suis pas posé la question, j'suis allée parler aux premières personnes que j'ai croisé et je crois que je n'ai jamais adressé la parole à l'autre fille qu'il y avait.
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